Harry, le nouvel ami qui leur veut du bien
- Publié le 08-07-2018 à 16h08
Maguire a marqué le premier but anglais contre la Suède, deux ans après avoir assisté à l’Euro en supporter Qui aurait pu s’imaginer pareil destin ? Certainement pas lui. Il y a très exactement deux ans, Harry Maguire était à l’Euro. Mais dans les tribunes où il avait notamment assisté au triste nul anglais contre la Slovaquie et à Russie - Angleterre à Marseille.
De ce voyage restent des souvenirs d’un tournoi "vécu comme un supporter dans des hôtels pas très chers avec mes amis de Sheffield", a-t-il expliqué et des photos que le défenseur a fait refleurir sur son compte Twitter avec ce petit commentaire "un bon trip les gars". Mais aussi un vertige face au chemin parcouru ces deux dernières saisons.
"Si tu m’avais dit que deux ans plus tard, je serais sur le terrain, je t’aurais pris pour un cinglé", a reconnu celui qui, à l’époque, venait de monter avec Hull en Premier League.
Et quand les Tigers ont repris l’ascenseur l’été dernier, le défenseur en a été exfiltré par Leicester contre environ 20 millions d’euros.
Ses premières convocations en sélection en septembre dernier ont été accompagnées par une douce incrédulité. Qui a même touché le joueur aligné pour la première fois en Lituanie dans le dernier match d’une campagne où les Anglais étaient déjà qualifiés. Un soir d’expérimentation de la défense à trois. Un soir qui a finalement tout changé pour le natif de Sheffield, rongé à l’époque par la peur de mal faire.
"J’étais certain qu’il pouvait jouer. Je ne suis pas certain que lui y ait toujours cru. Ce match en Lituanie, il voulait d’abord ne pas faire d’erreurs. Je me souviens lui avoir dit : ‘D’accord mais pourquoi ne pas essayer ?’", a rappelé dans un sourire Southgate qui n’a pas hésité à reléguer Gary Cahill sur le banc et a laissé Chris Smalling au pays pour faire place à celui que Martin Keown décrit "comme une montagne humaine".
Mais Maguire brille d’abord par son physique hors norme (1,96 m pour un peu moins de 100 kilos), l’enfermer dans le registre de l’armoire à glace serait réducteur. "Depuis le début du tournoi, il a été gigantesque dans les deux surfaces et c’est un excellent joueur", l’a défendu son sélectionneur pour qui "il utilise très bien le ballon, aussi bien que les autres défenseurs centraux. Nous avons marqué sur phases arrêtées grâce à lui et là, il mérite son but." Qui justifie aussi son surnom de tête de pioche balancé par son coéquipier à Leicester et en sélection Jamie Vardy.
Jonathan Lange