Même pas le début d’une polémique
- Publié le 26-06-2018 à 17h00
- Mis à jour le 26-06-2018 à 16h59
Un changement de brassard et une composition faussement divulguée n’ont pas perturbé le groupe "Circulez, il n’y a rien à voir."
Ou à écrire, plutôt. Lors des précédents tournois, la presse sensationnaliste anglaise s’en donnait à cœur joie et n’hésitait pas à gonfler quelques petites histoires au point de déstabiliser l’un ou l’autre joueur du groupe. Pendant le Mondial 1990, Paul Gascoigne avait terminé une soirée bien alcoolisée dans la piscine d’un hôtel d’Alberobello, ce qui lui avait permis de faire les gros titres durant plusieurs jours. Douze années plus tard, une escapade de David Beckham dans un Hard Rock Café de Kobe, au Japon, avait même obligé la police locale à boucler le quartier, histoire d’éviter une émeute.
Les disputes entre John Terry et Rio Ferdinand, sur base d’insultes racistes, ou encore les rivalités exacerbées entre joueurs de Liverpool, Chelsea et Manchester United ont également fait les choux gras de la presse.
"Cela a tué notre génération dorée. Nous étions tous des rivaux, donc je n’allais pas commencer à parler ouvertement avec Frank Lampard, Steven Gerrard ou Jamie Carragher", a confessé, plus tard Rio Ferdinand.
Gareth Southgate est parvenu à se mettre une large partie de la sphère médiatique dans la poche. Avant les entraînements, un joueur vient même défier un journaliste aux fléchettes dans le centre de presse et, à l’heure actuelle, ce sont bien les Three Lions qui dominent le classement général. La piste de bowling qui y a été installée a également permis à Jesse Lingard de tester ses talents, au bon milieu de l’ensemble de la presse (voir par ailleurs).
À Repino, où l’Angleterre a établi son quartier général, le calme règne en maître. Cela peut ressembler à une mise en scène de la part de la Fédération mais cela porte clairement ses fruits. Même le passage du brassard de capitaine entre Jordan Henderson et Harry Kane n’a pas soulevé la moindre polémique, tout comme une feuille de papier avec un onze de base photographiée dans la main de l’entraîneur-adjoint.
Le mérite en revient à Gareth Southgate et à sa communication moderne, teintée de second degré pour détendre l’assistance lorsqu’un peu de tension commence à naître. Le sélectionneur pousse tout le monde à l’optimisme car selon un proche de la sélection, "on n’avait plus cela depuis 1966". Date de la victoire anglaise en Coupe du Monde…