L'avis de Teklak: "Peu importe le sélectionneur, l’Uruguay reste la même équipe"
par maxime jacques
- Publié le 02-07-2018 à 15h27
Comme prévu, on a vu un match avec deux équipes qui ne se sont pas exposées. Mais l’Uruguay a pris le dessus grâce à son losange dans l’entrejeu, où le petit Torreira, aligné en pointe basse, a été excellent, que ce soit dans la récupération ou dans l’impact. Cela ne m’étonnerait pas qu’il quitte la Sampdoria cet été car de nombreux grands clubs, dont Arsenal, le suivent. Il a été le symbole de la bonne organisation uruguayenne, même si le rôle de Betancur, qui venait constamment se positionner entre Cavani et Suarez, est également à souligner.
Cela obligeait Pepe et Fonte à relancer sur les côtés et à ce moment-là, l’Uruguay activait son pressing. Pour contrer cette superbe organisation, le Portugal, très stérile, n’a pas réussi à mettre assez de rythme dans la circulation du ballon, même lorsque Bernardo Silva a été repositionné en numéro 10 après la pause. Le bloc de l’Uruguay était vraiment compliqué à contourner et Godin et Gimenez ont été excellents en défense centrale, principalement dans le domaine aérien. Offensivement, le premier but, agrémenté par ce une-deux entre Cavani et Suarez, est, selon moi, un des bijoux du Mondial. Sur le deuxième, par contre, il y a un point intéressant à développer.
Durant tout le match, Muslera a constamment dégagé sur les côtés, pour que Cavani et/ou Suarez se retrouvent au duel aérien avec Guerreiro ou Pereira. Mais la seule fois où il a dégagé dans l’axe, Pepe s’est troué. Cela n’arrive jamais, pourtant, et cela prouve l’imprévisibilité d’un match de football. On peut analyser, décortiquer une rencontre tant qu’on veut, mais quand Pepe fait une erreur, quand Di Maria inscrit une frappe d’extraterrestre ou quand Pavard marque un but qu’il ne marquera plus jamais, il faut simplement savourer et se rappeler pourquoi on aime ce sport. C’est une des leçons à tirer de cette Coupe du Monde : le football reste irrationnel et il y a une part d’inexplicable. Et un paramètre comme la gestion des émotions est inexplicable.
Quoi qu’il en soit, je pense que l’Uruguay sera un sacré morceau pour la France. C’est typiquement le genre d’équipe que les Français détestent jouer, car ils vont devoir faire le jeu. On l’a vu face à l’Australie. Or, l’Uruguay, c’est l’Australie mais en bien plus dur. Cette équipe fait un peu penser à l’Atlético Madrid. Ce qui est remarquable, c’est que leur manière de jouer est ancrée dans leur ADN, peu importe le nom de leur sélectionneur. Et n’oublions pas que cette nation ne comporte que trois millions d’habitants...