Champion's League : ils ont fait Real - Atletico
Au lendemain de l'épilogue de la Ligue des Champions, DH.be vous livre son analyse de la finale entre le Real et l'Atletico en mettant en avant ces joueurs sans qui le match n'aurait pas été le même. Le tout sans placenta de jument...
- Publié le 25-05-2014 à 09h08
- Mis à jour le 25-05-2014 à 11h53
Au lendemain de l'épilogue de la Ligue des Champions, DH.be vous livre son analyse de la finale entre le Real et l'Atletico en mettant en avant ces joueurs sans qui le match n'aurait pas été le même. Le tout sans placenta de jument...
Sergio Ramos, le Cerbère - 8,5/10
Gardien de la porte des enfers, le Cerbère est un chien à trois têtes. Une définition qui correspond bien au taulier du Real Madrid, auteur de trois coups de casque salvateurs en 1/2 finale contre le Bayern et en finale contre l' Atleti. Nerveux comme une puce en début de match (il s'est rapidement pris un bristol jaune), l'Andalou a mis le temps avant de rentrer dans son sujet puis de se montrer intraitable dans les duels. Après avoir assisté impuissant au but d'ouverture de Godin, Ramos s'est dit qu'il n'allait quand même pas laisser Casillas continuer à raconter seul dans le vestiaire le frisson procuré par le gain d'une Coupe aux grandes oreilles sous les couleurs de la Casa Blanca . Alors il a pris ses responsabilités, il a endossé le costume du patron en gagnant plus de duels, en réussissant plus de relances et en sautant plus haut que tout le monde alors que les socios merengue étaient en train de se dire que la quête d'une Décima devenait tout doucement aussi maudite qu'une victoire de Benfica en finale européenne. Et tant pis s'il y avait certaines choses à redire sur la phase de l'égalisation ou sur le fait que les cinq minutes de temps additionnel n'étaient pas justifiées. L'histoire ne retient que le nom des vainqueurs. Et ce succès en C1 permet au défenseur central espagnol de remporter le dernier trophée collectif majeur qu'il manquait à son impressionnant palmarès. Le tout à seulement 28 ans. Beau gosse.
Diego Godin, libre dans sa tête - 7,5/10
Dans un club où les Diego sont quatre, l'Atletico n'attendait peut-être pas spécialement Godin. Pourtant, l'Uruguayen est un homme de grands rendez-vous. Buteur contre le FC Barcelone lors de la "finale" de la Liga , le défenseur central a remis le couvert à la 36e ce samedi et pensait bien être le héros de tout le peuple colchonero. Impérial en défense où il a multiplié les interventions bien senties et harangué ses troupes, le natif de Rosario a montré qu'il ne fallait pas spécialement toiser le mètre 90 pour dominer le trafic aérien. Du haut de ses 183 centimètres, Godin a trouvé à huit reprises le chemin des filets cette saison, à chaque fois avec le crâne. Diego, libre dans sa tête, mais absent au marquage de Sergio Ramos dans les ultimes secondes du temps réglementaire alors que la gloire était prête à lui tendre ses bras. Du coup, Diego sera avide de revanche. Et les Wayne Rooney et autre Mario Balotelli sont prévenus. Il faudra se farcir le gaillard bien décidé à mener la Céleste aux sommets dans un pays où elle avait eu le droit de broder sa deuxième étoile en 1950. Le tout aux côtés de Lugano, un autre Diego, comme par hasard.
Avé Di Maria - 7/10
Pendant 90 minutes, la BBC n'a pas répondu. Pas à 100% de ses possibilités, le trio Bale-Benzema-Cristiano Ronaldo n'a jamais réussi à peser sur la défense bien regroupée de l' Atleti . Il faut dire que Diego Simeone avait bien compris qu'il ne fallait pas laisser les espaces et la profondeur dont raffole le trident offensif merengue . Au milieu, Luka Modric se montrait moins précis qu'à l'habitude tandis que Sami Khedira, de retour sur les pelouses après sept mois passés à l'infirmerie, sombrait totalement. L'absence de la barbe rousse de Xabi Alonso, mais surtout de sa vista et de ses transversales, se faisait ressentir au sein d'un Real à cours d'idées. Des idées, Angel Di Maria en avait pourtant. Sur la pelouse qui avait accueilli ses premiers dribbles sur le Vieux-Continent, El Angelito voulait frapper un grand coup. Positionné sur le flanc gauche, l'Argentin, qu'on avait plutôt vu occuper un rôle axial les dernières semaines, a tenté d'accélérer la manoeuvre et de créer des mouvements pour ses partenaires. Deux de ses raids ont d'ailleurs obligé Miranda et Tiago à commettre la faute dite "professionnelle" pour le stopper. Mais son coup de rein le plus dévastateur, l'international albiceleste l'a gardé pour les prolongations où telle une anguille il s'est faufilé au sein de la défense colchonero avant de buter sur Courtois. Mais heureusement pour lui, Bale passait par là. La BBC réémettait de nouveau et Carlo Ancelotti pouvait fredonner "Angel(s)" de Robbie Williams et l'"Avé (Di) Maria" de Gounod.
Thibaut Courtois se fait griller la politesse - 6/10
A une époque où l'on tend à augmenter l'âge de la retraite, Thibaut se voyait bien prendre la sienne à 22 ans. Champion de Belgique, champion d'Espagne, vainqueur de la Copa del Rey et de l' Europa League , le tarin le plus connu du plat pays se voyait déjà bien dans un rêve brandir la Coupe aux grandes oreilles et le trophée mondial avant de succéder à Lev Yachine en temps que gardien vainqueur du Ballon d'or . Mais il faudra encore patienter, même si la première étape du songe de Courtois aurait pu se réaliser à quelques secondes près. Celles qui ont permis à la reprise de la tête de Sergio Ramos de s'échouer dans le petit filet droit de sa cage, punissant ainsi cette étrange lubie (mais courante chez beaucoup de gardiens) de ne laisser aucun homme aux poteaux sur les phases arrêtées. Avant cela, Courtois n'avait pas eu le temps d'être dépassé par l'importance de l'évènement. Bien protégé par une défense de fer, il avait seulement du s'employer sur deux coups francs de Cristiano Ronaldo et s'était offert une petite frayeur sur un centre de Di Maria sur lequel il ne s'était pas engagé à fond. Dans des prolongations où son équipe a nettement marqué le pas, Courtois n'a pu sortir les arrêts miraculeux qui auraient pu lui permettre de s'offrir un face à face aux 11 mètres avec cinq Merengue . La faute à ce diable de Gareth Bale qui avait bien suivi le tir de Di Maria dévié par le gardien rojiblanco . Les buts de Marcelo et Cristiano Ronaldo ne changeront rien à l'affaire si ce n'est d'apporter un surplus de frustration. S'en prendre quatre sans vraiment avoir sa responsabilité engagée, ça ne fait jamais plaisir. Même quand on s'appelle Thibaut Courtois et qu'on est le gars le plus "zen" de la planète foot.
Casillas joue à Iker gagne - 5/10
Etre l'icône d'un club peut-il porter la poisse ? Après la glissade de Steven Gerrard contre Chelsea qui a coûté en partie la Premier League à Liverpool, Iker Casillas a bien failli priver les Merengue de cette Decima de l'obsession. Perturbé par le hors-jeu de position de David Villa, le capitaine de la Casa Blanca a voulu aller aider un Sami Khedira aux abois dans un duel aérien avec Diego Godin. Bien mal lui en a pris. Deux pas en avant de trop et trois en arrière insuffisants pour empêcher le cuir de franchir la ligne. De quoi se dire que Don Carlo aurait mieux de fait de jouer sans Iker qu'avec San Iker . Heureusement, Ramos puis Bale ont corrigé le tir sans quoi le gardien emblématique eut sans doute été inconsolable. Surtout qu'il ne fut pas non plus très rassurant sur une autre intervention, alors que son travail fut pourtant très limité ce samedi. Casillas a donc pu brandir le trophée tant convoité pour la troisième fois de sa carrière. La dernière fois, il avait 22 ans, l'âge de Thibaut Courtois.
Cristiano Ronaldo sous une bonne étoile - 5/10
Ronaldo est un homme de chiffres. Et dans son agenda du jour, il avait noté les numéros 10 et 17. On ne vous fera pas l'injure de vous expliquer la signification du premier alors que le second correspondait au nombre de buts inscrits cette saison en C1 (un record) s'il réussissait à tromper une fois la vigilance de Thibaut Courtois. En numérologie, le 17 est aussi le chiffre de la "bonne étoile" et le Portugais a toujours cru dans la sienne. Même lorsque ses coups francs ne donnaient rien, même lorsqu'il peinait à se montrer dangereux dans ce rôle d'attaquant en soutien de Karim Benzema. Car si ce samedi, seul Sir Jonny Wilkinson, qui a annoncé sa prochaine retraite, méritait de convertir ses pénalités dans une finale européenne (Toulon a remporté la H-Cup, l'équivalent de la C1 dans l'ovalie), Cristiano Ronaldo ne comptait pas pour autant rester muet. Alors quand M. Kuipers lui a désigné le point des onze mètres après qu'il se soit fait accrocher par Gabi et Juanfran, le Ballon d'or n'a pas loupé l'aubaine. L'occasion de montrer ses muscles impressionnants façon Mario Balotelli à l'Euro 2012. Et le copyright dans tout cela ? Nous ne parlerons même pas de l'arrogance...
Alderweireld, l'échec de la taxe Toby - 6/10
L'Anversois n'avait disputé que 307 minutes sur la scène européenne cette saison. Et encore, la dernière fois remontait à la fin du mois de novembre où l'Atletico, déjà qualifié pour les 1/8e, avait corrigé l'Austria Vienne (4-0). Autant dire qu'on ne s'attendait pas vraiment à le voir fouler la pelouse de l'Estadio da Luz ce samedi. Et puis, Luis Filipe s'est blessé. Souvent aligné comme défenseur central par Diego Simeone, celui qui est arrière droit chez les Diables se retrouvait back... gauche de fortune pour une petite dizaine de minutes. En principe... puisque grâce ou à cause de Ramos, il en disputera 40. Face à lui, Gareth Bale, l'homme le plus cher du monde. Et à l'heure du fair play financier, Alderweireld espérait bien lui imposer sa taxe Toby(n). Les débuts sont d'ailleurs prometteurs. Il effectue quelques bonnes interventions et gagne deux duels face à son adversaire direct. On en vient presque à se dire que Marc Wilmots devrait oublier Jan Vertonghen, Thomas Vermaelen ou Nicolas Lombaerts pour ce poste et proposer à Jelle Van Damme et Sébastien Pocognoli d'aller directement réserver leurs vacances. Les minutes s'égrènent et on en vient à rêver à une séance de tir au but où Toby transformerait la dernière tentative colchonero après que Courtois ait stoppé un des tirs Merengue . Puis vint la 110e et un Bale mieux placé que lui pour offrir le Graal au Real. Il n'y aura donc pas de "Toby free". Dommage pour un gars qui n'a jamais démérité quand il a joué, mais qui n'a jamais porté chance à ses couleurs. En Liga , l' Atleti n'a perdu que quatre fois cette saison, Toby était présent à trois reprises sur la pelouse... Un vrai chat noir.