Landry Dimata se livre: "Je serai toujours reconnaissant envers Coucke et Devroe"
Landry Dimata est l’une des grandes cibles d’Anderlecht et de Bruges cet été, mais l’attaquant de Wolfsburg reste tranquille.
- Publié le 08-06-2018 à 09h12
- Mis à jour le 08-06-2018 à 09h13
Landry Dimata est l’une des grandes cibles d’Anderlecht et de Bruges cet été, mais l’attaquant de Wolfsburg reste tranquille. On imagine les footballeurs sous le soleil de Dubaï ou de Miami à cette époque de l’année. Ou alors en pleine préparation pour la Coupe du Monde. Mais certainement pas dans un village paisible à quelques kilomètres de Tilburg aux Pays-Bas. C’est pourtant là-bas, à Moergestel, que nous avons retrouvé Landry Dimata jeudi en matinée. Sur un terrain en compagnie de Dodi Lukebakio, d’Olivier Kemen (un joueur de Lyon prêté en Ligue 2) et plusieurs jeunes espoirs belges et français.
Après deux semaines de vacances, l’attaquant de Wolfsburg prépare déjà la nouvelle saison. Par un stage de dix jours avec la Godson Academy, l’agence de management qui l’encadre depuis plusieurs années (voir ci-contre). "J’avais déjà participé à ce stage l’été dernier. Cela m’avait permis d’arriver en pleine forme au début de la préparation avec Wolfsburg et d’avoir de l’avance sur les autres."
On parle beaucoup de vous en Belgique, Landry...
"Ah oui (sourire) ? Je sais que mon nom revient souvent dans les journaux pour le moment. Mais franchement, je ne sais absolument ce qu’il va se passer pour moi cet été."
Anderlecht et Bruges vous ciblent clairement.
"C’est un honneur d’être suivi par ces deux clubs. Mais je sais que j’ai encore quatre ans de contrat à Wolfsburg et je sais aussi qu’il pourrait y avoir beaucoup de changements dans le club. Donc, je ne sais vraiment pas ce qu’il va se passer."
Coucke et Devroe ont-ils le droit de rêver vous retrouver ?
"Je ne sais pas. Je sais surtout qu’il ne faut jamais dire jamais. Coucke et Devroe ont été super avec moi. Je serai toujours reconnaissant envers eux. Si tout le monde me connaît, c’est grâce à eux. Quand ils ont repris Anderlecht, je leur ai envoyé un message de félicitations. Ils ont repris le club dans des conditions difficiles mais ils ont bien géré la fin de la saison. Ils préparent de belles choses pour l’avenir, c’est certain."
Avec vous ?
"Quand il faudra faire un choix, on décidera avec mes agents et ma famille. Mais là, je n’y pense pas encore."
L’ancienne direction du RSCA vous voulait déjà l’été passé.
"Oui, même Trebel et Hanni me disaient de venir mais j’étais trop cher apparemment (sourire) ."
Bruges est également sur la balle.
"C’est logique. Quand Anderlecht est là, Bruges l’est souvent aussi. Ce sont des concurrents, hein."
Un prêt est-il envisageable à vos yeux ?
"Une location n’est vraiment pas mon premier choix."
Vous n’avez pas encore parlé de votre avenir avec Wolfsburg ?
"Non, je n’ai pas encore pu rencontrer le nouveau directeur. Le scénario idéal serait de rester à Wolfsburg et d’y être titulaire dans une équipe qui tourne mieux mais il faudra attendre de voir comment ça évolue."
Seriez-vous prêt à revivre une seconde saison comme celle-ci à Wolfsburg ?
"Je n’ai pas commencé à jouer au football pour vivre des moments comme ça, c’est clair. On s’est battus jusqu’au bout pour ne pas descendre (NdlR : Wolfsburg s’est sauvé en barrage) . On peut imaginer que tout est négatif mais je sais que j’ai énormément progressé grâce à cette saison. Le Landry d’Ostende était encore un enfant. Le Landry de Wolfsburg est maintenant un homme. Malgré les moments difficiles, je n’ai jamais rien lâché. Et, à la fin, j’ai pris le dessus sur mes concurrents et c’est moi qui jouais en pointe."
Vous avez réussi à doubler Divock Origi dans la hiérarchie mais vous n’avez pas marqué un seul but cette saison. Il y a juste eu un assist.
"Oui, c’est vrai. Ce n’est pas facile. Les buts, c’est ma nourriture. Et là, c’était la famine (rires) . Je rigole mais c’était dur à vivre, cette saison. C’était dur pour tout le monde. Divock a marqué combien de buts ? Trois ? Quatre ? (NdlR : sept) . Pour être bon, un attaquant a besoin d’être bien servi par les milieux et les flancs. Ce n’était pas vraiment ça cette saison chez nous."
Avez-vous quand même progressé ?
"Oui, beaucoup. Mentalement d’abord, comme je le disais. La pression est très importante en Allemagne. Dès que ça va moins bien, il y a des critiques. Il faut être solide. Grâce à cette expérience, je suis maintenant prêt à encaisser. J’ai aussi eu la chance de côtoyer Mario Gomez pendant les six premiers mois. Dès la préparation, j’ai beaucoup parlé avec lui. Il me disait : ‘Prends du plaisir. Tu as commencé le foot parce que tu aimais ça. Fais abstraction de la pression et joue.’ C’est une légende. Il m’a aussi bien aidé dans mes déplacements devant le but. Quand je fais le bilan, je me dis aussi que j’ai participé à vingt-deux matches, ce n’est pas mal quand même. C’est surtout collectivement que c’était compliqué. À l’entraînement, le niveau était très élevé mais ce n’était plus la même chose en match. On n’avait pas les joueurs pour évoluer ensemble."
Une dernière chose : avez-vous quand même espéré être repris par Martinez pour la Coupe du Monde ?
"J’avais l’ambition d’être une possibilité, d’être la surprise mais ça ne s’est pas fait et je ne suis pas triste. Quand je vois que Benteke n’est même pas dans les vingt-trois, c’est chaud. Le sélectionneur a déclaré qu’il me suivait et c’est agréable. Mais je connais assez le monde du foot pour savoir que ce n’est pas suffisant pour être repris. Je serai le premier supporter des Diables en Russie."
"On possède des Mbappé du futur"
L’agence de management Godson prépare ses pros par un stage de dix jours à Tilburg mais voit aussi plus loin.
Un préparateur physique de Charleroi, un kiné de Tubize qui travaille aussi avec nos équipes nationales, deux entraîneurs et même un drone qui filme tout : la quinzaine de joueurs présente à Tilburg est gâtée.
Pendant dix jours, la Godson Academy, une agence de management qui collabore étroitement avec Star Factory, la société de Didier Frenay, prépare ses joueurs sous contrat. Un vrai stage digne des formations professionnelles, programmé avant la reprise des entraînements classique en club. "On fait une sorte de pré-préparation", explique Dieumerci Vua, ancien joueur pro et cadre de la Godson. "Dix-quinze jours de vacances, ça suffit. Avec ce stage, nos joueurs arrivent dans les meilleures conditions pour la reprise dans leur club. Pas question d’arriver avec quelques kilos en trop ou la tête toujours sur une plage."
On retrouve des espoirs d’Anderlecht, d’Ostende et d’autres clubs. Des jeunes entourés par Lukebakio, Dimata et Kemen, un Français de 22 ans qui appartient à Lyon après avoir été formé à Newcastle. "Ils servent d’exemples, de grands frères", précise Don N’Zilapambu, le fondateur de la Godson il y a une dizaine d’années.
Don, un Congolais arrivé très jeune aux Pays-Bas, était un grand talent du football, formé notamment à Vitesse Arnhem. "Mais je n’avais pas de discipline et j’ai raté ma carrière. J’ai donc créé une académie pour éviter que d’autres joueurs talentueux tombent dans les mêmes pièges. Quand Dodi Lukebakio est arrivé chez nous, je me suis reconnu en lui. On l’a aidé au maximum et il est aujourd’hui à Watford. S’il n’avait pas été discipliné, sa carrière serait peut-être déjà terminée."
Aujourd’hui, la Godson jouit d’une belle réputation en Belgique mais aussi en France et aux Pays-Bas. "On reçoit beaucoup de demandes et je dois faire un gros tri. Si je ne sens pas une volonté d’être discipliné, je ne veux même pas essayer."
Basée à Alost, l’académie compte aussi de nombreuses très jeunes promesses, guidées dès la fin de leur enfance. "Je suis persuadé qu’on possède des talents à la Mbappé et on les prépare pour le futur. Mon collaborateur Dieumerci connaît d’ailleurs bien la famille Mbappé, il a joué avec son grand frère."