Pourquoi l’Atlético et Naples peuvent y croire
Carrasco et ses coéquipiers ne manquent pas d’arguments dans la course au titre. Quant à la bande à Dries Mertens, elle semble armée pour disputer la première place jusqu’au bout . Décryptage en 6 points.
- Publié le 15-01-2016 à 14h37
Carrasco et ses coéquipiers ne manquent pas d’arguments dans la course au titre. Ses talents de dribbleur sont connus. Et qui sait si Yannick Carrasco n’a pas des dons de prophète, lui qui a clamé dimanche après la victoire convaincante au Celta Vigo que "l’Atlético Madrid a les moyens d’être champion" . Le Diable s’est-il enflammé ? Pas si sûr.
Deux ans après son sacre qui fut à l’époque une surprise considérable, l’Atletico Madrid, qui a pris les commandes du championnat il y a deux journées, compte deux unités et un match de plus que le FC Barcelone et quatre points d’avance sur son voisin le Real. Et certaines armes aussi pour ajouter une ligne supplémentaire à son palmarès.
La défense la plus solide d’Europe
L’Atlético a bouclé la phase aller de la Liga en ayant encaissé seulement 8 buts, personne ne fait mieux en Europe. Cette solidité reste la marque de fabrique de Diego Simeone qui peut s’appuyer sur une défense presque identique à celle du titre en 2013-14. Deux titulaires ont changé. Déjà au club à l’époque, le toujours jeune (20 ans) José Gimenez a fait mieux que faire oublier le Brésilien Miranda.
Après une adaptation difficile, Jan Oblak est parvenu, lui, à assumer le lourd héritage laissé par Thibaut Courtois.
Beaucoup moins de pression et du vécu
Être champion ? L’Atlético connaît. Une majeure partie de l’équipe sacrée il y a deux est restée au club (Godin, Juanfran, Koke, Gabi ou Tiago) et reste habitée par cette culture de la gagne inculquée par Simeone.
À l’instar de Gimenez en défense, les milieux Saul Niguez et Oliver Torres étaient déjà présents il y a deux ans et, eux aussi, sont montés en grade. Cette expérience collective est un atout. Comme peut l’être aussi l’absence de pression ou presque comparée à celle qui escorte le FC Barcelone et le Real Madrid.
Offensivement, c’est plus varié
L’attaque est le secteur qui a le plus changé en deux ans. Oublié la dépendance à Diego Costa qui pouvait aussi s’appuyer sur David Villa, l’Atlético a mûri son projet de jeu qui s’appuie sur davantage de variétés, ce qui en fait une équipe nettement plus plaisante à regarder.
Antoine Griezmann a repris le flambeau de leader d’attaque. Derrière le Français, les responsabilités sont partagées entre Yannick Carrasco, Saul Niguez, Angel Correa ou Luciano Vietto. Et le quatuor les assume à tour de rôle avec efficacité.
Seul bémol dans ce compartiment de jeu, les rendements en dents de scie de Fernando Torres (2 buts) et surtout de Jackson Martinez qui reste une énigme depuis son arrivée en provenance du FC Porto l’an dernier. (3 buts).
Le rêve napolitain
Champion d’hiver. Le titre est honorifique, mais pour Naples, il a bien plus de valeur. Avec deux points d’avance sur l’Inter et la Juventus, à la suite de leur victoire acquise brillamment sur la pelouse de Frosinone dimanche dernier (1-5), les joueurs de Maurizio Sarri se positionnent comme de véritables candidats au titre. Un Scudetto qui leur échappe depuis vingt-six ans, et l’époque d’un certain Diego Maradona. "La ville de Naples et les supporters attendent ça depuis tellement longtemps. Je veux que vous gagniez le Scudetto !" a déclaré récemment El Pibe de Oro. Et il a des raisons d’y croire.
La meilleure attaque de Serie A
38 buts en 19 rencontres. Soit une moyenne de deux buts par match. L’attaque de Naples est tout simplement la plus prolifique d’Italie. Grâce au meilleur buteur de Serie A, Gonzalo Higuain, auteur de 18 réalisations depuis le début de l’exercice (mieux que Vardy, Aubameyang, Suarez ou Neymar), mais pas seulement. Aux côtés de l’Argentin, Lorenzo Insigne n’est pas en reste. Auteur de 8 buts en championnat, le petit Italie (1,63 m) explose littéralement, lui qui n’avait marqué qu’à deux reprises la saison dernière. Dries Mertens ou José Callejon complètent la ligné d’attaquants, même s’ils se sont surtout exprimés en Europa Leaguejusqu’à présent (5 buts chacun).
Derrière eux, le capitaine Marek Hamsik, fidèle parmi les fidèles, a retrouvé son niveau après quelques mois plus délicat, comme le démontrent ses quatre buts et ses cinq passes décisives.
Jeunesse et expérience en défense
L’effectif du Napoli est particulièrement bien balancé entre des joueurs jeunes et d’autres plus expérimentés. Cette réalité est particulièrement criante dans le secteur défensif où l’ancien Genkois Kalidou Coulibaly, 24 ans, qui s’est affirmé comme l’un des meilleurs défenseurs centraux d’Italie, côtoie Raul Albiol, 30 ans, et dont le vécu au plus haut niveau (à Valence et au Real Madrid notamment) est indispensable. Derrière eux, Pepe Reina, 33 ans, qui n’a encaissé que 15 buts, a retrouvé le poste de numéro 1 avec succès, après une pige sur le banc Bayern, derrière Manuel Neuer.
Fini le 4-2-3-1, place au 4-3-3
Et si le plus grand changement avait eu lieu tactiquement ? Au regard de l’effectif, le Napoli n’a que peu bougé ces douze derniers mois, mais leur système de jeu a évolué. Fini le 4-2-3-1 de Benitez, place au 4-3-3 de Sarri, avec un milieu récupérateur et deux infiltreurs, Hamsik et Allan. Le Slovaque et le Brésilien ont une capacité exceptionnelle à se projeter vers l’avant, tandis que derrière eux, Jorginho est devenu l’homme clé devant la défense. Ce numéro 6 moderne, qui sait défendre mais aussi faire jouer (plus de 90 % de passes réussies), détient peut-être la clé de la prospérité actuelle des Napolitains.