Bundesliga: pourquoi le Borussia Dortmund peut faire tomber le Bayern Munich
Rajeunissement des cadres, assise défensive consolidée, perte de vitesse des Bavarois: de nombreux atouts sont à mettre à l'actif des Borussen qui se sont imposés de justesse contre Augsbourg ce samedi.
- Publié le 06-10-2018 à 17h43
- Mis à jour le 07-10-2018 à 09h27
Rajeunissement des cadres, assise défensive consolidée, perte de vitesse des Bavarois: de nombreux atouts sont à mettre à l'actif des Borussen qui se sont imposés de justesse contre Augsbourg ce samedi.
Il y a des équipes clivantes et d'autres que l'on adore supporter. Le Borussia Dortmund fait partie de la deuxième catégorie. Chantre d'un jeu offensif, parfois même un peu naïf (en atteste la victoire obtenue à l'arrachée ce samedi 4-3 contre Augsbourg), le club allemand s'est bâti une réputation de "loser magnifique" derrière le Bayern Munich, qui écrase tout en Bundesliga ces dernières années. Les deux titres brillamment remportés sous l'aire Jurgen Klopp sont la preuve qu'une fois de temps en temps, il demeure capables de renverser la table. Alors pour la saison 2018-2019, est-ce la bonne ?
Un recrutement intelligent
Nous sommes en Allemagne. Ce n'est pas demain la veille que les Teutons délieront à tout-va les cordons de la bourse pour s'attacher les services de tel ou tel joueur. Cet été n'a sûrement pas dérogé à cette règle. Dortmund a senti quelques coups et, pour le moment, l'équipe commence à prendre forme. Paco Alcacer, prêté par Barcelone, facture 6 buts en Bundesliga en... 80 minutes de temps de jeu (dont un fabuleux triplé contre Augsbourg ce samedi !). Inutile de préciser que notre compatriote Axel Witsel a très vite pris ses marques au milieu de terrain où, avec Thomas Delaney (lui aussi recruté cet été), il forme un entrejeu solide et efficace. En défense, exit les Sokratis et Subotic vieillissants. Place à Diallo (transféré cet été) et Akanji (arrivé l'hiver dernier). Ces deux garçons sont respectivement âgés de 22 et 23 ans. La défense des jaunes et noirs n'a encaissé que 8 buts depuis le début de la Bundesliga.
A côté d'eux, le feu-follet Jadon Sancho commence à prendre ses marques avec, en étant à une seule reprise titulaire en championnat, 6 passes décisives et un but à son actif.
Un coach judicieux
Le recrutement de Lucien Favre ne vient pas de nulle part. L'ancien technicien de Nice connaît bien la Bundesliga. Il y a entrainé le Borussia Moënchengladbach entre 2011 et 2015 et le Hertha Berlin entre 2007 et 2009. Après l'erreur de casting Peter Bosz et le pompier de service, Peter Stöger, les Marsupiaux peuvent compter sur un coach de renom qui, pour l'instant, est occupé à se mettre le vestiaire dans sa poche. Il a nommé Marco Reus capitaine. L'Allemand semble plus épanoui que jamais depuis son replacement au coeur du jeu juste derrière l'attaquant. Pour rappel, déjà sous les ordres de Favre, Reus avait réussi une de ses plus belles saisons de sa vie en championnat lorsqu'il évoluait au Borussia Moënchengladbach. Donner les clefs du jeu au génialissime joueur âgé de 29 ans semble très malin.
Derrière, Favre a réussi à stabiliser une défense qui était devenue une véritable passoire il y a quelques mois. Le Suisse, adepte du "turnover", n'hésite pas à lancer les jeunes Hakimi et Zagadou de temps en temps. Contre Augsbourg ce samedi, il a même relancé... Mario Götze ! L'unique buteur lors de la finale de la Coupe du monde 2014 a inscrit le 3-2 à la 85e minute.
L'essoufflement des Bavarois
En politique, on appelle ce phénomène "l'usure du pouvoir." C'est peut-être ce qui est en train de se dérouler pour le Bayern Munich. Après 6 titres de champion consécutifs, les cadres du Bayern Munich commencent à s'essouffler. Ribéry (35 ans) et Robben (34 ans) n'ont certainement plus leurs jambes de 20 ans. Thomas Müller n'a plus la même fantaisie dans son jeu et le recrutement, très peu prolifique cet été, n'a pas permis de réaliser une cure de rajeunissement dans l'effectif. Pour le moment, Niko Kovac, le nouveau coach du Bayern depuis le mois de juillet 2018, fait face à sa première petite crise.
L'ogre bavarois tire un peu la langue en Bundesliga. Il a aussi été tenu en échec par une séduisante équipe de l'Ajax Amsterdam en Champions League. A l'entrainement, James Rodriguez se serait plaint ouvertement des méthodes de Kovac. L'ambiance ne semble pas au beau fixe pour les coéquipiers de Manuel Neuer.