Juan Cuadrado, le baromètre de la Colombie
Le déroutant flanc droit colombien s’est battu pour soigner une pubalgie avant le Mondial
- Publié le 28-06-2018 à 15h03
- Mis à jour le 28-06-2018 à 20h56
Le déroutant flanc droit colombien s’est battu pour soigner une pubalgie avant le Mondial Sacrifié lors du match face au Japon, remplacé au bout de 30 minutes pour rééquilibrer le jeu colombien suite à l’exclusion de Carlos Sanchez, Juan Cuadrado a démontré face à la Pologne toute l’importance qu’il a dans le jeu des Cafeteros.
Déroutant de par ses dribbles incessants, capables de fatiguer les défenseurs avec des débordements fulgurants, il est aussi très précieux en zone de conclusion, comme lorsqu’il s’en est allé battre Szczesny après avoir été parfaitement lancé en profondeur par James Rodriguez, Juan Cuadrado est un véritable poison pour les défenses adverses.
Face à la Pologne, il a été le véritable déclencheur du réveil colombien. Avec 60 passes tentées pour 51 réussies, il a fait tourner la Colombie rond, il a donné des ailes à son équipe et n’a pas compté ses efforts pour permettre à la Colombie de s’imposer. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec 10km23, c’est le Colombien qui a le plus couru, avec 34 sprints au compteur et une vitesse de 32,4 km/h atteinte, il a bien mérité ce surnom de Cuadrado la foudre.
Dans un pays où la religion tient une place très importante, la presse colombienne n’a pas hésité à en faire un des quatre Évangélistes, aux côtés de James, de Falcao et d’Ospina. Et Cuadrado lui-même a remercié le ciel après la rencontre. "Merci Seigneur Jésus Christ, parce que ce n’est pas nous; c’est la grâce de Dieu", a-t-il tweeté après la victoire face à la Pologne.
Sa participation à ce Mondial russe, il la doit aussi en partie au ciel et à une force de caractère dont lui seul a le secret. Handicapé pendant de longues semaines par une pubalgie, il a finalement été opéré le 30 janvier, date à laquelle son compte à rebours a débuté. On lui prédit à l’époque deux mois de rééducation, son indisponibilité aura finalement été de 98 jours. Plus de trois mois de soins et de sacrifices, avec comme seul objectif celui de porter le maillot de la Colombie en Russie.
Mais Cuadrado est revenu. D’abord en championnat avec la Juventus, puis en Ligue des Champions et en Coupe d’Italie, soit une dizaine de matches pour retrouver au plus vite le rythme, sa folie et être prêt pour débuter cette Coupe du Monde, à l’aube de ses 30 ans. "C’est toujours délicat lorsque vous n’avez pas le rythme de la compétition dans les jambes, mais quand vous êtes en équipe nationale, vous oubliez tout. Je sors d’une période difficile, mais je n’ai jamais perdu confiance en notre Seigneur Jésus. Quand nous sommes plus faibles, il nous relève et nous donne la force que parfois nous n’avons pas. Je suis resté positif, j’ai profité de ce temps pour profiter de ma famille et me recentrer. Aujourd’hui, je suis prêt à tout donner pour la Colombie", a-t-il répondu à Kazan, juste après avoir vaincu la Pologne et redonné espoir à tout un peuple.
James Rodriguez à la baguette
Face à la Pologne, on a pu constater toute l’importance de James Rodriguez dans cette formation colombienne. Obligé de s’asseoir sur le banc face au Japon en raison d’une blessure, le milieu de terrain du Bayern Munich a été l’homme du match face à la Pologne.
Certes, James Rodriguez n’a pas marqué mais il a prouvé qu’il était une valeur sûre de son équipe, notamment sur le troisième goal colombien : sur une touche lointaine dans son camp, le milieu colombien a récupéré le ballon et offert une passe géniale à Cuadrado, qui est parti seul au but. C’était déjà le numéro dix colombien qui avait déposé le ballon sur la tête de Mina lors de l’ouverture du score.
Meilleur buteur de la dernière Coupe du Monde, James Rodriguez est donc à nouveau en pleine possession de ses moyens et aura certainement à cœur de s’illustrer face au Sénégal et envoyer son équipe en huitièmes de finale.