"Essayez de défendre sur moi… c’est dur !"
- Publié le 04-05-2018 à 16h21
- Mis à jour le 04-05-2018 à 16h20
Ruud Vormer revient sur sa saison : "Je me suis relâché après le Soulier d’Or" "Mes playoffs ?"
Ruud Vormer grimace. Le Soulier d’Or sait qu’il a eu un peu de mal à l’allumage. Au fil des rencontres, il retrouve toutefois les sensations qui ont fait de lui le meilleur joueur de l’année 2017. "Je sens que je suis sur la pente ascendante."
C’est aussi lié au fait que Lior Refaelov n’est plus aligné devant vous. Vous êtes plus libre et ne devez plus défendre sur la droite…
"Avec Refa, on a un gars en plus dans l’entrejeu. C’est une solution mais je dois alors courir différemment et défendre en me décalant. J’ai besoin de liberté. J’ai besoin de pouvoir aller de l’avant. C’est comme ça que je suis le plus fort. Je suis arrivé à Bruges pour jouer numéro 6 mais Michel Preud’homme m’a dit : ‘Tu seras numéro 8 et tu y vas, hein !’ Quand je peux jouer comme ça, je suis très difficile à tenir. Que ce soit pour le médian ou pour le défenseur. Essayez de défendre sur moi pour voir… (rire)"
C’est un peu comme Arjen Robben, on sait ce que vous allez faire mais pas quand ni comment…
"Ouais, c’est un peu ça avec moins de technique balle aux pieds (rires). Personne ne sait prévoir quand j’arrive dans le rectangle. Je le fais purement à l’instinct. Il faut sentir quand il faut monter. Si je le fais à chaque fois, je ne surprends plus."
Comment expliquez-vous votre baisse de régime après votre Soulier d’Or ?
"Dès que tu gagnes ce prix, tu penses qu’on en attend plus de ta part. Automatiquement, tu te dis que tu dois en faire plus. Puis, il y avait tant d’attention médiatique. C’était trop. Puis, je me suis relâché. Je ne cache pas cette décompression. Jusqu’au trophée, t’y vas à fond et quand tu l’as pouf, tu es un peu plus tranquille. C’est mal, mais c’est naturel. Tous ceux qui ont reçu le trophée ont connu ce phénomène."
Avez-vous cru en la malédiction du Soulier d’Or ?
"J’aurais pu croire que c’était ça mais je n’y ai jamais pensé. Il a fallu que je me relance mentalement. J’ai beaucoup parlé avec ma femme, mes parents, le coach. Puis, j’ai bossé comme un fou. C’est un peu cliché mais c’est la vérité. J’ai réussi à garder confiance en moi."
C’était choquant de passer de tout à rien ?
"Je me sentais moins important pour l’équipe. J’ai vite compris que je jouais moins bien. J’étais peut-être trop décisif à un moment. Tout venait tout seul et, d’un coup, ça s’est complexifié. Mais je savais que ce moment allait arriver. Je ne pouvais pas donner un assist à chaque match durant toute l’année."
Vous en êtes à 12 buts et 18 assists en Pro League.
"C’est la meilleure saison de ma vie. C’est énorme pour moi. Mais j’ai aussi la chance que dès que je fais une bonne passe, un équipier est là pour mettre la balle dans le but. On me demande pourquoi cela arrive maintenant alors que j’ai 30 ans mais j’étais déjà important ces dernières saisons. Sauf que je n’avais pas de telles statistiques."
Le Club Bruges est-il dépendant de votre état de forme ?
"Peut-être bien, oui. Mais c’est aussi parce que j’amène un surplus mentalement. Je parle toujours avant les matches et tente de trouver les mots pour booster les joueurs. Je change souvent."
Vous arrive-t-il d’être négatif ? Même quand vous perdez, votre discours est positif…
"Je le suis toujours, même après une défaite. C’est mon image vis-à-vis de l’extérieur. Dans le groupe, je dis les choses. Je critique s’il le faut."