Mourinho a fait de la guerre des mots sa spécialité
La liste de ses prises de bec avec d’autres entraîneurs est longue.
- Publié le 10-01-2018 à 16h05
- Mis à jour le 10-01-2018 à 16h07
La liste de ses prises de bec avec d’autres entraîneurs est longue. José Mourinho ne laisse personne indifférent. Le Portugais est du genre à dire ce qu’il pense. Et le Special One est un expert de la communication. Dans sa carrière, il s’est attaqué aux arbitres, aux joueurs, à son propre staff, mais aussi à d’autres entraîneurs. La liste est longue, comme s’il cherchait les conflits… Voici quatre exemples.
Arsène Wenger : le plus grand rival de Mourinho est peut-être le Français. Leur haine l’un envers l’autre a débuté dès l’arrivée du Portugais à Chelsea, en 2004. "Mourinho est dérangé, avait notamment affirmé Wenger. Il est déconnecté et irrespectueux." Une escalade qui avait mené à une confrontation physique. Après le retour de Mourinho en Angleterre, les deux coaches en étaient venus aux mains en octobre 2014.
Pep Guardiola : avec l’Espagnol non plus, la relation n’a jamais été simple pour José Mourinho. D’abord amis, les deux hommes ont ensuite été ennemis. Notamment lors des Clasicos bouillants en Espagne. Ce qui les différencie, ce sont leurs styles de jeu. "Il me semble que Mourinho préfère le résultat au spectacle", a déclaré Guardiola. Depuis qu’ils sont en Angleterre, la relation semble apaisée.
Claudio Ranieri : à peine arrivé en Italie, à l’Inter Milan, José Mourinho s’est attaqué à Ranieri, alors coach de la Juventus, en 2008. "Il a la mentalité de quelqu’un qui n’a pas besoin de gagner. Il a presque 70 ans (NdlR : il n’avait que 56 ans) et il n’a gagné qu’une Supercoupe et un autre petit trophée." L’an dernier, le Portugais avait changé de discours. Il avait apporté son soutien à l’Italien suite à son licenciement de Leicester.
Roberto Martinez : José Mourinho s’en est souvent pris aux sélectionneurs nationaux. Il l’a notamment fait avec Roberto Martinez concernant Marouane Fellaini. Mais le Portugais s’était aussi pris le bec avec le coach des Diables en 2015. À la suite d’une défaite de Chelsea face à Everton, le Portugais s’en était pris à Martinez parce qu’il voulait être interviewé en premier. "La prochaine fois, tu me diras d’aller avant toi parce que nous devons voyager, pu****"
La guerre des mots
Au moment de se croiser ce mercredi soir en Carabao Cup, Antonio Conte et Arsène Wenger auront un sujet de discussion tout désigné. Les entraîneurs italien et français de Chelsea et d’Arsenal ont désormais un point commun : ils sont en conflit ouvert avec José Mourinho. Pour Wenger, cela date d’il y a plusieurs années. En revanche, pour Antonio Conte, c’est plus récent.
Que s’est-il passé ?
L’escalade s’est déroulée en quatre temps, lors des conférences de presse de Mourinho et de Conte. Le premier à provoquer, c’est le Portugais. Pour ce dernier, certains entraîneurs, dont Antonio Conte, se comportent "comme des clowns" au bord du terrain. Un commentaire qui n’a pas plu à l’Italien, qui s’est senti visé et qui a réagi vendredi dernier. "Je pense qu’il doit regarder comment il était dans le passé, dit Conte. C’est de la démence sénile lorsqu’on oublie ce qu’il s’est passé. Peut-être qu’il parlait de lui-même." Quelques heures plus tard, lors de sa conférence de presse, Mourinho en remettait une couche. "Je n’ai pas besoin de lui pour me rappeler que j’ai fait des erreurs et que j’en ferai encore. Ce que je peux dire, c’est que je ne serai jamais suspendu pour des matchs truqués."
En 2016, Antonio Conte a été jugé pour une fraude sportive. Il était poursuivi pour ne pas avoir dénoncé des faits de corruption lors d’un match de Sienne en 2011. Mais il a été relaxé… et n’a donc pas apprécié cette remarque. "Je pense que quand tu fais ce type de commentaire, quand tu essayes d’offenser la personne et que tu ne connais pas la vérité, alors tu es une petite personne", a réagi, samedi dernier, l’Italien. "Il l’a été dans beaucoup de circonstances. Le niveau est très bas." Hier, il a répété sa déception. "Je ne regrette pas mes commentaires. Il a utilisé des mots durs, je ne l’oublierai pas."
La situation était explosive
Des échanges virulents qui s’expliquent, en partie, parce que la situation était explosive. Parce que la tension entre les deux entraîneurs est montée il y a déjà plus longtemps. Le premier épisode du clash date d’octobre 2016. De retour à Stamford Bridge avec Manchester United, José Mourinho s’était largement incliné (4-0). Et il n’avait pas apprécié le comportement de Conte. "Tu ne célèbres pas un but de cette manière lorsque c’est 4-0 , avait dit Mourinho . Tu peux le faire à 1-0, sinon c’est nous humilier." Un mois plus tard, c’était au tour de Conte de faire référence au Portugais en déclarant qu’il ne comprenait pas pourquoi Victor Moses avait été "oublié". Les deux coaches avaient aussi dû être séparés en mars dernier au bord du terrain et Conte avait lancé une pique en début de saison. "J’espère ne pas connaître une saison José Mourinho", avait déclaré l’Italien en référence à la 10e place des Blues il y a deux ans. Et au mois de novembre, les deux hommes ne s’étaient pas serré la main, ce qui avait provoqué la polémique.
Et maintenant ?
La guerre est loin d’être terminée. Ce dont on peut être sûr, c’est que la rencontre du 25 février entre Manchester et Chelsea sera bouillante. "Ce sera moi et lui en face à face, dit Conte. Je suis prêt. Je ne sais pas si c’est son cas." La joute verbale pourrait se poursuivre lors des conférences de presse. Parce qu’aucun des deux hommes ne semble prêt à se laisser marcher sur les pieds.