L’Excel, un hall de gare
- Publié le 15-11-2018 à 19h21
Nombreux sont ceux qui dénoncent les transferts des clans Zahavi et Ramadani. Les perquisitions effectuées à Mouscron, notamment, ce mercredi ont remis sur la place publique les influences de deux agents mondialement réputés, Pini Zahavi et Fali Ramadani, sur l’Excel. Prenons l’aspect purement sportif. Quelle est leur influence. Ce sont bien eux qui sont à la reprise du matricule 216 alors propriété lilloise en 2015 derrière le fonds d’investissement maltais, Gol Football Malta Limited. Arrive alors une multitude de joueurs étrangers, à l’instar de ce qu’avait fait le Losc avec des joueurs lillois.
La première saison, on peut clairement identifier treize joueurs venus des réseaux de Zahavi (Vagner, Manea, Viola, Olinga, Maciel, Marreco et O’Neill) et de Ramadani (Dautovic, Gulan, Aksentijevic, Pavlovski, Scepovic, Markovic et Mulic). Soit quatorze joueurs.
La saison suivante, quand la Gol Football Malta revend ses parts à la Latimer, un autre fonds d’investissement, ils sont autant : Vagner, Delac, Gravoavac, Manea, Stojanovic, Cedres, Viola, Olinga et Feruz (via les réseaux de Zahavi), Saric-Hodzic, Simic, Gulan, Markovic et Mulic (via les réseaux de Radamani).
La saison dernière, l’effectif venu de ces réseaux a fameusement diminué. Surtout dans le camp de Pini Zahavi. Seul Fabrice Olinga fait encore partie de sa garde rapprochée tandis qu’il a joué un rôle dans la venue d’Omar Govea, en prêt de Porto. Radamani possède, via la Lian Sports, Rijad Sadiku, l’éternel blessé, Nikola Gulan et Mario Jelavic. Il aurait aussi amené, via ses réseaux allemands Mohamed Aïdara et Frank Boya. On notera que Mircea Rednic, alors entraîneur, avait eu aussi son influence sur quelques transferts dont celui d’Antun Palic.
Cette saison, l’influence sportive de Pini Zahavi a été fortement réduite : Fabrice Olinga est le seul joueur étiqueté de l’Israélien. La Lian Sports de Fali Radamani a envoyé dans le noyau de l’Excel Alexandros Katranis, Rijad Sadiku, Nikola Gulan, Mario Jelavic ainsi qu’Aleksa Damjanac (depuis, son contrat a été rompu) tandis qu’elle a facilité les venues de Marko Bakic, de Mico Kuzmanovic et de Luka Lukovic (qui a subi le même sort que Damjanac).
Tous ces mouvements interpellent évidemment mais, finalement, ne sont pas aussi interpellants que d’autres mouvements dans d’autres clubs du royaume qui ont aussi ouvert leurs portes aux agents comme a pu le prouver récemment l’opération Mains propres.
La question est donc de savoir si Mouscron est devenu un hall de gare ou si, finalement, ce n’est pas le championnat de Belgique qui le serait devenu vu le nombre de transferts croissants dans les différents clubs.
Le LOSC, plus influent
Lille n’aura fait qu’une saison en tant que propriétaire de l’Excel Mouscron en D1. Mais, finalement, en une saison, elle aura sorti plus de joueurs intéressants que les réseaux de Zahavi et de Radamani.
Lors de la saison du Losc, la première de Mouscron depuis son retour au plus haut de l’échelle, quelques joueurs se sont révélés : Abdoulaye Diaby, Anice Badri, Kevin Vandendriessche ou encore Ronny Rodelin. D’autres sont devenus des valeurs sûres de notre championnat comme Dimitri Mohamed, le rescapé des Hurlus, Julian Michel. Et on oublierait presque que Birger Verstraete et Zinho Gano étaient prêtés par Bruges.
Depuis 2015, quelques joueurs sont tout de même parvenus à se mettre en évidence comme Vagner, qui dispute l’Europa League avec Qarabag, Marko Scepovic aussi avec Mol Vidi (Hongrie) ou encore Cristian Manea (Cluj) qui est devenu international roumain. Mais c’est trop peu…
Le Serbe Stojanovic est le seul passé par l’Excel dont l’agent est Pini Zahavi.
Quand on regarde de plus près la liste des joueurs venus des différents réseaux proches des Zahavi et Radamani, on se rend compte que le seul Luka Stojanovic est référencé comme appartenant officiellement à l’écurie Pini Zahavi. Tous les autres proviennent de relations. Certains joueurs ne resteront certainement pas dans l’histoire de l’Excel Mouscron. On pense notamment à l’Américain Shane O’Neill reparti comme il est venu, en passant par l’Appolon Limassol.
On notera que si les deux super agents avaient énormément d’influence entre 2015 et 2017, ils en ont nettement moins depuis deux ans.
D’ailleurs , la Latimer, du neveu de Pini Zahavi, Adar, a vendu ses parts à la Bogo de Pairoj Piempongsant. Et le Thaïlandais, proche de Pini Zahavi et dont on ne cesse d’évoquer le rachat du Panathinaïkos, a annoncé vouloir une partie, voire la totalité, de ses parts. La piste sud-américaine a déjà été évoquée à de multiples reprises. Et, comme par hasard, cet été deux Colombiens ont débarqué au Canonnier : Jesus Marimon, qui squatte l’infirmerie depuis son arrivée, et Andres Sarmiento, titulaire pour la première fois ce dimanche face à Genk.