OM-Atlético: Une finale taillée pour Antoine Griezmann
Après un début de saison délicat, le Français a retrouvé son meilleur niveau et s’érige comme le personnage principal de cette finale.
- Publié le 16-05-2018 à 14h01
- Mis à jour le 16-05-2018 à 14h02
Après un début de saison délicat, le Français a retrouvé son meilleur niveau et s’érige comme le personnage principal de cette finale.
Comment faire plus symbolique pour Antoine Griezmann ? Lui, le natif de Mâcon, va se retrouver sur la pelouse du Groupama Stadium, à 70 km du domicile familial. Le régional de l’étape aurait pu porter les couleurs de l’Olympique Lyonnais, avec qui il avait passé un test alors qu’il avait 13 ans, mais l’OL avait préféré temporiser et quatre mois plus tard, l’adolescent avait été repéré par la Real Sociedad.
Le voilà désormais qui se dresse sur la route de l’Olympique de Marseille, le club qui lui a procuré ses premiers émois, enfant, celui qu’il a souvent choisi pour ses parties de jeux vidéo, pour mener sa quête personnelle.
Deux ans après ces deux finales perdues, en Ligue des Champions contre le Real Madrid et à l’Euro face au Portugal, où il avait endossé à chaque fois le mauvais rôle, le Français a un compte à régler. Un palmarès à inaugurer, aussi, au terme d’une saison où il est passé par tous les états. En théorie, Griezmann aurait dû ou aurait pu ne pas être là. Il y a presque un an jour pour jour, sur le plateau du Quotidien de Yann Barthès, il se donnait "six chances sur 10 de partir à Manchester United".
Des déclarations maladroites, préludes à un été compliqué, marqué par la séparation avec son conseiller de toujours Eric Olhats, chez qui il avait séjourné quand il avait rejoint la Real Sociedad, et qui a trouvé un prolongement sur le terrain.
Dès la première journée, Griezmann se fait exclure sévèrement et stupidement contre Gérone. S’en suit une période de mutisme inédite pour lui, avec 759 minutes sans marquer entre le 30 septembre et le 25 novembre, et ses sifflets du Wanda Metropolitano, qui tombent lors du derby contre le Real le 18 novembre.
"C’est sûr qu’après l’été dernier, entre mes déclarations et leurs répercussions, ce fut difficile de ne penser qu’au foot et de prendre du plaisir sur le terrain. Tout s’est accumulé", expliquera le Français dans L’Équipe en mars en avouant : "Je ne prenais du plaisir qu’en sélection où on ne me prenait pas la tête".
Les Bleus lui permettront de panser ses plaies, l’arrivée de Diego Costa se chargera de diluer le poids des responsabilités qui pesaient jusque là sur lui.
"Antoine n’a pas eu un très bon début de saison et il le sait. L’arrivée de Costa l’a beaucoup aidé parce qu’il lui permet de se libérer sur le terrain en attirant à lui la défense", a expliqué Diego Simeone au sujet de son attaquant à nouveau décisif.
D’août à décembre, Griezmann n’avait marqué que 7 buts, soit un toutes les 243 minutes. Depuis janvier, il trouve le chemin des filets toutes les 102 minutes, avec 20 réalisations, et atteint son pic de forme au meilleur moment.
"Il est très chaud pour la finale", a prévenu son compère Diego Costa. Et déterminé à en faire un symbole victorieux.
Un avenir en question
Le Barça cible le Français que l’Atlético ne veut absolument pas lâcher
Le sujet de l’avenir d’Antoine Griezmann est sensible. Encore plus depuis quelques jours. Luis Suarez a vendu la mèche en se félicitant du recrutement barcelonais "avec des joueurs de qualité comme Antoine, Dembélé et Coutinho". Les démentis très mous de la direction barcelonaise n’ont pas suffi à calmer l’état-major madrilène.
"Nous en avons marre de l’attitude du Barça. Qu’un président, un joueur et un entraîneur du même club parlent de l’avenir d’un joueur sous contrat avec un autre club à quelques jours d’une finale de Coupe d’Europe semble un manque de respect absolu envers l’Atlético et ses supporters", a tonné dans un communiqué le directeur général et principal actionnaire du club, Miguel Angel Gil Marin.
La situation apparaît complexe. D’un côté, l’Atlético entend blinder le contrat de son attaquant en doublant son salaire pour lui offrir 20 millions d’euros par an. De l’autre, le FC Barcelone lui propose un nouveau défi, capable à 27 ans, après 4 saisons à l’Atlético, de poursuivre sa progression.
Vu que sa compagne, espagnole, ne veut pas entendre parler d’Angleterre et que le voir passer au Real est inconcevable, la piste catalane s’impose comme une évidence ou presque.
Mais deux écueils demeurent : l’Atlético rêve de conquérir la Ligue des Champions dont la finale l’an prochain se déroulera dans son stade. Et Griezmann entend partir en Russie l’esprit libre, avec son avenir tranché, alors que le FC Barcelone est tenté de jouer la montre : à partir du 1er juillet, soit en pleine Coupe du Monde, la clause libératoire de l’attaquant passera de 200 à 100 millions d’euros, un tarif nettement plus abordable pour les Catalans qui doivent aussi veiller à ne pas trop gonfler leur masse salariale, déjà très élevée, pour ne pas s’exposer aux sanctions du fair-play financier.