La Croatie connaît l’histoire…
Comment éviter une désillusion comme à l’ Euro 2016, après un sans-faute en phase de groupe ?
- Publié le 01-07-2018 à 14h43
- Mis à jour le 01-07-2018 à 15h21
Comment éviter une désillusion comme à l’ Euro 2016, après un sans-faute en phase de groupe ? Elle est arrivée en Russie sur la pointe des pieds. Avec des résultats moyens ces derniers mois, personne ne voyait la Croatie cartonner à la Coupe du Monde. Et pourtant, aujourd’hui, la bande à Luka Modric va devoir assumer un nouveau statut, celui de favori pour le titre mondial.
Pour prétendre à soulever la coupe le 15 juillet, les Croates devront avoir retenu les leçons du passé. Il y a deux ans, lors de l’Euro en France, la Croatie avait réalisé un parcours similaire à celui de cette année en Russie. Une victoire contre la Turquie (0-1), un partage face à la République Tchèque (2-2) et un succès face à l’Espagne (2-1), les Croates avaient terminé en tête de leur groupe. Certains les voyaient comme des favoris, mais en huitièmes, ils sont tombés sur une pierre toute dure : le Portugal. Une défaite 1-0 suite à un but de Quaresma en toute fin de prolongation (117e minute !) et un retour plein d’amertume et de déception à la maison.
"Nous étions optimistes, nous avions tellement bien joué lors des trois premiers matches, avait déclaré à l’époque Ante Cacic, le sélectionneur croate à l’Euro 2016. Je ne sais pas si c’est une barrière psychologique. Nous avons commis une erreur. Nous allons voir quels enseignements tirer de ce tournoi."
Pour éviter de devoir tenir le même discours ce dimanche soir, Zlatko Dalic sait qu’il doit retenir la leçon du passé. Formidable en poules, la Croatie doit continuer sur sa lancée et réussir à gérer la pression. "Ils ont des joueurs de grand talent, mais c’est une équipe de fous, a déclaré l’entraîneur de la Juventus, Massimiliano Allegri. Ils peuvent gagner quatre rencontres de suite et puis se mettre seuls dans le pétrin."
Cette fois, c’est le Danemark qui se dresse sur la route de la Croatie, qui a gagné en consistance par rapport à il y a deux ans. Modric et Rakitic semblent au sommet de leur art, la défense a fait forte impression et devant Mandzukic, Perisic et Rebic font mal. "Mais il n’y a pas de favori dans ce genre de match, prévient le sélectionneur Zlatko Dalic. Ce sont les huitièmes de finale, ce sera dur. Aucune équipe ne prendra des risques. Ce sera un affrontement de styles, c’est celui qui imprimera le sien qui l’emportera."
Pas question, donc, pour les Croates d’enfiler le moindre costume de favori. La leçon semble retenue. "Notre réputation d’équipe à éviter vient de nos neufs points remportés en phase de poules et nos sept buts marqués, poursuit Dalic. C’est bien pour les livres d’histoire. Mais on doit confirmer. Parce que si on perd contre le Danemark, on nous demandera ce que l’on a accompli. On ne pourra que répondre : ‘rien’…"
Pas d’euphorie, ce qui avait peut-être été le défaut des Croates en France il y a deux ans. Mais ils ont désormais les clés pour éviter de répéter l’histoire…
"Vous verrez un Danemark différent"
Avant d’affronter l’équipe qui est sans doute la révélation du tournoi, les Danois affichent une confiance étonnante.
"La Croatie a beaucoup de qualités, a déclaré le sélectionneur Age Hareide. Mais nous allons y répondre collectivement. Nous sommes une vraie équipe. Je pense que vous allez voir un Danemark un peu différent de celui de la phase de groupe. Il faudra être capable de bien défendre mais aussi d’attaquer."
Le Danemark n’a plus perdu en match officiel depuis octobre 2016. Une série de 18 rencontres sans défaite qui donne de la confiance.
"Nous gardons souvent le zéro derrière, dit Simon Kjaer. Et nous sommes devenus plus cyniques devant. Nous n’avons pas beaucoup de faiblesses et la Croatie le sait bien."
Et de son côté, la Croatie tente de rester calme après son premier tour canon.
"Le match sera difficile, prévient Luka Modric. Mais nous sommes aussi confiants en nos qualités."
"Nous allons devoir être patients, a complété Zlatko Dalic. Nous allons attaquer, mais garder notre système en place. Mais c’est un tour à élimination directe… Il faut être prudent."