Non, le Real n’a pas guéri tous ses maux
Les Merengues se sont lourdement inclinés contre Eibar (3-0).
- Publié le 25-11-2018 à 08h34
- Mis à jour le 25-11-2018 à 20h40
Les Merengues se sont lourdement inclinés contre Eibar (3-0).
On y a cru. Quinze buts et quatre victoires en autant de matches, on se disait que Santiago Solari était peut-être celui qu’il fallait au Real Madrid pour retrouver de cette aura qui fait peur partout en Europe. Mais la lourde défaite subie à Eibar a douché ce bel enthousiasme. Non, le Real n’a pas guéri tous ses maux. Loin s’en faut.
Sont-ce les révélations des Football Leaks, qui affirment que Sergio Ramos aurait été couvert par l’UEFA dans une sombre affaire de dopage, qui a perturbé l’équipe ? En tout cas, le pauvre Thibaut Courtois s’est encore retrouvé abandonné par une défense tout simplement méconnaissable. Sur le premier but, c’est un deuxième ballon mal négocié par Dani Ceballos qui rentre dans les filets du Diable rouge… qui avait pourtant réalisé un bel arrêt juste avant. À sa décharge, le milieu de terrain est lui aussi bien esseulé face à deux adversaires sur le contre.
Sur le deuxième pion des Basques, il paye les errements et surtout les espaces laissés par un quatre arrière à la rue. Et sur le troisième, Raphaël Varane, pourtant pas le pire élément défensif sur la pelouse jusque-là, oublie Kike Garcia, qui crucifie Courtois.
Le pire, c’est que l’addition aurait pu être encore plus salée sans deux interventions très fermes, sur des tirs de Fabián Orellana (62e) et Charles (76e). Comme contre le Barça, Thibaut sort du match avec le sentiment frustrant de n’avoir pas été mauvais, tout en prenant une casquette. Râlant.
"Eibar a joué de façon très directe et nous, nous ne nous sommes pas bien placés et nous avons été battus sur les deuxièmes ballons", analysait Varane après la rencontre. Le défenseur français ajoutait qu’il s’agissait "d’un problème collectif", comme pour ne pas accabler les pauvres Ceballos et Álvaro Odriozola, coupable d’une grossière erreur sur le deuxième but.
Mais si les cadres (Toni Kroos et Luka Modric, par exemple) n’ont certes pas été la hauteur, c’est encore et toujours derrière que le bât blesse le plus. Le Real encaisse trop et surtout trop souvent.
Varane semble être retombé au stade de l’enfance, se faisant berner à de trop nombreuses reprises. Ramos, l’éternelle grande gueule du Real, est en retard, montre peu d’autorité, un comble pour un joueur qui la joue souvent à l’intox pour intimider ses adversaires.
Ce qui inquiète le plus, c’est l’absence de réaction des Madrilènes, cette apathie qui semble revenir, quasiment un mois après le licenciement de Julen Lopetegui. Neuf tirs au but à peine contre quatorze pour Eibar, dont un tiers venu des pieds d’un Gareth Bale volontaire, mais pas au top, lui non plus, voilà qui est trop peu pour un club en Reconquista.
On a même vu les Merengues reculer face au septième de Liga. Un manque d’agressivité qui fait qu’aujourd’hui, le triple champion d’Europe en titre ne semble plus faire peur. Même pas à Eibar, auteur de seulement douze buts en douze journées avant la victoire sur le Real. Oui, la situation de Madrid est plus que jamais inquiétante.
Côté tableau, c’est la cinquième défaite pour les Castillans, qui ont gagné moins de la moitié de leur match (six sur treize) en championnat. Coup de bol, l’irrégularité de leurs adversaires ne les rejette qu’à quelques points du leader. Mais le Real le sait, il ne peut se satisfaire de cela.