Witsel, 1680 jours plus tard

Quatre ans et demi après un huitième de finale disputé avec le Zenit contre… Dortmund, Axel Witsel va jouer un match contre une équipe du top européen, ce mercredi, face à l'Atlético Madrid. Avec des Borussen où il trône déjà tout en haut de la hiérarchie d'un milieu de terrain pourtant très dense.

Quatre ans et demi après un huitième de finale disputé avec le Zenit contre… Dortmund, Axel Witsel va jouer un match contre une équipe du top européen, ce mercredi, face à l'Atlético Madrid. Avec des Borussen où il trône déjà tout en haut de la hiérarchie d'un milieu de terrain pourtant très dense.

Avec tout le respect que l'on a pour Valence, Séville, les ténors des championnats russe et chinois, Monaco ou Bruges, cela fait un bail que le Diable rouge n'a pas joué une toute grande affiche en club. Cela date de la Champions League 2013-2014, lorsque le Zénit avait affronté, tenez-vous bien, l'Atlético Madrid en phase de groupe (défaite 3-1 et nul 1-1) et Dortmund en huitième de finale (élimination après une défaite 2-4 à domicile et une victoire 1-2 à l'extérieur).

Malgré ses exils en Russie et en Chine, le Diable a eu plusieurs opportunités de prouver que son rendement personnel n'avait jamais subi cette absence de match au plus haut niveau. Pas plus que sa "délocalisation" comme milieu offensif à Tianjin Quanjian, où ses entraîneurs lui demandaient d'amener son talent plus près des attaquants que des défenseurs. Aussi bien avec les Diables (il n'avait pas encore disputé le moindre tournoi international à l'époque) qu'en ce début de saison à Dortmund, il a montré que les séances individuelles qu'il s'infligeait en Chine n'étaient pas que de la communication ou de la frime sur les réseaux sociaux. A 29 ans, il est au sommet de son art. 


849 minutes jouées sur 1020 possibles

En posant ses valises à Dortmund à la fin de la première semaine du mois d'août, l'ex-Standarman n'imaginait sans doute pas qu'il se rendrait indispensable deux semaines plus tard, dès le premier match de la saison. En montant au jeu en Coupe et en offrant la victoire à son équipe dans les prolongations, il a frappé un grand coup qui l'a bien aidé à s'intégrer. Depuis lors, il n'a débuté qu'un match sur le banc: contre Francfort, en prévision du déplacement à Bruges en C1, quatre jours plus tard.

Avec 83% du temps de jeu possible au coup d'envoi de Dortmund-Atlético, il est de loin le médian défensif le plus utilisé par Lucien Favre, grand adepte du 4-3-3 avec un triangle où la pointe haute a un nom: Marco Reus. Derrière lui, par contre, il y a du monde pour les deux places de "numéro 6".


Weigl, Dahoud et Delaney se battent pour épauler Witsel

A commencer par Mahmoud Dahoud, l'Allemand de 22 ans arrivé durant l'été 2017 et très utilisé la saison dernière par Stöger. Mais son profil très défensif lui coûte cher puisque Dahoud semble être l'élément le moins complémentaire de Witsel. Le joueur d'origine kurde n'a pas disputé la moindre minute en octobre, laissant Thomas Delaney et Julian Weigl soutenir le Belge dans son rôle de sentinelle.

Le premier nommé, plus porté vers l'avant, a été acheté 20 millions d'euros (comme Witsel) au Werder Brême durant le dernier mercato. Le second est un grand espoir du football allemand et présente un profil plus défensif... mais très irrégulier ces derniers mois. Membre de la Mannschaft en 2016 et 2017, Weigl tarde toutefois à confirmer tout le bien qu'on pense de lui et paie au prix fort le recrutement du Danois et du Belge. 

Les trois hommes, pourtant des valeurs de Bundesliga, ont déjà abandonné le costume de grand patron de l'entrejeu à Witsel puisque Dahoud totalise 496 minutes de jeu cette saison, Delaney 643 et Weigl 304 quand Witsel en facture donc 849. Et quand Favre se passe du Diable, c'est pour l'économiser dans un calendrier chargé. "Je ne suis pas sûr que mon entraîneur de club sera content de voir que j'ai joué 180 minutes", nous répondait d'ailleurs le principal intéressé quand on lui faisait remarquer qu'il était le seul cadre de Martinez à ne pas avoir été épargné lors du dernier rassemblement des Diables. "Mais bon, le sélectionneur n'avait pas le choix" (suite aux blessures de Fellaini et Dembélé), ajoutait-il.


Encore plus incontournable dans les prochaines semaines ?

L'importance de Witsel pourrait encore grandir quand Mario Götze (149 minutes jouées cette saison) et Shinji Kagawa (126 minutes) auront retrouvé leur meilleur niveau. Favre devra alors revoir sa hiérarchie mais Alcacer et Philipp se partagent la pointe de l'attaque tandis que Jadon Sancho (18 ans), Jacob Bruun Larsen (20 ans) et Christian Pulisic (20 ans) promènent leur talent sur les ailes et profitent des services de Marco Reus, l'incontournable numéro 10. Le Liégeois pourrait donc devenir l'unique élément défensif d'un entrejeu où s'accumulent les joueurs attirés par le but adverse... comme chez les Diables. 

En attendant, et puisque tout peut aller très vite dans le football, notre compatriote doit montrer dès ce mercredi soir à ceux qui en doutent encore qu'il a continué à progresser durant ces 1680 jours sans affiche européenne...

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