Football: les indemnités de formation, c’est terminé !
Rachid Madrane va mettre fin à cette pratique illégale des clubs wallons qui exigent ces frais aux parents.
- Publié le 22-06-2018 à 07h29
- Mis à jour le 22-06-2018 à 07h51
Rachid Madrane va mettre fin à cette pratique illégale des clubs wallons qui exigent ces frais aux parents. Juste avant d’embarquer direction la Russie où il supportera les Diables Rouges ce samedi, Rachid Madrane nous accorde un entretien exclusif. Ministre des Sports mais aussi de l’Aide à la Jeunesse et des Maisons de justice, l’élu socialiste aux multiples casquettes au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles nous annonce trois grandes nouveautés au niveau du sport amateur, de la lutte contre la radicalisation dans les prisons et enfin en matière d’adoptions, dont il est également le ministre en charge.
Premier gros changement annoncé : les indemnités de formation dans le sport amateur, c’est terminé ! Ces frais ne seront plus à charge des parents. Une réforme du décret de 2006 que Rachid Madrane compte bien faire adopter dès le mois de septembre. Et le ministre le sait, cette annonce ne fera pas que des heureux. Mais il veut ainsi soulager de nombreux parents victimes de cette pratique pourtant illégale.
"Je suis régulièrement interpellé par des parents qui se plaignent. Je reçois aussi des dizaines de mails à ce propos. Lorsque ces parents veulent changer leur enfant de club de football, le club que le jeune quitte leur réclame des indemnités de formation. C’est pourtant illégal. D’ailleurs, en Flandre, c’est interdit. Au Sud du pays, les clubs se basent sur le décret de 2006 qui voulait protéger les petits clubs des grands, et qui prévoit que le club acquéreur du nouveau joueur paie ces frais à l’ancien pour la formation dont il a pu bénéficier jusque-là. Sauf que de nombreux clubs, pas tous je précise, ont pris pour habitude de réclamer ces indemnités aux parents."
Des indemnités qui peuvent très vite grimper à plus de mille euros par enfant, précise le ministre des Sports, preuves à l’appui. Résultat : de nombreux parents lui ont confié ne pas avoir eu d’autres choix que de stopper l’activité sportive de leur enfant, faute de moyens suffisants.
"Le décret prévoyait ces indemnités de club à club mais concrètement sur le terrain, ces clubs se sont déchargés sur les parents. J’avais demandé à la fédération francophone de football de réfléchir à cette question et j’avais averti qu’en l’absence de solution proposée, je trancherais. Et donc, j’ai décidé de trancher : c’est terminé !", s’exclame Rachid Madrane, avant d’avancer trois arguments pour contrer les contestataires qu’il imagine déjà nombreux.
"De un, je ne peux pas accepter que ce qui est interdit en Flandre soit autorisé en Wallonie. De deux, je ne veux pas que le football amateur devienne du football business ! Et de trois : je ne peux pas accepter que des familles en difficulté se retrouvent à devoir payer des indemnités illégales, il en va de la défense du sport pour tous."
Dans la modification du décret de 2006, le ministre des Sports prévoit qu’à l’avenir, ces indemnités ne puissent être réclamées qu’aux joueurs seniors et à ceux qui jouent au plus au niveau, en D1 donc.
Un décret qui visera principalement la fin de ces pratiques dans le milieu du football mais qui, par précaution, s’appliquera à toutes les disciplines sportives.