Menés, les coéquipiers de Modric sont encore passés par les prolongations mais sont en finale pour la première fois Depuis plusieurs minutes déjà, Mario Mandzukic peinait à se déplacer. Boitait bas. Ne semblait pas incarner une menace. Avant de surgir de nulle part. De parfaitement exploiter ce ballon mal dégagé par la défense anglaise et cette erreur d’appréciation de Stones pour, d’une demi-volée du gauche, prolonger cette remise de Perisic (109e) et marquer ce but qui change tout.
L’ancien Brugeois avait déjà égalisé (68e), avait aussi touché le montant (72e) alors que les Anglais, finalement, ont eu le tort de trop se reposer sur ce merveilleux coup franc de Trippier (5e) pour ne plus montrer grand-chose ensuite. Il s’est imposé comme le détonateur dans une partie que le talent de Luka Modric a également éclaboussé. Un peu éteint en première mi-temps, le meneur croate s’est magistralement remis dans le sens de la marche ensuite et a fait très, très mal. Plus en tout cas qu’Ivan Rakitic.
À l’image de son adversaire français de ce dimanche qui était redouté pour son potentiel offensif mais qui brille d’abord par sa solidité défensive, cette équipe de Croatie, qui avait laissé entrevoir un visage très joueur, s’est hissée pour la première fois de son histoire en finale de Coupe du Monde grâce à ses vertus mentales. Luka Modric et les siens n’ont pas eu besoin des tirs au but cette fois contrairement aux tours précédents.
Mais ils sont les premiers, depuis les Anglais en 1990, à avoir disputé trois prolongations pour y arriver. Ce qui pèsera forcément dans les jambes à un moment ou à un autre dans cette finale aux allures de revanche de la demi-finale de 1998 face à des Français qui ont eu, en plus, un jour de récupération supplémentaire.
Jonathan Lange