La DH a accueilli Silvio Proto à son arrivée en Grèce: "J’ai dû payer pour quitter Ostende" (VIDEO)
Nous avons accueilli Silvio Proto à Athènes où il vient de signer un contrat de deux ans à l’Olympiacos.
- Publié le 05-09-2017 à 07h58
- Mis à jour le 05-09-2017 à 08h01
Nous avons accueilli Silvio Proto à Athènes où il vient de signer un contrat de deux ans à l’Olympiacos. Il est vingt-deux heures, ce lundi, à l’aéroport d’Athènes lorsque Silvio Proto récupère ses trois énormes valises sur le tapis roulant. Le gardien salue Vadis Odjidja, Bjorn Engels et Besnik Hasi qui avaient pris le même avion que lui avant de s’asseoir durant de longues minutes en notre compagnie pour évoquer son arrivée à l’Olympiacos et son départ d’Ostende. C’est un homme soulagé et heureux que nous retrouvons. "C’était dur d’attendre sans savoir où je jouerais cette saison. Je déteste ne pas maîtriser mon destin. Heureusement, tout s’est bien terminé."
La nuit avait donc débuté lorsqu’il rejoint en taxi (un chauffeur l’attendait dès sa sortie de l’aéroport) l’hôtel où séjourne également Guillaume Gillet.
À quand remonte votre premier contact avec l’Olympiacos ?
"Cela s’est fait de manière toute bête. Quand Guillaume (Gillet) a signé à l’Olympiacos, je lui ai téléphoné pour le féliciter. Il était au restaurant avec Mogi Bayat. Mogi a pris le téléphone et m’a expliqué que Besnik Hasi cherchait un deuxième gardien et il m’a demandé si ça pourrait m’intéresser. C’est Besnik qui m’a appelé ensuite pour m’expliquer la situation. J’ai répondu que j’étais chaud pour venir."
C’est là que ça se complique avec Ostende.
"Oui. Quand j’avais négocié mon arrivée à Ostende l’été passé, Jacques Lichtenstein, mon agent de l’époque, m’avait dit qu’Ostende ne me mettrait pas de bâtons dans les roues au cas où une belle opportunité se présenterait à moi. Et l’Olympiacos est clairement une belle opportunité pour un mec de 34 balais comme moi ! Je pensais donc qu’Ostende allait me libérer vu que j’étais arrivé gratuitement d’Anderlecht."
Mais Ostende a demandé 1,5 million pour votre transfert.
"Je ne connais même pas le chiffre exact mais c’était beaucoup. L’Olympiacos n’avait pas envie de dépenser autant d’argent. Quand j’en ai parlé au président Coucke, il m’a répondu que c’était impossible de me libérer gratuitement."
Comment cela s’est-il terminé finalement ?
"J’ai dû payer pour mon transfert."
Vraiment ?
"Oui, j’ai versé une somme. Mogi Bayat a laissé tomber sa commission et l’Olympiacos a payé le reste. Le prix demandé par Ostende avait tout de même baissé. Je profite d’ailleurs de l’interview pour encore remercier Mogi. Quel agent aurait laissé tomber sa commission pour faire plaisir à un joueur ? Je n’en connais pas beaucoup… Il a une mauvaise image mais c’est un super gars. J’ai d’ailleurs dit à Jacques Lichtenstein que je ne travaillais plus avec lui. J’estime qu’il ne m’a pas assez bien défendu dans ce dossier."
À Ostende, ils disent que vous avez forcé votre transfert en vous rendant invivable les deux dernières semaines du mercato.
"C’est faux. On a aussi raconté qu’on m’avait mis dans le noyau B à cause de mon comportement. Ce n’est pas ce que les dirigeants du club m’ont dit pourtant. Le dernier jour du mercato, Ostende a acheté un nouveau gardien (NdlR : Mike Van Hamel du Lierse) , comme je leur avais conseillé vu mes contacts avancés avec l’Olympiacos. Quand il est arrivé, on m’a dit d’aller m’entraîner à 18h30 avec le noyau B et je trouvais ça logique comme décision. Je n’ai fait aucun scandale."
Ostende vous a quand même obligé à vider votre casier très rapidement.
"C’est faux aussi. Je vais même vous dire un truc : si j’étais resté à Ostende, je serais revenu dans le noyau A au bout de deux semaines."
La rumeur dit également qu’Yves Vanderhaeghe n’était plus satisfait de vos prestations et comptait vous remplacer par William Dutoit dès le prochain match.
"Encore faux. Je n’ai fait qu’une erreur depuis le début de la saison sur un but encaissé contre Waasland-Beveren. Je suis revenu en forme après ma blessure et je suis très motivé par ce nouveau défi."
À Ostende, les dirigeants estiment que vous avez manqué de respect au club.
"Marc Coucke voulait me garder. Je me mets à sa place et je le comprends. Mais il faut aussi se mettre dans ma position avec cette superbe opportunité. J’ai joué 10 ans à Anderlecht et j’ai gagné 6 titres. Il faut peut-être se demander si ce n’est pas Ostende qui m’a manqué de respect… Mais bon, le chapitre est clos."
En signant à Nantes, Yassine El Ghanassy a expliqué que le vestiaire d’Ostende était difficile et que Vanderhaeghe n’était pas honnête. C’est aussi votre sentiment ?
"J’ai une opinion mais je la dirai en face aux personnes concernées, pas à travers une interview dans le journal. Je ne veux pas salir certaines personnes. Moi, je ne souhaite que de bonnes choses à Ostende pour la suite. Je ne veux juste pas qu’on pense que j’ai quitté le bateau à cause de la dernière place. Il aurait fallu être fou pour refuser l’offre de l’Olympiacos à mon âge."
Comment Hasi vous a-t-il vendu son projet ?
"Il a été très clair : j’arrive comme deuxième gardien. Il voulait un gars expérimenté pour encadrer Kapino, le titulaire qui n’a que 23 ans. Je suis là pour le faire progresser."
Vous allez accepter de vous asseoir sur le banc ?
"J’ai bien réfléchi à la situation et j’ai l’occasion de venir dans un grand club qui joue en Ligue des Champions. Kapino est légèrement blessé et j’aurai peut-être même l’occasion de faire mes débuts ce week-end en championnat. En Belgique, j’avais tout gagné et j’avais finalement plus à perdre. Ici, j’ai la chance d’avoir un nouveau défi et j’espère rester le plus longtemps possible."
Vous allez finir votre carrière à l’Olympiacos ?
"Mon rêve, c’est toujours de finir ma carrière en jouant un tout dernier match à Anderlecht, même un petit match de Coupe de Belgique. Avec Herman Van Holsbeeck, on avait parlé de la possibilité que je devienne coach des gardiens pour les jeunes après ma carrière mais on n’en est pas encore là. C’est difficile de prévoir une carrière dans le foot d’aujourd’hui. Qui aurait pensé que je jouerais encore la Ligue des Champions il y a quelques mois ?"
"Je vais chercher une maison avec Gillet"
Durant sa longue carrière, Silvio Proto a eu plusieurs fois l’opportunité de signer à l’étranger, mais il avait toujours refusé pour faciliter sa vie de famille. "Et finalement, je pars enfin alors que j’ai 34 ans", sourit le gardien. "On en a discuté avec toute ma famille et on a décidé que c’était le bon moment. Mon épouse, Barbara, s’organise pour pouvoir suivre sa 3e année de psycho depuis la Grèce et revenir en Belgique pour passer ses examens. On a trouvé une école internationale pour mes enfants et ils commencent dès mercredi. Le plus dur, c’était pour mes parents qui s’occupent souvent de nos enfants. Pour eux, c’est un peu la catastrophe mais bon, c’était ma dernière chance."
Dans les prochains jours, Silvio Proto va débuter la recherche d’une maison en compagnie de Guillaume Gillet. "On va essayer d’habiter dans le même quartier. Guillaume, c’est comme un frère pour moi. Et c’est sympa d’être toute une colonie belge ici à Athènes avec Mehdi Carcela, Björn Engels et Vadis Odjidja. Et Marko Marin était même mon voisin dans le bus à Anderlecht."