"Il a pété un plomb et m’a manqué de respect"
- Publié le 10-09-2018 à 16h11
Le Diablotin revient pour la première fois sur son départ de Montpellier Isaac Mbenza a beau être un sacré dribbleur, pas question pour lui d’éviter le sujet de son départ de Montpellier. L’occasion aussi pour lui de lever le voile sur les circonstances qui l’ont amené à partir 18 mois après son arrivée.
Isaac, pourquoi avoir quitté Montpellier ?
"J’étais arrivé au bout d’un cycle et puis j’ai eu l’occasion de signer en Premier League. Entrer dans ce championnat est extrêmement compliqué. Le club se construit, il est arrivé dans l’élite il y a un an. Le coach a eu les mots qu’il faut; il a su me convaincre. J’ai eu une mauvaise relation avec le coach à Montpellier. Cela a joué aussi pour que je parte. Montpellier s’y retrouve aussi. Je n’avais plus qu’un an de contrat, je comptais prolonger mais il y a eu cette offre qui est venue à 10 jours de la fin du mercato en Angleterre. Ils voulaient faire vite. Montpellier m’a laissé le choix. Ils auraient été contents que je reste. J’aurais prolongé. Cela aurait été avantageux. Soit je restais, soit je partais pour aller dans le meilleur championnat du monde."
Vous évoquez votre relation avec Michel Der Zakarian. Comment et quand s’est-elle dégradée ?
"Juste avant la dernière sélection en mars avec les Diablotins, après le match contre Dijon où on fait 2-2, j’ai eu une grosse altercation avec lui. On avait le match en main, on devait gagner ce match 100 fois. J’ai manqué une occasion en tirant à côté à 10 ou 15 minutes de la fin alors qu’on menait encore 2-1 puis on a encaissé le 2-2. Le coach s’est énervé, a pété un plomb et m’a manqué de respect. Je n’ai pas trop apprécié. Après, je peux comprendre qu’il soit énervé, c’était un match important pour tout le monde, moi, lui, le club. Mais il faut que cela reste dans le cadre du football, pas que cela aille au-delà de cela. On s’est expliqué après quelques semaines. Mais quelque chose s’était cassé. Ce n’était plus pareil. Après, je n’ai plus été titulaire que trois matches. J’ai été meilleur buteur un petit moment (il a terminé la saison avec 10 réalisations, comme Giovanni Sio, NdlR)."
Ce qui est d’autant plus surprenant…
"Oui. Je marquais pas mal de buts. En me mettant sur le banc, je ne comprenais pas forcément. Sans prétention, c’est rare qu’un coach se passe de son meilleur buteur. C’est son choix, je le respecte, mais j’ai le droit aussi de ne pas l’accepter. C’était allé trop loin. Je n’étais pas content d’être sur le banc, c’est normal qu’un joueur ne l’accepte pas, sinon, c’est qu’il y a un problème."
L’intérêt d’Huddersfield est donc tombé à point nommé…
"Oui mais je n’ai pas forcément foncé tête baissée non plus. Attention. Je n’aurais pas dit oui directement. C’était un choix très important. Aujourd’hui, des jeunes de mon âge sont chez les A, évoluent dans les plus grands clubs du monde. Nous, on veut aussi le faire. Mais avant cela, il faut faire les bons choix. Ceux qui sont dans les gros clubs ont fait les bons choix aux bons moments. On ne peut pas se permettre, dans ma génération, de prendre du retard pas par rapport au talent mais à nos choix. C’est important. Il ne faut pas perdre de temps. J’ai vécu une expérience au Standard qui me sert. Cela été bénéfique, je réfléchis autrement. Je ne me dis pas : ‘Ok, c’est un bon club, j’y vais.’ Je pèse le pour et le contre, je discute avec mes conseillers, avec Montpellier, avec Huddersfield."
Qui vous a valorisé à 15 millions d’euros, une somme importante pour un joueur qui n’avait plus qu’un an de contrat…
"C’est sûr. Mais si j’étais resté à Montpellier, j’aurais prolongé. C’était dans mon intérêt et dans l’intérêt des deux clubs. J’aurais eu un bon de sortie en fin de saison prochaine. Je l’ai eu plus vite que prévu."