Le sens tactique et la lucidité l’ont emporté
- Publié le 12-07-2018 à 20h34
L’Allemande Kerber a parfaitement négocié sa demi-finale face à Ostapenko En restant calme au milieu de la tornade, Angelique Kerber a décroché (6-3, 6-3) une place en finale de Wimbledon pour la deuxième fois après celle de 2016, et pour la quatrième fois en Grand Chelem après ses titres à l’Open d’Australie et l’US Open 2016. Oubliée la saison cauchemardesque de 2017, "Angie" est vraiment redevenue elle-même.
Jeudi, elle parfaitement joué le coup : elle a très bien servi, elle a collé à sa ligne, elle a fait jouer le coup de plus et en trop. Le match ne dépendait pas vraiment d’elle, et elle le savait. Elle devait juste tenir et espérer que la Lettone s’autodétruise, et c’est arrivé. "Je suis resté concentrée, j’ai attendu que ma chance vienne, ne pas trop cogiter. Je suis tellement fière d’être de retour en finale ici !"
Impossible d’espérer battre Kerber en commettant 36 fautes directes en deux sets. Ostapenko a tenu jusqu’à 3-3 dans le premier set avant de totalement exploser. Elle n’avait joué qu’une fois sur le Central, l’an dernier, et, une fois la pression au maximum, son timing n’a pas résisté. Et elle ne peut rien faire sans lui, pas avec les risques qu’elle prend. "Je n’y avais joué que l’an dernier en quarts et le toit était fermé, donc c’était beaucoup plus rapide. Là, j’ai trouvé le court tellement lent, je ne m’y attendais pas."
Ce qui est fort dommage, tant les six premiers jeux avaient été un régal, provoquant des "Oooooh" et des "Ahhhhh" dans le public.
Menée 6-3, 5-1, elle a trouvé des débuts de réponses pour revenir à 3-5 et balle de break pour 4-5, mais ses mauvaises habitudes sont, comme par hasard, revenues à ce moment-là et elle a massacré deux retours de service avant de finir sur un coup droit décroisé dans le couloir. Elle a le jeu pour tout gagner mais elle va devoir apprendre à canaliser sa formidable puissance.
Kerber, qui n’en a pas la moitié, a fait triompher son sens du jeu, sa vitesse et son sens tactique. "Avec Wim, on a vraiment essayé de faire progresser mon jeu et on est encore dans ce processus. Mais maintenant, je sais ce qui est bon pour moi."