L'avis de Thomas Chatelle: "La finale de l'Euro et le premier match face à l'Australie, deux tournants pour Deschamps"
Notre consultant Thomas Chatelle revient sur le sacre de l'Equipe de France à la Coupe du monde en Russie.
- Publié le 16-07-2018 à 07h56
- Mis à jour le 16-07-2018 à 07h57
Notre consultant Thomas Chatelle revient sur le sacre de l'Equipe de France à la Coupe du monde en Russie.
La France est allée au bout de sa logique. Jusqu’au bout, elle a été fidèle à ses principes, quitte à être parfois sur le fil. Elle a eu de la chance ? Elle l’a aussi provoquée et s’érige en symbole de l’évolution du football moderne. Jouer de cette manière reste la meilleure façon de mettre les chances de son côté pour gagner. Parce qu’il ne faut pas avoir le ballon pour avoir le plus de chances de gagner, il faut qu’une équipe reste plus en capacité de créer le déséquilibre quand elle n’a pas le ballon, en s’organisant. Attention, il faut pouvoir le faire, il faut pouvoir récupérer aussi ces ballons.
Je reste persuadé que Deschamps a été très, très influencé par sa finale de l’Euro mais aussi par son premier match contre l’Australie. Ce sont les deux tournants qui l’ont fait revenir à sa philosophie de base. Cette équipe porte sa signature. Il a fait des artistes comme Griezmann, Pogba et Mbappé des bosseurs avec une grosse dose d’intelligence tactique. Après, je loue les dieux du foot que des équipes veuillent encore la possession, sinon nous n’aurions que des France - Danemark et cela ferait très peur. Je loue les dieux du foot qu’il y ait des équipes comme la Croatie ou les Diables qui prennent des risques, qui sont peut-être plus naïves sans avoir peur de jouer.
Chapeau à la Croatie qui a montré ses qualités dans les combinaisons, dans les percussions, notamment dans le dos de Pavard avec un Perisic qui a réussi une excellente première période. Elle a régné dans l’entrejeu où Kanté a été en dedans et elle a été impressionnante. Elle n’a pas non plus été aidée par l’arbitrage ni par Subasic qui, comme contre l’Angleterre, a manqué de vivacité sur ses appuis.
Ce tournoi a vu Varane acquérir la taille patron. Griezmann a été impressionnant dans sa gestion des matches, il sent très bien le jeu et s’est érigé en relais de Deschamps sur le terrain, ce qui est inhabituel pour un joueur évoluant à son poste. Sa roublardise a parlé sur le coup franc qu’il obtient et il est très efficace. Pogba a marqué, symboliquement : il rate cette dernière occasion sur un service de Mbappé mais derrière, il sort un geste défensif incroyable. Soit le résumé parfait de sa Coupe du Monde et de celle de la France.