L'édito de Benoit Delhauteur: 22 Diables heureux
À sa place, on serait également frustré. Simon Mignolet est le seul joueur du noyau (hormis Casteels, derrière lui dans la hiérarchie) à n’avoir pas reçu sa chance face à l’Angleterre.
- Publié le 29-06-2018 à 21h40
À sa place, on serait également frustré. Simon Mignolet est le seul joueur du noyau (hormis Casteels, derrière lui dans la hiérarchie) à n’avoir pas reçu sa chance face à l’Angleterre.
"Je suis pro, j’accepte tout, mais il y a des limites…", pestait-il dans les couloirs de l’Arena Baltika.
Le point de vue de son concurrent Thibaut Courtois est forcément différent : "J’aurais accepté que Simon joue. Mais le coach ne m’a rien demandé. Il voulait juste savoir si je me sentais bien, j’ai répondu par l’affirmative. Je n’ai pas fait le forcing pour être aligné. Le coach fait ses choix."
Courtois rejette la balle dans le camp de Martinez. Qui se défend : "Dans un tournoi, il n’y a pas d’usure physique pour un gardien et c’est important qu’il soit testé. Si Simon avait été un joueur de champ, il aurait joué."
Voilà qui lui fait une belle jambe. Simon Mignolet a déjà beaucoup de malchance d’être joueur en même temps qu’un phénomène comme Courtois : il est condamné à rester deuxième gardien à vie en équipe nationale. Il est aujourd’hui le seul Diable, dans le groupe des 23, à avoir une raison légitime de ne pas se sentir épanoui après ce match contre l’Angleterre.
Mais il ne faut pas non plus en faire une polémique : ce n’est pas aujourd’hui que le portier de Liverpool va arrêter de se comporter en vrai pro. Il est le premier à savoir qu’il devra vite ranger sa rancœur pour ne pas ternir l’ambiance, très positive, qui règne dans le groupe.
Au final, 22 Diables heureux sur 23 à l’aube des huitièmes de finale, c’est une très bonne moyenne. Dans ce Mondial, le tacticien Roberto Martinez a laissé entrevoir un sens intéressant du people management.