La seconde période donne de l’espoir
- Publié le 18-06-2018 à 21h43
Les Diables doivent se baser sur les concepts développés lors des 45 dernières minutes pour la suite de leur parcours Trois buts marqués, zéro inscrit : n’importe quelle nation serait satisfaite d’afficher de telles statistiques après sa toute première rencontre de Coupe du Monde, surtout au vu des faux pas signés par les autres grands favoris à la victoire finale. Ce succès est même le plus large signé par la Belgique dans un tournoi, à égalité avec celui face au Salvador lors du Mondial 1970.
Mais il y a toujours une envie de perfection et elle n’a certainement pas été atteinte lors de cette rencontre inaugurale. Du moins lors de la première période. Le Panama a joué avec beaucoup d’envie et posé un sérieux problème aux Belges en laissant la construction du jeu aux trois défenseurs alignés par Roberto Martinez. Cela a complètement bloqué le jeu et, surtout, empêché les éléments créatifs, tels que Kevin De Bruyne et Eden Hazard, de complètement s’exprimer et d’imposer leur griffe.
Résultat : les Diables ont simplement pu compter sur la maladresse adverse et un positionnement défensif complètement ahurissant sur phases arrêtées pour amener un petit peu de danger, sans pour autant se montrer concrets dans le dernier geste. Souffrir face à un bloc replié devant son grand rectangle : un refrain trop souvent entendu.
La grande différence, c’est que les joueurs sont restés fidèles à leurs principes, malgré le stress qui aurait pu les gagner. Et c’est lorsqu’ils ont retrouvé leur jeu que leurs problèmes ont été résolus, comme en atteste le deuxième but avec une double combinaison entre Eden Hazard et Kevin De Bruyne, suivie d’un splendide centre pour la tête de Romelu Lukaku. De la combinaison dans les petits espaces, des passes précises et un attaquant qui ne se cache pas : voilà la recette que la Belgique devra montrer lors des prochaines rencontres pour asseoir son statut de grand outsider au titre final.
Les Diables ont désormais franchi un cap difficile, à savoir une entrée dans un grand tournoi après quatre semaines de préparation et une certaine impatience qui peut gagner un groupe. En se basant sur sa seconde période, la Belgique peut continuer à rêver d’un parcours nettement plus convaincant qu’au Brésil et enfin confirmer tout le potentiel de cette fameuse génération dorée.
Car cette rencontre face au Panama a fini de démontrer qu’il y avait quand même tout ce qu’il fallait pour briller (sans trop tenir compte d’ailiers pas spécialement à leur aise, encore une fois) : un gardien qui rassure lorsqu’on en a besoin (un arrêt décisif à 1-0), un élément capable de gestes improbables (superbe but de Dries Mertens), des joueurs créatifs intenables lorsqu’ils parviennent à combiner ou trouver un peu d’espaces (Eden Hazard, Kevin De Bruyne) et un buteur qui finalement n’a pas besoin de mille occasions pour trouver l’ouverture (Romelu Lukaku). Du moins, si on se base sur la seconde mi-temps…
Michaël Franken