Dante: "Une partie de mon cœur est toujours en Belgique"
Dante Bonfim est de retour pour la première fois dans un stade belge. Même s’il a tout gagné dans sa carrière, le Brésilien se méfie de cette surprenante équipe de Gand. Rencontre.
- Publié le 17-02-2016 à 06h16
- Mis à jour le 17-02-2016 à 10h32
Dante Bonfim est de retour pour la première fois dans un stade belge. Même s’il a tout gagné dans sa carrière, le Brésilien se méfie de cette surprenante équipe de Gand. Rencontre. Quel chemin parcouru par Dante Bonfim depuis qu’il est arrivé à Charleroi en janvier 2006 en provenance de Lille ! Échelon par échelon, du Standard à Mönchengladbach, le défenseur a tout gravi pour atteindre les sommets avec le Bayern Munich, de 2012 à 2015. Ligue des Champions, Bundesliga, Supercoupe d’Europe, Mondial des clubs : le Brésilien a tout gagné !
Alors que ses 33 ans frapperont bientôt à la porte, Dante a quitté le Bayern cet été pour Wolfsbourg où il a paraphé un contrat de trois ans. Son rôle est bien défini : il doit faire profiter le VFL, club en pleine ascension vers les sommets, de son expérience. Mais le succès ne lui est pas monté à la tête. Bien au contraire ! Début janvier, Wolfsbourg a passé une semaine de stage à Lagos… dans le même hôtel que le Sporting Charleroi.
Les Loups et les Zèbres n’ont fait que se croiser, l’espace d’une nuit. La délégation allemande est arrivée au complexe sur le coup de 4 h du matin. Alors que ses partenaires filaient directement dans leur chambre, Dante prenait le temps de nous consacrer quelques minutes. Preuve qu’il sait d’où il vient, il en profitait pour remettre spontanément un maillot à Bello, le magasinier de Charleroi, qui avait veillé toute la nuit simplement afin de saluer son poulain…
Dante, ne nous mentez pas. Lorsque le nom de La Gantoise est sorti de l’urne, tout le monde a souri à Wolfsbourg. C’était le meilleur tirage possible ?
"Si on sa qualifie, oui. Mais en Champions’League , personne n’est là par hasard. La Gantoise possède une très bonne équipe et on devra faire très attention à ne pas se laisser surprendre."
Quels souvenirs conservez-vous de cette équipe de Gand lorsque vous la défiez avec Charleroi et le Standard ?
"Gand a beaucoup changé depuis mon passage en Belgique. Il ne reste plus personne de l’époque dans cette équipe. Mais je sais que notre adversaire possède un nouveau stade. Et le nouveau coach a beaucoup apporté. Si Gand a été champion l’an dernier et que cette équipe est toujours bien placée cette année, ce n’est plus du hasard. Une partie de mon cœur est toujours en Belgique. Quand je suis parti de Lille pour aller à Charleroi, c’était forcément un moment spécial et difficile dans ma carrière, mais j’ai fait le choix d’aller chercher du temps de jeu. J’y ai trouvé de belles personnes qui m’ont beaucoup aidé. J’ai aussi gagné mon premier trophée de champion avec le Standard. Cela fait vraiment plaisir de venir jouer un tel match dans ce pays."
Cela vous surprend-il de retrouver une équipe belge à ce stade de la compétition ?
"Non car les surprises font partie du foot ! C’est typiquement belge de se dire parfois qu’on ne va pas y arriver. Si Gand est en huitième de finale, c’est qu’il y a mérité sa place. Cette équipe propose un beau football, sait rester compacte, et possède de bonnes individualités. On m’a déjà prévenu que Depoitre est un très bon joueur, on devra faire très attention."
Gand est sorti d’un groupe composé du Zenit, de Valence et de Lyon. Ce n’est pas rien.
"C’était effectivement un groupe difficile. Nos adversaires ont d’autant plus mérité cette qualification… Maintenant, c’est à nous de faire deux gros matches pour se qualifier."
Quelles sont les ambitions de Wolfsbourg dans cette Ligue des Champions ?
"On reste les pieds sur terre, mais on va tout donner pour aller le plus loin possible. Il est clair que le tirage nous est favorable car on n’a pas hérité d’une équipe comme la Juventus, par exemple. Mais je reste méfiant et je n’aime pas trop parler avant les matches… Nous non plus, nous n’avons pas une grande expérience de cette compétition."
Alors que vous jouez peu en Bundesliga , vous avez participé à cinq des six matches de la Ligue des Champions. Pourquoi ?
"Je viens du Bayern et le club compte sur moi pour apporter mon expérience à notre équipe en construction. Mais ce n’est pas si facile que ça. Avec le Bayern, j’ai remporté la Ligue des Champions et atteint deux fois les demi-finales. Cette expérience doit aider mes équipiers afin d’éliminer La Gantoise. Même si Wolfsbourg est encore loin du Bayern, qui possède une incroyable dimension, l’ambition du club est grandissante. Grâce à cette Ligue des Champions, on veut écrire l’histoire du VFL en allant le plus loin possible."
Vous qui avez quasi tout gagné, quels sont encore vos rêves ?
"Mon rêve est de continuer à aider mes équipiers à gagner des matches et à se faire plaisir. Et c’est clair que j’ai encore envie de décrocher les titres. Par contre, l’équipe nationale fait partie du passé (NdlR : 13 matches, 2 buts) . De jeunes joueurs talentueux sont là pour prendre la relève. À presque 33 ans, il est logique de passer le témoin (NdlR : son dernier match restera donc le fameux Brésil - Allemagne 1-7 où il était aligné aux côtés de David Luiz dans l’axe de la défense)."
Est-il possible de vous revoir un jour dans le championnat belge ?
"Dans la vie, on ne sait jamais. Pourquoi pas ?"
Au cœur d’une polémique en Allemagne
Transféré pour quatre millions d’euros cet été, Dante Bonfim devait devenir le patron de la défense des Loups . Mais on ne peut pas dire que la collaboration soit une franche réussite jusqu’à présent. Le Brésilien a perdu sa place de titulaire ces dernières semaines et Wolfsbourg vit une saison difficile. Huitième en Bundesliga, le VfL pointe à cinq points de la quatrième place offrant le premier ticket pour la Ligue des Champions. Et avant la victoire de ce week-end face à Ingolstadt (2-0), Wolfsbourg restait sur un bilan inquiétant de 3 sur 21. Le stage portugais où nous avons rencontré le Brésilien ne s’est pas non plus passé comme Dante l’espérait. Lors d’un entraînement, le défenseur a blessé Dost, l’arme offensive des Loups . Verdict : fracture du pied ! Dost loupera donc le double affrontement face à La Gantoise. Cet incident a déclenché une mini-polémique dans les journaux allemands. La direction de Wolfsbourg a même dû communiquer officiellement qu’il s’agissait d’un simple accident.
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