Facebook révolutionne les droits du foot
La télévision doit-elle commencer à s’inquiéter ?
- Publié le 17-08-2018 à 16h14
La télévision doit-elle commencer à s’inquiéter ? Finie l’époque où le petit écran avait le monopole de la diffusion des compétitions sportives. Depuis quelques années, les géants du Net, comme YouTube (arrivé sur ce marché en 2010), Twitter (2017) Facebook (2017) ou Amazon (2018), ont fait leur apparition dans ce secteur. Les temps changent et les habitudes des consommateurs aussi. De plus en plus, les amateurs de sports migrent sur leurs tablettes, ordinateurs portables ou smartphones pour suivre leurs équipes préférées. Logiquement, les réseaux sociaux et autres plateformes (comme Amazon) ont sauté sur l’occasion. Aujourd’hui, Facebook offre à certains de ses utilisateurs la possibilité de visionner gratuitement et en temps réel les plus grandes compétitions sportives. Cette semaine, le réseau social a obtenu les droits de retransmission de la Liga en Asie du Sud et de la Champions League en Amérique latine. Le montant de l’accord avec la Liga est estimé à 90 millions d’euros par Marca.
En diffusant gratuitement les rencontres de Liga en Asie du Sud, Facebook espère attirer des centaines de millions de nouveaux utilisateurs. Massivement peuplée, cette région représente un marché clé pour le réseau social et pour les annonceurs. Ces centaines de millions de nouveaux utilisateurs se traduiront naturellement en centaines de millions de dollars de revenus publicitaires. Facebook applique la même stratégie en Amérique latine avec la retransmission de la Champions League et en Asie du Sud-Est avec la retransmission de la Premier League.
Les ligues nationales tirent, elles aussi, de nombreux bénéfices de cette nouvelle tendance. L’exemple de la Premier League est le plus parlant. En s’ouvrant à la toile, le championnat anglais veut rebooster son audience. Sky Sports et BT Sports (les deux diffuseurs domestiques de la Premier League) perdent de plus en plus de téléspectateurs. Le montant du dernier contrat de droits TV en Angleterre en témoigne : il rapportera 561 millions d’euros de moins que le précédent. Un partenariat avec Facebook ou Amazon est donc le meilleur moyen de garantir une future croissance de revenus pour la Premier League.
Le règne de la télévision s’essouffle, mais Facebook n’est pas encore près de détrôner les médias traditionnels en ce qui concerne la couverture des grandes compétitions sportives. Le chemin est encore long et la plateforme a encore des progrès à faire dans le domaine. Le réseau social en est encore à la phase de l’expérimentation, mais est conscient du potentiel énorme de la diffusion gratuite des grands évènements sportifs. Aujourd’hui, la Liga, la Premier League, la NFL, la WWE et la MLB (la Ligue majeure de baseball aux États-Unis) entretiennent toutes un partenariat avec Facebook. À long terme, la question n’est pas de savoir si, mais quand…