Courtois et Navas: à deux pour une place de N.1 au Real Madrid

Habilement, le portier a dribblé le sujet. "La rivalité est saine et cela ne me pose aucun problème d’être en concurrence avec un autre grand gardien", a-t-il expliqué. "Keylor a beaucoup apporté au club et rares sont les portiers d’un tel niveau. Voilà pourquoi je débarque en montrant beaucoup de respect pour lui. J’arrive simplement pour jouer mon rôle. Je me sens fort et je jouerai sur mes atouts : mes réflexes et les sorties dans la surface. Je me sens déjà prêt à jouer. J’ai eu un peu de vacances mais j’ai atteint un bon niveau durant le Mondial et j’ai vraiment de bonnes sensations."

Le Diable va devoir un peu patienter pour les exprimer. Samedi, lors du match amical de prestige contre l’AC Milan, il est resté sagement en tribunes. Ce qui pourrait être à nouveau le cas ce mercredi pour ces retrouvailles avec l’Atletico en Supercoupe d’Europe.

Face aux Italiens, Navas a montré de belles choses, avec deux jolies parades, et des moins bonnes puisqu’il aurait pu mieux faire sur le but inscrit par Gonzalo Higuain. Le Costaricain a ensuite cédé sa place à la mi-temps à Andriy Lunin.

Débarqué durant la Coupe du Monde à Madrid en provenance du Zorya Luhansk pour 12 millions d’euros, le jeune gardien ukrainien (19 ans) a fait impression en préparation mais, s’il n’est pas prêté pour s’aguerrir, il restera en numéro 3 avec la perspective de faire ses armes avec la Castilla.

Les deux hommes devraient figurer sur la feuille de match ce mercredi, avec Navas dans la peau du numéro 1, habité par l’envie de marquer des points aux yeux de son nouvel entraîneur.

"J’ai autant envie de quitter le Real que de mourir", a-t-il d’ailleurs lancé après l’arrivée de Courtois. Lopetegui, lui, est attendu sur ce dossier même si, à moyen terme, la perspective de voir le Diable en doublure apparaît difficilement envisageable vu l’investissement consenti.

"Nous avons une grande concurrence et c’est une bonne chose pour l’équipe", veut croire l’ancien sélectionneur de la Roja. "Quelle que soit notre décision, il y aura toujours un problème parce qu’il y aura toujours un gardien de but qui ne joue pas, mais nous ne voyons pas cela comme un problème mais comme deux grandes solutions." À une interrogation majeure qui pourrait être résolue par un partage du temps de jeu que Courtois a par exemple connu lors de ses années à Chelsea où il a laissé sa place dans les Coupes à ses suppléants.

Le Diable l’a en tout cas rappelé à son arrivée : "Des garanties de temps de jeu ? Personne ne m’a fait de telles promesses. Ce serait une erreur de le faire. Comme tout joueur, à moi de prouver ce que je vaux, jour après jour. Quand je suis arrivé à Chelsea en 2014, la situation était comparable. Je n’avais pas reçu la moindre garantie mais j’avais fini par jouer. J’étais aussi en concurrence avec Petr Cech que j’étais amené à remplacer. On me posait tout le temps la même question. Cela ne nous a pas empêchés de devenir amis et nous sommes toujours en contact aujourd’hui. Nous, les gardiens, nous sommes des joueurs à part. Nous sommes un peu en vase clos et c’est important de nous entendre." Pour rendre la cohabitation plus douce.

“Si sa famille était à Londres, Thibaut serait resté”

L’accouchement s’est fait dans la douleur. Et Thibaut Courtois avait été le premier, sur les réseaux sociaux, à s’excuser de la manière dont laquelle son départ de Chelsea s’était effectué, sur fond de bras de fer non désiré. Son agent, Christophe Henrotay, l’a concédé. “C’est probablement quelque chose que nous voulions éviter. Mais il s’est excusé et au final, tout le monde est content”, a-t-il convenu au micro de la BBC avant de revenir sur l’état d’esprit du gardien dans la dernière ligne droite des négociations. “Il est vrai que certains joueurs mettent la pression et il est vrai qu’à certains moments, Thibaut était un peu stressé par la situation. Il avait peur que cela ne se fasse pas. Il y a eu une incompréhension sur les raisons de son départ, il voulait partir à cause de ses enfants. Si sa famille était à Londres, cela aurait été complètement différent. Il serait resté, il n’y a pas de raison de quitter un club comme Chelsea, il aurait pu gagner des trophées. Chelsea a compris la situation et a facilité l’opération. Ils ont compris la situation.”