Liga : Cristhian Stuani, le discret de Gérone
L'attaquant de Gérone parvient à claquer un bon nombre de buts malgré son appartenance à un sans-grande du foot espagnol.
- Publié le 09-12-2018 à 12h14
- Mis à jour le 21-12-2018 à 19h27
L'attaquant de Gérone parvient à claquer un bon nombre de buts malgré son appartenance à un sans-grande du foot espagnol.
"J'aspire à être dans une équipe qui fait le jeu, qui ne le subit pas." En juillet 2017, Jason Denayer est clair : pas question de rejoindre Gérone, récemment promu en Liga.
Le défenseur belge n'a pas tort sur un point : avec 45,5% de possession de balle et moins de onze tirs par rencontre cette saison, le club catalan ne brille en apparence pas par un jeu dominateur. Mais paradoxalement, cette frilosité (toute relative, car Gérone n'est pas non plus du genre à refuser le combat avec son 3-4-2-1 bien posé) n'empêche pas Cristhian Stuani de claquer son quota de buts depuis son arrivée au Montilivi durant l'été 2017.
Auteur de 21 buts sur les 50 inscrits par son club en 2017-2018, l'Uruguayen en est déjà à onze pions en douze rencontres disputées. Dont un doublé contre le Barça qui a permis au petit frère catalan de ramener un point du Camp Nou. Inespéré pour les Blanquivermells ! Le 25 novembre dernier, l'attaquant de 32 ans remet ça contre le voisin de l'Espanyol. Un exploit qui lui vaut les éloges de Carles Puyol, une référence plutôt solide en matière de défense à l'espagnole...
Marche à l'ombre
Ce tweet représente une belle récompense pour le natif de Tala, une ville du sud de l'Uruguay, où il voit le jour le 12 octobre 1986. Car malgré ses stats plus que correctes ces deux dernières années, l'avant-centre s'est souvent retrouvé dans l'ombre. De celle de Lionel Messi, de Cristiano Ronaldo, ou encore de Luis Suárez et d'Edinson Cavani sous le maillot de la Celeste (46 sélections, deux Coupes du monde, cinq pions).
Cela pourrait peut-être changer pour celui qui a déjà marqué 65% des buts de son équipe et trouve la faille une fois tous les 2,5 tirs. Il aura fallu qu'il passe le cap de la trentaine pour exprimer tout son talent de buteur, lui qui avait surtout brillé lors de la saison 2009-2010, en claquant 22 buts sous les couleurs d'Albacete en D2.
Passée cette belle année sous le maillot de l'ancien employeur d'Andrés Iniesta et Diego Costa, Stuani va errer entre l'Espagne (prêté à Levante et Santander par la Reggina, son premier club européen où il déboule en il y a quasi onze ans, puis l'Espanyol, auquel le club calabrais le cède en 2012) et l'Angleterre (Middlesbrough).
Dans aucun de ses clubs, il ne parviendra à exciter les compteurs, excepté lors de son ultime pige à Barcelone, où il distribue quinze caramels en quarante-cinq matches, ce qui n'est pas mal pour un gars qui oscille entre le poste d'attaquant central et celui d'ailier. Mais ela reste quand même peu pour un gars qui est l'actuel Pichichi...
Le Machiniste
Mais alors que s'est-il passé pour que Stuani, honnête attaquant de seconde zone, se mue subitement en goleador ? La réponse figure dans un nom : Pablo Machín. L'Espagnol décide de faire de lui son avant-centre attitré et de le placer dans une position axiale où il peut faire parler son jeu de tête. Une réussite. Lors de première saison à Gérone, Cristhian se montre très présent dans les airs (7,9 duels aériens menés) et marque dix buts en plaçant bien son front sur phase arrêtée (un tiers de son rendement) ou sur les nombreux centres distillés par son équipe (notamment Álex Granell, meilleur centreur de la dernière saison).
Au-delà de sa caboche, Stuani fait parler son expérience et son sens du placement, lui qui est désormais l'arme offensive la plus dangereuse de Gérone. "C’est un maître quand il s’agit de se déplacer dans les espaces proches du but", expliquait Machín la saison dernière. "Mais nous sommes aussi ceux qui le plaçons dans de telles situations." Car Stuani ne sera jamais une véritable star qui fait vibrer les foules à coups de dribbles ou de célébrations théâtrales, mais plutôt le principal bénéficiaire d'une philosophie basée sur un travail collectif bien huilé. Un abattage qui permet aujourd'hui au numéro 7 d'avoir inscrit 32 des 67 buts marqués par son club en Liga. On parle donc d'un ratio de 48% !
La superbe dixième place de Gérone la saison passée pousse Machín vers le FC Séville et permet à Eusebio Sacristán de prendre le relais. Le Castillan conserve l'ossature globale laissée par son prédécesseur et perpétue les excellents résultats géronais. Actuellement huitièmes, les Catalans ont déjà pris un point contre le Barça et l'Atlético. Un club auquel il est difficile de mettre un but. Mais pas pour Stuani, évidemment...