Mehdi Bayat élogieux au sujet de Roberto Martinez: "Il n’aurait jamais négocié dans notre dos"
Mehdi Bayat, vice-président de l’Union belge, loue le travail de Martinez, qui lui permet d’être ambitieux : "Les demi-finales ? Au fond de moi, je veux qu’on aille plus loin"
- Publié le 15-06-2018 à 06h48
- Mis à jour le 15-06-2018 à 12h12
Mehdi Bayat, vice-président de l’Union belge, loue le travail de Martinez, qui lui permet d’être ambitieux : "Les demi-finales ? Au fond de moi, je veux qu’on aille plus loin".
Les prochaines semaines de Mehdi Bayat s’annoncent très chargées. Après avoir passé quelques jours à Moscou pour assister au congrès de la Fifa, il reviendra en Belgique ce vendredi. Il fera ensuite des allers-retours vers la Russie pour chacune des rencontres des Diables, et naviguera entre le mercato de Charleroi et son rôle de dirigeant de l’UB.En tant que vice-président de la Commission technique, Mehdi Bayat assure, avec Bart Verhaeghe, la supervision sportive des Diables. C’est sous cette casquette qu’il a nous a confiés, dans un salon du luxueux hôtel Métropole à Moscou, ses ambitions pour cette Coupe du Monde.
Avez-vous fixé un objectif avec Roberto Martinez ?
"Oui, mais il reste entre nous. Parce qu’on ne veut pas créer une pression inutile. Personnellement, je pense que ce groupe peut aller très loin. Et pourquoi pas le plus loin possible ? Tout a été fait pour maximiser nos chances de réussite. L’encadrement autour de l’équipe est hyper professionnel. Roberto Martinez a travaillé de manière très carrée. Et le groupe est très uni. J’ai passé du temps avec les joueurs, je vois comment ils se comportent. Tout ça me fait croire qu’il peut se passer quelque chose d’exceptionnel. En tant que Fédération, on veut surfer sur cette vague positive."
On a beaucoup parlé de la Fédération espagnole depuis le licenciement de Julen Lopetegui. Est-ce que cela aurait pu vous arriver ?
"Je pense que non. Je connais l’homme Roberto Martinez depuis deux ans et je ne peux pas concevoir qu’il imite Lopetegui en négociant avec un club dans notre dos. Confronté à l’annonce du Real Madrid, il n’aurait jamais fait cela. La Fédération espagnole, elle, a dû faire un choix. C’est comme cela qu’on gère une crise."
Depuis votre arrivée à la Commission technique, vous n’avez pas eu de vraie crise à gérer…
"Pas de cet ordre-là mais nous avons eu des crises quand même. La polémique Damso, les primes des joueurs : ce n’étaient pas des crises sportives. Dans le dossier des primes, on a montré de l’unité. Beaucoup de personnes m’avaient dit à l’époque : ‘Vous n’arriverez jamais à un accord. Jamais des joueurs n’accepteront de faire baisser des montants déjà acquis !’ Cela montre que les joueurs ont sans doute retrouvé un certain sens du patriotisme. On a la preuve, puissance dix, que les joueurs de notre équipe nationale ne pensent pas qu’à l’argent."
L’aspect financier, c’était la raison principale pour prolonger Roberto Martinez : avoir un sélectionneur à un prix raisonnable ?
"Non. Notre motivation, c’était de lui offrir les meilleures conditions possible pour aller au Mondial. On ne peut pas aller à la guerre avec quelqu’un qui se sait sur la corde raide ! Le sélectionneur ne peut pas travailler sereinement s’il sait qu’on discute avec d’autres coaches pour sa succession… Il aurait été irresponsable de notre part d’attendre la Coupe du Monde et de voir ce qui se passerait ensuite. En prolongeant le contrat de Martinez, on se donne plus de chances de réussir notre tournoi."
Quel est votre regard sur le début de préparation, plutôt délicat, avec la non-sélection de Radja, le matelas gate et le stade à moitié vide ?
"On savait qu’une fois la Pro League terminée, la médiatisation autour des Diables serait énorme. Avec des possibilités de dérive. Le matelas gate, j’appelle cela du folklore… Quant à la sélection de Martinez, on savait qu’elle susciterait des discussions. Il y a toujours des choix impopulaires. Les autres grandes sélections ont connu le même problème et aujourd’hui, on n’en parle plus. De toute façon, ces spéculations sont inutiles. On sait, quoiqu’il arrive, qu’on sera jugé sur le résultat. S’il est positif, nous aurons tous bien travaillé. Si les choses se passent mal, ce sera notre responsabilité. Ce sera de notre faute. Avec Bart Verhaeghe, en tant que leaders de la Commission technique, nous assumerons pleinement un éventuel couac."
Qu’est-ce qu’un bon résultat, au final ?
"Aujourd’hui, tout le monde semble vouloir fixer une règle : pour être cohérent, il faut dire qu’on doit faire mieux qu’un quart de finale. Mais au fond de moi, j’ai envie de voir les Diables aller beaucoup plus loin."