Le nom d’une multinationale pour l’Eurostadium
Le naming devrait en principe faire partie du financement du futur Stade National.
- Publié le 10-11-2017 à 13h49
- Mis à jour le 10-11-2017 à 13h51
Le naming devrait en principe faire partie du financement du futur Stade National. Les amateurs de compétitions sportives l’auront sans doute remarqué depuis longtemps : les infrastructures d’envergure portent de plus en plus souvent le nom de firmes. On songe notamment à l’Allianz Arena du Bayern de Munich, au Groupama Stadium de l’Olympique Lyonnais ou encore à la Lotto Arena d’Anvers.
Cette pratique marketing qui tend à se généraliser, c’est le naming. Ce type de contrat permet à une entreprise d’associer son nom à une infrastructure ou un événement en contrepartie d’un apport financier. Dans le cas des enceintes footballistiques, les montants peuvent être colossaux.
En mission au Canada à l’occasion du 375e anniversaire de la ville de Montréal, le Premier échevin de la Ville de Bruxelles, Alain Courtois (MR), a visité plusieurs infrastructures sportives. Là-bas, le naming est systématique. À Québec, un contrat de 32 millions de dollars canadiens a été conclu pour que l’arène multifonctionnelle Videotron porte le nom de la compagnie téléphonique pendant dix ans. À Montréal, le Centre Bell tient aussi son nom d’un opérateur télécoms en échange de 35 millions de dollars canadiens.
L’Eurostadium qui doit en principe sortir de terre sur le parking C ne devrait pas échapper à la tendance. "Cela dépend de Ghelamco qui fait son business plan. Mais j’évalue la valeur du naming entre deux à trois millions d’euros par an. La visibilité du stade situé le long du Ring sera exceptionnelle avec un flot de véhicules quasi continu", fait valoir Alain Courtois.
Le constructeur Ghelamco ne fait aucun commentaire. Mais en extrapolant, on peut imaginer le genre de noms que portera le futur grand stade. En 2015, nous avions évoqué la possibilité que celui-ci se nomme l’Allianz Arena, l’assureur allemand étant l’un des principaux sponsors du Sporting d’Anderlecht. Et pourquoi pas le Samsung Stadium ? Des contacts seraient déjà établis entre le constructeur et ce groupe pour des motifs d’ordre technologiques, comme les installations électroniques.
Dans tous les cas, il s’agira d’une multinationale ou d’une grande firme belge étant donné que peu de sociétés peuvent se permettre d’investir de tels montants pour leur visibilité. Toujours en extrapolant, on songe en Belgique au groupe AB Inbev dont l’un des breuvages a déjà donné son nom au championnat de foot de première division belge (Jupiler Pro League).
Fini les noms avec un ancrage local et historique comme notre actuel stade Roi Baudouin. Certains citoyens pourraient d’ailleurs trouver la démarche négative et dénoncer une nouvelle forme d’envahissement publicitaire. Alain Courtois dit comprendre ce rejet mais il se veut réaliste. "Je suis attaché au nom Roi Baudouin que nous avions trouvé à la Fédération belge de football. Mais des privés ne vont pas se priver de telles ressources financières, c’est normal", commente-t-il.
Alors que des experts de l’UEFA viendront évaluer si le stade peut encore être construit dans les temps pour l’Euro 2020, l’échevin libéral se dit optimiste. "J’y crois toujours. Il faut juste que la Région flamande accorde le permis. C’est le dernier obstacle !"