L'autre regard: le virus Jules Rimet, est-ce dangereux docteur?
Un commentaire de Miguel Tasso.
- Publié le 23-06-2018 à 20h10
Un commentaire de Miguel Tasso.
On peut objectivement s’interroger sur l’intérêt de passer ses journées à regarder 22 gars en culottes courtes courir bêtement derrière un ballon. On peut aussi se demander si, en 2018, à l’heure d’Erasmus et de la mondialisation, le nationalisme primaire, propre aux supporters de base, a encore sa raison d’être.
Et puis, faut-il rappeler que la Russie de Poutine, amphitryon du tournoi, n’est pas un exemple de démocratie, que le sport russe est gravement vicié par le dopage, que la Fifa est gangrénée, de la cave au grenier, par la corruption et que les stars du foot, mercenaires abonnés aux paradis fiscaux, ne pensent qu’à l’argent roi. Oui, il y a mille et une raisons de snober ce Mondial, de lui préférer N’oubliez pas les paroles, Plus belle la vie ou Les reines du shopping.
Mais, allez savoir pourquoi, on se pique chaque soir au jeu, on craque devant un Nigéria-Islande, on tombe sous le charme d’un Danemark-Australie et, à l’arrivée, on fait de Rodrigo, Benjamin et toute la bande notre seconde famille ! Et on en redemande. C’est à peine si on ne se reprendrait pas un Uruguay-Arabie saoudite au petit déjeuner juste pour le plaisir ! Est-ce grave, Docteur ? A priori, non. Fut-il contagieux et planétaire, le virus Jules Rimet n’est pas dangereux. Voilà près de cent ans qu’il se promène sans qu’aucun laboratoire n’ait trouvé le moindre antidote. On se demande même si les chercheurs sont réellement motivés ou s’ils considèrent la cause perdue d’avance.