Un OM à la mer : comment les Phocéens en sont-ils arrivés là ?
Les Olympiens font peine à voir depuis le début de saison en enchaînant toute sorte de déconvenues.
- Publié le 14-12-2018 à 18h37
- Mis à jour le 14-12-2018 à 18h59
Les Olympiens font peine à voir depuis le début de saison en enchaînant toute sorte de déconvenues.
Pendant que les "Garcia démission !" des 9274 supporters garnissaient les travées du Vélodrome ce jeudi soir après la défaite 1-3 face à l'Apollon Limassol, les joueurs semblaient réellement abattus après cette énième déconvenue en Europa League. Pourtant, les Phocéens voulaient offrir un dernier "cadeau" de fin d'année à leurs supporters, pour clôturer leur (més)aventure européenne en beauté. Échec total !
Le club marseillais, qui avait cependant terminé à la seconde place de la compétition la saison dernière (NdlR : finale perdue 0-3 face à l'ogre de l'Atlético Madrid), n'a vraiment pas donné satisfaction dans cette nouvelle édition... Pour enfoncer le clou, il représente le pire club de cette phase de poule avec Rosenborg et les amateurs de Dudelange, qui n'ont tous les trois récolté qu'un petit point sur 18. Mais la C3 n'est que l'arbre qui cache la forêt. La formation française galère également en championnat. Coup d’œil sur le naufrage du bateau de Rudi Garcia, qui naviguait paisiblement dans les eaux calmes de Méditerranée.
Une fin d'exercice 2017-2018 frustrante
Cela fait depuis le début de saison que l'OM patine en championnat tout comme sur la scène continentale. Selon Andoni Zubizarreta, directeur sportif du club, les joueurs n'auraient toujours pas digéré l'apogée d'une saison en demi-teinte. "Dans les moments les plus difficiles, on peut se dire qu’on a besoin de quelques joueurs de plus. En situation normale, notre effectif est capable d’assurer nos ambitions. On est tous touché par la fin de la saison dernière." Les Marseillais ne finiront que 4e en Ligue 1 à un point de Lyon et d'une place qualificative pour la Ligue des Champions. En Coupe de France, les hommes de Rudi Garcia se sont fait arrêter prématurément en quarts de finale face à leur ennemi parisien. La seule (demi-) satisfaction restait leur épopée européenne, bien que perdue nettement face aux Colchoneros. Sur la pelouse, il n'y avait clairement pas photo. Et la blessure prématurée (32e minute) de leur capitaine et maître à jouer, Dimitri Payet, aura faussé la donne dès le départ.
L'OM terminera sans rien gagner, comme depuis de nombreuses saisons. Le dernier trophée remontant à avril 2012 et une finale de Coupe de la Ligue remportée face aux Lyonnais (0-1 après prolongations)...
Le mal du voyage
Les gens du Sud aiment voyager mais à Marseille c'est l'inverse. En tout cas depuis l'été dernier. Le club présente l'un des pires bilans à l’extérieur de Ligue 1 et ne compte que trois victoires (et 5 défaites) pour huit déplacements, soit un total de 9/24 (avec 18 goals encaissés en prime). L'année passée, le club pouvait se vanter de posséder le troisième meilleur plan comptable avec seulement trois défaites sur l'ensemble des parties jouées (et 28 buts concédés) en dehors de ses bases. Un retournement de situation conséquent qui pénalise la formation marseillaise dans son objectif "Champions Project", lancé par Frank McCourt il y a deux ans lors de la reprise de l'OM.
Une culture de la gagne (parfois) mise de côté
Les Marseillais et Liégeois du Standard sont souvent comparés par leur passé sous Robert Louis-Dreyfus mais également pour leurs supporters bouillonnants. Mais ce n'est pas tout. Certaines similitudes sportives font surface ces dernières années et des parallèles peuvent être établis (malgré le fait que les Standarmen aient empoché deux Croky Cup en 2016 et 2018). Les deux équipes peinent à retrouver un niveau considérable pour faire peur aux adversaires. Que ce soit dans la ville portuaire ou en bord de Meuse, les formations ne rayonnent plus comme dans le temps. Même si McCourt ou Venanzi mettent tout en œuvre pour redorer le blason et retrouver des résultats sportifs stables et probants. Pour les Phocéens, le début de saison rime avec brouillon. Les Olympiens ne sont que cinquièmes au classement (26 points sur 48 possible) avec un goal average positif de 4... Tout est dit.
Un mercato estival onéreux et peu concluant
Après l'échec cuisant de la saga Balotelli, les décideurs de l'OM n'avaient pas d'autre choix que de répondre avec des actes. Ils ont donc répondu à la demande de leur tacticien, qui souhaitait retrouver son milieu de terrain Kevin Strootman connu à la Roma. 25 millions (dont 3 en bonus) ont été déboursés par les Olympiens pour s'offrir les services d'un bon médian, dans le gouffre suite à ses blessures à répétition n'a pas été comblé. Pour Caleta-Car, l'OM aurait avancé entre 15 et 20 millions... Pas mal pour un joueur n'ayant participé qu'à quatre journées de Ligue 1 (dont trois éfaites et 200 minutes jouées) et cinq d'Europa League (dont quatre perdues). Luiz Gustavo (véritable six de formation) a même pris place en défense centrale aux côtés d'Adil Rami. C'est dire la confiance dont témoigne Rudi Garcia à son défenseur.
Hormis les problèmes sportifs, c'est le vestiaire qui est miné par des affaires internes selon L'Équipe. Les nouveaux venus, Strootman et Caleta-Car, sont pointés du doigt par leurs coéquipiers à cause d'un salaire jugé trop conséquent. L’international néerlandais serait le joueur le mieux payé du club, devant Dimitri Payet, avec près de 800 000 euros par mois pour un rendement trop court. Une affaire qui passe mal auprès des deux internationaux tricolores, Payet et Thauvin. Le défenseur croate serait quant à lui rémunéré avec un salaire estimé à 200.000 euros et le ferait passer dans le top 10 des joueurs les mieux payés. Les autres Marseillais, qui voulaient négocier une augmentation salariale, ont clairement fait comprendre leur mécontentement à la direction.
Les Olympiens devront se concentrer sur les Coupes et viser un podium en championnat... Étant donné que le PSG sera le futur champion de France et que Montpellier, Lille et Lyon se disputeront, tout comme Marseille, les miettes laissées par Paris et les deux places qualificatives pour la C1.