Madame Refaelov se dévoile: "Mon fils lui a demandé pourquoi il ne jouait pas, ça lui a brisé le cœur"
- Publié le 14-04-2018 à 06h16
Gal Refaelov nous raconte comment son mari Lior est passé de la tribune au statut de titulaire à Bruges. "C’est sucré mais délicieux, merci."
Gal Refaelov nous rassure directement, en déposant un café israélien devant nous : "C’est juste du lait de soja vanillé. C’est moins calorique que d’ajouter du sucre", sourit-elle.
L’épouse de Lior Refaelov nous précise qu’il s’agit d’un de ses secrets pour profiter d’un bon latté sans grossir. "Je suis très à cheval sur ma santé et celle de ma famille. Je fais beaucoup de sport et mange uniquement des choses saines."
Gal Refaelov est comme son mari : impossible à faire dévier de son objectif personnel. Dans sa bijouterie (Refaelov&Koren) située au cœur de la Venise du Nord, elle court partout. Businesswoman dans l’âme, elle a besoin d’être active, de s’occuper d’autre chose qu’uniquement de la carrière de son footballeur de mari.
Elle est pourtant sa première supportrice. "À domicile en tout cas. Je vais rarement aux matches à l’extérieur."
Et on ne vous a pas loupée lors du dernier match à domicile de Bruges. Lors de la victoire face à Genk grâce au penalty inscrit par Lior, toutes les caméras étaient braquées sur vous lui envoyant plein de baisers depuis la tribune…
"On m’a vue ? (rires) J’étais super heureuse. Mes enfants étaient avec moi et sautaient de joie."
Avez-vous osé regarder quand il a pris le ballon pour tirer le penalty ?
"Je ne suis habituellement pas la plus stressée. Je suis davantage concentrée. Mais là, j’étais en panique. Je tentais d’être positive mais c’était quand même stressant. Je sentais pourtant qu’il allait marquer. Il dit toujours que quand il prend le ballon, il est certain que c’est but."
Son retour sur le terrain a coïncidé avec votre retour en tribune…
"Je n’y suis pas allée durant deux mois. Je ne suis pas fan de foot. Je suis supportrice de mon mari et il ne jouait plus. Je suis revenue car il était de retour dans l’équipe. Cela ne servait à rien que je vienne avant. En plus, face à Genk, j’avais amené les enfants et des membres de la famille avec moi."
Justement, expliquez-nous pourquoi vous êtes longtemps venue seule au stade.
"Lior m’a demandé de ne plus prendre les enfants avec moi. Ce qui se passait pour Lior était très dur à comprendre pour mon fils Adrian (5 ans) . Il adule son père. C’est son héros. Il passe son temps à regarder des vidéos des buts de Lior sur YouTube. Même de vieilles images de son époque en Israël. Et là, il n’arrêtait pas de me demander : ‘Pourquoi papa ne joue pas ?’ Je pouvais un peu lui mentir, enrober la réalité mais un jour il a demandé à Lior pourquoi il s’était échauffé sans jouer ensuite."
Comment a-t-il réagi ?
"Cela lui a brisé le cœur. C’est là qu’il m’a dit de ne plus les prendre avec. Il ne voulait pas que son fils soit frustré. Ce n’est pas par peur que son fils ne soit plus fier de lui que Lior a fait ça, juste parce que ça lui faisait mal."
Après avoir longtemps été un cadre de Bruges, s’attendait-il à vivre une saison aussi compliquée ?
"Certainement pas mais il a bien réagi. Il est en forme et il travaille très dur. Je lui dis tout le temps que je trouve son professionnalisme incroyable. D’autres auraient réagi différemment. Ils auraient été cassés après ce qui lui est arrivé. Lui est resté positif. Il ne montrait rien aux enfants. Il ne s’est pas contenté du service minimum alors qu’il ne jouait pas. Il travaillait même davantage pour montrer qu’il était là et motivé. Certains se disent qu’être bien payé suffit même quand on ne joue pas mais il aime trop le football. C’est un passionné qui aime jouer et marquer. Il a son gros mental et son positivisme qui l’aident au quotidien."
Sentiez-vous qu’il avait davantage besoin de vous parler ?
"Notre famille est une équipe. Nous parlons beaucoup et nous nous aidons énormément. On discute tout le temps et je lui disais qu’il n’avait pas perdu son talent et que son moment allait arriver. Si tu bosses beaucoup et que tu restes pro, tu réussis. Je savais que quand il aurait à nouveau des minutes, il serait de retour au top ."
Mentalement, était-il différent lors de sa période de creux ?
"Il n’était pas déprimé mais un peu down . On relativisait en disant qu’on avait une belle famille et des enfants en bonne santé. Après, comme tout le monde, il a des jours plus difficiles."
N’avez-vous pas stressé pour votre confort de vie quand il a failli signer au Standard cet hiver ?
"Cela fait presque sept ans qu’on est à Bruges. Liège aurait été un grand changement pour la famille. Je l’aurais soutenu de toute façon. Même si je bouge en Chine pour lui, je trouverai quelque chose à faire. J’ai besoin d’être occupée et je me débrouille toujours pour trouver une activité professionnelle. J’ai toujours dit que je le laissais tranquille pour qu’il soit concentré sur le football. Je le suivrai et m’adapterai à sa carrière. J’ai tendance à dire que s’il est heureux, la famille l’est aussi."
Lui, était-il déçu ?
"Pas vraiment mais il savait qu’il était passé à côté d’une belle opportunité. S’il avait joué à l’époque, il n’aurait pas cherché à partir. Bruges, c’est la maison pour lui. Il ne jouait pas à Bruges et le Standard voulait faire de lui un cadre. Quand tu n’as pas l’opportunité de jouer, tu cherches à partir. Les clubs n’ont pas trouvé d’accord. C’est la vie. Il n’en a pas pleuré."
Depuis, il a remis les choses à plat avec Ivan Leko et la direction brugeoise !
"Je ne pense pas qu’il y ait eu une grosse discussion. Ils ont toujours parlé ensemble. La direction a compris que Lior voulait un changement. Lui n’en a pas fait plus ou moins après son transfert raté. La vision du coach et de la direction à son égard a changé et tout s’est parfaitement imbriqué depuis lors."
"Même ma fille veut faire du foot"
Pour le monde extérieur, Lior Refaelov est du genre à sourire, à déconner avec ses potes et à faire confiance aux autres. Des caractéristiques que confirme Gal, sa femme, dont il partage le quotidien depuis un bail. "C’est un super papa", résume-t-elle.
Comment est-il quand il rentre à la maison ?
"Il joue tout le temps au football avec les enfants. Quand il rentre de l’entraînement, mon fils Adrian ne pense qu’à jouer avec lui. Il lui saute dessus pour aller jouer dans le jardin."
Est-il déjà affilé dans un club ?
"Il joue aussi au Club Bruges (rires) . On verra s’il devient aussi bon que son père l’est. À son âge, on se contente de courir, de passer et de tirer. Pour moi, il est le meilleur, mais bon, je suis sa maman (rires) ."
C’est donc une famille de foot…
"Adrian est dingue de son père et de son sport. Il a 5 ans et connaît toutes les règles. Mia a seulement trois ans, mais elle veut aussi jouer au football."
Et comment vous en sortez-vous ?
"Je fais le reste. J’adore être une maman le soir et une businesswoman le jour. Cuisiner, c’est mon truc. Je préfère le faire moi que laisser cette tâche à Lior."
Il est si nul que ça ?
"En fait, je n’en sais rien. Mais j’adore cuisiner. Il dit toujours que je prépare beaucoup trop. ‘Pour 1.000 personnes’ , dit-il. Heureusement, je ne fais rien de gras !"
"Impossible de ne pas comprendre sa relation avec Preud’homme"
Un entraîneur plus que tout autre a marqué Lior Refaelov : Michel Preud’homme. Les deux hommes ont été champions de Belgique ensemble et entretenaient un lien particulier. "Il ne faut pas être son meilleur ami pour savoir qu’il avait une bonne relation avec Michel Preud’homme", explique Gal Refaelov. "C’était un bon joueur qui donnait des résultats à son coach. C’est toujours plus facile d’être apprécié quand cela se passe de cette manière. Il y a énormément de respect entre les deux mais ne pensez pas qu’ils se comportaient comme des copains."
"Nous étions en Israël et la Belgique manquait à nos enfants"
Cela fait bientôt sept ans que Lior et Gal Refaelov habitent à Bruges. "C’est la maison ici", sourit Gal. "Mais nous ne resterons pas si Lior quitte la Belgique. Toute notre famille est en Israël. J’y ai vécu jusqu’à mes 21 ans, cela compte. La Belgique, je la considère davantage comme une deuxième maison où je reviendrai avec plaisir."
Adrian (5 ans) et Mia (3 ans), les deux enfants du couple, ont davantage la culture belge que leurs parents. Ils vont d’ailleurs à l’école en néerlandais, une langue qu’ils maîtrisent tous les deux. "Ils sont très attachés à la Belgique" , affirme notre interlocutrice. "Nous les avons emmenés en Israël pour les vacances et nous voulions vraiment qu’ils apprécient le pays. On logeait dans un bel hôtel, on a vu la famille, ils ont découvert la nourriture locale. Et pourtant, ils voulaient rentrer. La Belgique leur manquait. Ils sont nés ici et n’ont connu que ça. Je suis aussi contente de rentrer car ils sont heureux ici. À terme, le déménagement ne sera pas simple, mais ils sont encore jeunes et savent s’adapter à tout."