Le professeur a une revanche à prendre
- Publié le 24-06-2018 à 20h47
Carlos Queiroz, sélectionneur de l’Iran, retrouve son pays, le Portugal, qu’il a quitté en mauvais termes il y a huit ans Il y a des retrouvailles qui ont un parfum plus particulier que d’autres. Celles qui auront lieu ce lundi entre Carlos Queiroz et le Portugal font assurément partie de celles-là.
Huit ans après avoir quitté la Seleçao en mauvais termes, à la suite d’une élimination sans gloire lors de la Coupe du Monde 2010, le sélectionneur de l’Iran aura certainement des envies de revanche. Mais aussi de reconnaissance.
Car si beaucoup se souviennent de lui comme l’entraîneur qui s’est planté deux fois à la tête de la sélection portugaise (la première fois, c’était en 1991), il doit également être considéré comme le principal responsable de la refonte du football portugais, il y a près de 30 ans, lorsqu’il a remporté les deux premiers trophées footballistiques de l’histoire du pays : la Coupe du Monde des moins de 20 ans, à deux reprises, en 1989 puis en 1991.
Deux titres qui ont marqué à jamais l’histoire du football litusanien et qui ont été acquis avec une génération dorée : Jorge Costa, Paolo Sousa, Fernando Couto, Rui Costa, Joao Pinto ou encore Luis Figo. Les mêmes joueurs qui allaient rayonner dans toute l’Europe durant les années suivantes.
Mais après ces deux titres acquis avec les jeunes, Queiroz n’a pas été capable de rééditer ses exploits avec les A. Il n’a pas été capable de qualifier le Portugal pour la Coupe du Monde 1994. Par la suite, il a pris les rênes du Sporting Portugal (une Coupe gagnée) avant de s’en aller rouler sa bosse aux États-Unis (MetroStars New York), au Japon (Nagoya Grampus Eight) puis aux Émirats arabes unis (sélectionneur) et en Afrique du Sud, une sélection qu’il a qualifiée pour le Mondial.
En 2002, Sir Alex Ferguson le recrute pour devenir son adjoint à Manchester United. Il est l’un des artisans du titre de champion des Red Devils, en 2003, avant que le Real Madrid ne lui offre sa chance, en 2003-2004. Mais l’expérience tourne au fiasco (une quatrième place en Liga).
Déçu, celui que l’on surnomme le professeur reprend son poste d’adjoint de Ferguson à United avant d’accepter une deuxième expérience au poste de sélectionneur du Portugal, en 2008. Mais il est limogé en 2010 après une élimination au Mondial, face à l’Espagne, et surtout au terme d’un clash avec Cristiano Ronaldo, dans le vestiaire, après la rencontre. "Pourquoi avons-nous été éliminés ? Demandez à Queiroz", lâche même CR7.
Démis de ses fonctions puis suspendu pour une durée de six mois par l’Autorité antidopage portugaise dans la foulée (pour avoir insulté une commission anti-dopage portugaise venue faire une visite surprise), Queiroz quitte son pays sans gloire, pour devenir sélectionneur de l’Iran, en 2011.
Grâce à un travail de longue haleine, il parvient à qualifier la Team Melli pour la Coupe du Monde 2014, puis pour la Coupe du Monde 2018, en Russie. Et ironie du sort, il pourrait les qualifier, ce lundi, face au Portugal, pour les premiers huitièmes de finale de leur histoire. Ce qui serait une sacrée revanche…
Maxime Jacques