"Je ne suis le remplaçant de personne"
- Publié le 31-07-2018 à 16h48
Maxime Lestienne n’est pas venu au Standard pour remplacer Edmilson Junior mais bien pour y relancer sa carrière Promis à un avenir radieux du temps où il cassait la baraque à l’Excel Mouscron et au Club Bruges, Maxime Lestienne a ensuite connu une trajectoire plus sinueuse avec un transfert au Qatar avant des passages en Italie, aux Pays-Bas, en Russie et en Espagne. Aujourd’hui, à 26 ans, fort de toutes ces expériences mais également meurtri par ce que la vie lui a réservé (le décès de ses parents en 2016), c’est un nouveau Maxime Lestienne, plus mature, qui va retrouver notre Pro League sous le maillot rouche.
Maxime, à quand remontent les premiers contacts avec le Standard ?
"C’était juste après mon expérience au PSV (NdlR : l’été 2016). Olivier Renard avait pris contact avec moi à plusieurs reprises mais j’ai décliné ses propositions. Je souhaitais encore relever des challenges à l’étranger et un retour en Belgique était prématuré. Olivier a toujours compris et respecté mes choix et je dois le remercier pour sa patience."
Vous auriez également pu débarquer l’hiver dernier.
"Oui mais, là encore, je voulais me laisser une dernière chance à l’étranger. Si Malaga était resté en Liga, le club avait l’opportunité de me prolonger mais suite à la bascule en D2, j’étais à nouveau libre. Olivier Renard m’a alors rappelé il y a de ça deux à trois semaines."
Votre arrivée était liée à un départ d’Edmilson Junior ?
"Je ne sais pas, j’étais déjà en contact avec le Standard alors qu’il était toujours au club. Peut-être que le Standard savait qu’il allait partir. Mais même s’il était resté, j’étais décidé à venir ici. La concurrence ne me faisait pas peur."
Vous avez beaucoup voyagé depuis votre départ de Bruges en 2014, l’Italie, les Pays-Bas, la Russie et l’Espagne, pourquoi être revenu alors que vous n’avez encore que 26 ans ?
"Je voulais, en accord avec ma famille, me stabiliser. J’ai deux enfants, presque trois, et c’est important de se poser. On en avait marre d’être tout le temps dans les avions. Ici, mes enfants pourront aller à l’école et je suis à nouveau dans un grand club."
La vie ne vous a pas épargné ces dernières années, c’est pourquoi vous avez, plus que jamais, besoin de vous sentir au sein d’une famille. Seul le Standard pouvait vous offrir cela ?
"Lorsque je venais ici avec Mouscron et Bruges, je sentais qu’il se passait quelque chose entre les supporters et leurs joueurs. Il y a ce rapport spécial, propre au club. J’étais aussi en contact avec des Standardmen et cet esprit de famille me revenait toujours aux oreilles. Avec d’autres proportions, c’était un peu similaire à ce que j’avais connu à Mouscron. Il y a, ici, les mêmes valeurs familiales et d’entraide."
En arrivant au PSV, vous vous accommodiez du rôle de remplaçant de Memphis Depay. Aujourd’hui, vous considérez-vous comme le remplaçant d’Edmilson Junior ?
"C’est vrai que Depay avait fait de l’excellent boulot au PSV tout comme Junior l’a fait au Standard mais je ne suis le remplaçant de personne, je suis moi-même et j’arrive avec mes qualités qui sont différentes de celles de Junior. Il a réalisé de belles choses au Standard et je compte bien avoir également de bons moments ici. Je veux apporter tout ce que je peux, marquer des buts et être décisif."
Vous avez tout de même repris le numéro 22 d’Edmilson.
"Les autres numéros disponibles ne me convenaient pas (rires). J’avais déjà le 22 à Malaga donc je l’ai repris, encore une fois, cela n’a aucun rapport avec Junior."
À 26 ans et après plusieurs expériences à l’étranger, c’est un nouveau Maxime Lestienne qui revient en Belgique ?
"J’ai gagné en maturité. Comme vous le savez, j’ai connu des moments compliqués dans ma vie ainsi que de belles choses. On apprend tous les jours de ses erreurs. J’ai 26 ans et changer chaque année de club, ce n’est pas évident. J’ai soufflé le chaud et le froid et je n’ai plus le niveau qui était le mien lorsque j’étais à Bruges. Je suis plus mature et je veux tout faire pour retrouver mon top niveau. Je veux aider le club et le Standard va également m’aider."
Où avez-vous le plus appris ?
"Sûrement en Italie au niveau tactique. En Russie, qui est un championnat plus que bizarre, c’était compliqué car le jeu produit là-bas est tout sauf offensif. Cela ne me convenait pas même si j’ai tout de même marqué quelques buts (NdlR : six). Au PSV, j’ai bien débuté puis j’ai rencontré les problèmes que vous connaissez (NdlR : la perte de ses parents en six mois). En Espagne, j’ai découvert ce qui, à mes yeux, est le meilleur championnat au monde. Il y a beaucoup d’espaces et cela me plaît. J’ai pris du plaisir sur le terrain mais également en dehors car, on ne va pas se mentir, la vie à Malaga est bien différente de celle en Russie. Ma famille se sentait bien en Espagne."
Vous avez eu des touches pour y rester.
"C’est vrai mais les négociations n’ont pas été bonnes. J’ai également pris mon temps car je voulais vraiment avoir des vacances en famille."
Quelles seront vos ambitions au Standard ?
"Simplement retrouver le plaisir de jouer ainsi que mon niveau d’antan. Je veux aider le club du mieux que je peux."
Pour disputer la Ligue des Champions par exemple ?
"C’est vrai que ça serait magnifique. J’ai connu ça au PSV, c’était magique. Quand tu es gosse, tu regardes cette compétition à la télévision. Alors quand tu montes sur le terrain et que tu entends l’hymne officiel, cela fait quelque chose. J’ai de bons souvenirs de notre campagne avec le PSV, notamment ce match face à Manchester United (NdlR : il avait délivré deux assists lors du succès 2-1), Mais pour y arriver, il y aura deux tours à passer. Ce sera compliqué mais, pour nous, c’est du bonus."
Vous sentez que le Standard est ambitieux pour cette saison ?
"Les supporters attendent beaucoup de nous et le club a consenti à de gros efforts en ramenant, notamment, le coach à la maison. On a tout pour réussir. J’ai trouvé un noyau de qualité au sein duquel le niveau est très élevé. On doit encore bosser certains points de notre jeu comme on a pu le constater contre Gand, mais nous n’en sommes encore qu’au début. Si je dois comparer ce groupe avec celui que j’ai connu à Bruges, je dirais que celui-ci est plus qualitatif."
Faire mieux que la saison dernière, ce sera compliqué, non ?
"C’est vrai que le club a réalisé une grosse fin de saison mais le départ a été compliqué. Le but, cette saison, c’est de prendre un bon départ pour, à la fin, ne plus avoir à rattraper notre retard. On ne va pas se mettre de pression et on prendra match par match."
Interview > Kevin Sauvage