"Je ne suis pas un Deschacht": un joueur de D3 dans le viseur de la Commission des jeux
" Je ne suis pas un Deschacht": Quentin Hospied avait parié sur la défaite de son club qui perdit sur le score fou de 0-16.
- Publié le 15-12-2017 à 11h02
- Mis à jour le 15-12-2017 à 11h04
"Je ne suis pas un Deschacht" : Quentin Hospied avait parié sur la défaite de son club qui perdit sur le score fou de 0-16. La Commission des jeux de hasard a ouvert une procédure de sanction à l’encontre d’un joueur amateur de D3. Alors que la loi sur les jeux interdit aux sportifs de parier sur des rencontres de clubs de leur division, le milieu de terrain Quentin Hospied est suspecté d’avoir, avec son épouse, le 24 janvier 2015, parié sur la défaite de son club, Géants Athois, qui, contre KMKS Deinze, allait perdre ce match sur le score sans appel de… 0-16.
Remake de l’affaire Deschacht ? Mais alors qu’Olivier Deschacht mis en cause pour plus de 2.600 paris a échappé au procès devant le tribunal correctionnel, Hospied, pour… un pari, devra comparaître en correctionnelle à Mons. Deux poids, deux mesures ?
C’est la veille de la rencontre que l’opérateur Circus.be enregistra le pari effectué par l’épouse du footballeur. En soi, le match, auquel Quentin Hospied ne joua pas, n’est pas suspect.
Mais quel calvaire pour le gardien des Géants Athois Maxime Marlier qui vit 16 fois le ballon s’enfoncer dans ses filets. C’est le pari de l’épouse de Hospied que l’opérateur, le jugeant frauduleux, annula et refusa de payer.
Le parquet du Hainaut ouvrit le dossier pour corruption, escroquerie et infraction à la loi sur les jeux, confia l’enquête à l’Office central pour la répression de la corruption, et le footballeur de 28 ans fut auditionné par l’OCRC.
Contacté par nos soins, Quentin Hospied répond en substance qu’il n’est pas un Deschacht. "Je n’ai, dit-il, effectué que ce seul pari sur mon club. En outre, je ne suis pas joueur. Je n’ai pas d’argent à dépenser à cela", précise Quentin qui, dans la vie civile, est menuisier poseur de châssis. Et si le pari a été effectué par l’épouse, le sportif assume : "J’étais d’accord avec elle. Je me doutais bien que nous allions nous faire écraser. À l’époque, ça se passait mal dans l’équipe. Je n’étais plus rémunéré, le club ne me payait pas comme il fallait. J’avais décidé par protestation de ne pas jouer contre Deinze. Géants Athois n’alignait que des tout jeunes, même des non-affiliés de 17 ans. C’était clair qu’on ne pouvait qu’être écrasés."
Selon nos informations toujours, l’opérateur avance la somme de 1.250 euros (montant contesté hier par Quentin Hospied) : "Nous n’avons pas joué beaucoup. Et le pari a quand même été annulé, aucune somme d’argent n’a été gagnée".
Plus d’un an avant "l’affaire Deschacht", Hospied ajoute : "À ce moment, j’ignorais que c’était interdit pour un sportif de parier sur les matchs disputés par son club".
Selon la loi, les joueurs risquent, théoriquement, de 6 mois à 5 ans d’emprisonnement, une amende de 600 à 600.000 euros et la radiation.
Contactée hier, la Commission des jeux de hasard s’est refusée à tout commentaire.
Quant aux poursuites pénales : le parquet de Flandre orientale avait décidé de ne pas poursuivre Olivier Deschacht mis en cause pour 2.622 paris.
Pour sa part, le parquet du Hainaut traîne Quentin Hospied devant le tribunal correctionnel où il comparaîtra pour un pari, nous précise-t-il, le 22 décembre prochain.