Face au Panama, la chance de Rashford et Loftus-Cheek
Les deux joueurs qui vont débuter contre le Panama ont un gros coup à jouer.
- Publié le 24-06-2018 à 08h26
Les deux joueurs qui vont débuter contre le Panama ont un gros coup à jouer. La vie de la sélection anglaise est jalonnée de ce genre de petits épisodes toujours aussi croustillants.
Il y a deux ans, l’adjoint de Roy Hodgson, Ray Lewington, avait vu ses notes photographiées par la presse anglaise qui en avait profité pour découvrir la composition anglaise avant le match contre la Russie. Cette année, un papier du bras droit de Gareth Southgate a fait fuiter l’identité des titulaires attendus face au Panama. Avec deux changements attendus par rapport à l’équipe alignée contre la Tunisie : Marcus Rashford et Rubeen Loftus-Cheek vont remplacer Raheem Sterling et Dele Alli. Avec chacun un gros coup à jouer.
Rashford, l’atout vitesse
Marcus Rashford est du genre schizophrénique. En club cette saison, l’attaquant a semblé promené son spleen, entretenant avec José Mourinho une relation un peu compliquée qui s’est traduite par un impact relativement limité (13 buts et 9 passes décisives en 52 apparitions). En sélection, le Mancunien dégage cette impression de facilité, de légèreté qui lui avait permis de se frayer une place dans le groupe anglais à l’Euro il y a deux ans.
Son but exceptionnel contre le Costa Rica en préparation a symbolisé ce décalage. Son entrée en jeu percutante devant la Tunisie devrait lui offrir une place de titulaire à laquelle il aurait déjà pu prétendre sans ce coup au genou reçu à l’entraînement juste avant de rallier la Russie qui a parasité sa préparation. Après la prestation décevante de Raheem Sterling, l’attaquant se sait attendu.
"Il est capable d’apporter un type de menace différent", a souligné Gareth Southgate. Par sa vitesse mais aussi sa qualité de pied, qu’il a beaucoup travaillé ces derniers jours. Suivant l’exemple d’un certain Cristiano Ronaldo. "J’ai essayé à l’entraînement de frapper le même coup franc que lui contre l’Espagne", a révélé en conférence de presse l’attaquant admiratif du Portugais. "La confiance sur son visage… Il était déterminé et avait l’air certain qu’il allait marquer. Rien ne peut l’arrêter avec un tel état d’esprit." Lui compte bien s’en inspirer. Sans rien revendiquer : "Chaque joueur veut être titulaire mais si on veut gagner le tournoi, ce ne sera pas à onze." Tout en précisant : "Je n’avais jamais éprouvé une telle émotion en sélection qu’après la victoire contre la Tunisie." En attendant de récidiver devant le Panama…
Loftus-Cheek, l’atout puissance
Alors que Dele Alli souffre toujours de la cuisse et ne s’est pas entraîné ces deux derniers jours, plutôt que le plus défensif Fabian Delph, l’option alternative Ruben Loftus-Cheek apparaît plus naturelle.
Élément moteur des espoirs anglais de l’ère Southgate, avec notamment cette victoire lors du Festival Espoirs de Toulon en 2016 qu’il avait survolé, le jeune milieu (22 ans) a fait une irruption remarquée chez les A en novembre dernier contre l’Allemagne (0-0).
"Il a tous les attributs pour le haut niveau", avait apprécié son sélectionneur. "Je ne suis pas du tout surpris de le voir en sélection, il a beaucoup de qualités et mérite d’être ici", souligne Eden Hazard, qui a côtoyé ce box to box à Chelsea ces dernières années.
"C’est un top joueur, il est encore jeune. Je me suis entraîné avec lui ces cinq dernières années et il a fait une bonne saison en prêt à Crystal Palace, où il a eu plus de temps de jeu. Il est costaud, va vite avec le ballon et, pour être honnête, j’espère ne pas le voir sur le terrain contre la Belgique car il est très fort au milieu. C’est aussi quelqu’un de bien. Le futur lui appartient."
Blessé de janvier à mars à la cheville, le milieu (1,93 m; 83 kilos) a grandement contribué au maintien de Crystal Palace, puisque son retour comme titulaire pour les six dernières journées a permis aux Londoniens de prendre 14 points sur 18.
Impressionnant en préparation contre le Costa Rica, le joueur, à l’avenir incertain en club, a tout pour s’installer dans le cœur de l’entrejeu anglais. Et il a inspiré à Joey Barton, sur Talksport, une analogie assez troublante : "J’ai eu ce sentiment étrange - et attention, je ne les compare pas du tout -, mais le premier souvenir que j’ai de la Coupe du Monde est celle de 1990 en Italie avec Gascoigne qui était sur le banc au début du tournoi avec son numéro 19 avant de conquérir les cœurs du pays."
Attendu, mais aussi très mature, le milieu qui a fait forte impression lors des dix minutes passées sur le terrain contre la Tunisie l’a annoncé : "Si j’ai l’opportunité de débuter, je serai prêt."