"J’ai moins de pression que Rezaei et Noorafkan"
- Publié le 12-07-2018 à 16h35
Ali Gholizadeh débarque à Charleroi avec la ferme intention de dynamiter la Pro League par sa vitesse et sa technique Kaveh Rezaei, Omid Noorafkan et Ali Gholizadeh. Il y aura trois Iraniens à Charleroi cette saison. Le dernier cité est aussi le dernier arrivé. Mais aussi celui sur qui repose pas mal d’espoirs. Rapide, technique, dribbleur et doté d’un bon pied gauche (il a débuté au futsal et cela se voit), Gholizadeh, arrivé de Saipa (D1 iranienne), possède toutes les caractéristiques d’un joueur capable de faire lever les foules. Rencontre.
Ali, quelles sont vos premières impressions sur Charleroi ?
"Cela ne fait que quelques jours que j’ai rejoint l’équipe mais j’ai eu un super sentiment dès que je suis arrivé. Je n’ai pas senti d’animosité, au contraire. J’ai été très bien accueilli, un peu comme s’il y avait plein de grands frères qui m’attendaient pour m’accueillir. Cela me donne envie de voir la suite. J’ai hâte que la compétition commence pour voir comment les choses se déroulent."
Lors de vos premières apparitions, on a directement vu que vous étiez un joueur spectaculaire… Comment vous définiriez-vous ?
"Je dirais que je suis un joueur doté d’un bon pied gauche qui aime jouer avec sa technique et sa vitesse pour déstabiliser ses concurrents directs."
Et qui est aussi capable de faire les efforts défensifs ?
"Dans le football moderne, tous les entraîneurs demandent à leurs joueurs de défendre, même à Lionel Messi. Avec Saipa ou avec l’équipe nationale iranienne, on me demandait surtout de jouer en contre et j’avais la responsabilité de me reconvertir rapidement. L’important est de comprendre ce que veut le coach et essayer de l’apporter sur le terrain."
Justement, sans parler anglais ni français, comment faites-vous pour comprendre les consignes ?
"C’est toujours compliqué d’arriver dans un nouveau pays dont on ne parle pas la langue mais j’ai un professeur particulier qui me donne des cours d’anglais, avec Omid (Noorafkan). Mais lors de chaque exercice, il y a toujours des joueurs comme Nurio, Martos ou Benavente qui m’aident et me traduisent les consignes en anglais."
Et depuis votre arrivée, on voit Felice Mazzù vous parler souvent.
"Oui, c’est normal. Je suis surtout là pour apprendre et dans le football, il y a un coach qui entraîne et met en place un plan tactique. Le joueur, lui, essaye de l’appliquer. Pour bien le faire, il faut écouter. Dans le foot, on apprend tous les jours et je suis certain que ce sera encore le cas à 40 ans. C’est dans cette optique-là que je suis. Depuis que je suis tout petit, j’adore écouter et apprendre."
La capacité à comprendre rapidement les consignes a été une des forces de Rezaei lors de son arrivée. C’est grâce à lui que vous avez choisi Charleroi ?
"J’ai connu Kaveh quand j’étais jeune, à Saipa. Quand j’ai vu qu’il venait à Charleroi, j’ai suivi ses performances, la saison dernière. J’ai eu une opportunité à 17 ans d’aller aux Pays-Bas, elle ne s’est pas concrétisée mais j’ai toujours eu au fond de moi cette envie de venir en Europe et de découvrir le foot européen. Et quand j’ai su que Charleroi me suivait et me scoutait, j’étais fier et heureux et cela m’a motivé à me donner encore plus à fond pour convaincre les dirigeants du Sporting. Plusieurs clubs européens ont manifesté de l’intérêt mais la présence de Kaveh et son adaptation rapide et de Mehdi Bayat à Charleroi m’a motivé à faire ce choix."
Comment Rezaei vous avait-il décrit le Sporting ?
"Comme un club qui travaille bien, où l’état d’esprit est excellent et où le mode de fonctionnement est relativement proche de ce que j’ai connu en Iran. Mais son parcours l’an dernier m’a motivé encore plus à venir ici. Car j’ai suivi quelques matches du Sporting la saison dernière et j’ai même assisté à Anderlecht-Charleroi avec mon agent (qui est le même que Noorafkan)."
En Iran, Rezaei a été beaucoup critiqué pour son choix il y a un an. C’est votre cas aussi ?
"Moi, je n’étais pas à Estheghal ou Persepolis, les deux grands clubs de Téhéran mais logiquement, mon parcours aurait voulu que je rejoigne une de ces deux équipes. Mais j’ai passé cette étape pour venir à Charleroi et donc, j’ai beaucoup moins de pression que Kaveh ou Omid. Cela me facilite la tâche, d’une certaine manière."
Quelles sont dès lors vos ambitions ?
"Pour moi, le plus important est de me mettre au service de l’équipe et que le coach soit content de moi. Évidemment j’aimerais marquer un maximum de buts et donner des assists mais mon objectif premier est de m’acclimater et avoir du temps de jeu pour prouver aux supporters que j’ai des qualités. Puis j’ai aussi la volonté de prouver que les joueurs iraniens ont le niveau pour jouer en Europe. Et, pourquoi pas, de montrer la voie à d’autres…"