Venanzi: "On a les moyens de bâtir une équipe pour jouer le titre"
Bruno Venanzi nous a accordé une interview au lendemain de sa victoire en Coupe de Belgique. Entretien.
- Publié le 22-03-2016 à 06h17
- Mis à jour le 22-03-2016 à 06h20
Bruno Venanzi nous a accordé une interview au lendemain de savictoire en Coupe de Belgique. Coup d’essai, Coupe de maître ! Bruno Venanzi est devenu le premier président du Standard a décroché un trophée dès sa première année à la tête du club. Un exploit qui ponctue des premiers mois en montagnes russes. Avec des sommets comme le rachat en tant que tel, le transfert de Valdés, des succès de prestige contre Anderlecht et Bruges et, last but not least , la Coupe. Mais aussi des creux, comme l’élimination européenne contre Molde, la lanterne rouge et, last but not least , la non-qualification pour les playoffs 1. En une semaine, le patron de Sclessin est passé de l’enfer au paradis. Vingt-quatre heures après le coup de sifflet final synonyme de trophée, il nous a accordé un entretien exclusif.
"Après Malines, j’avoue que j’avais des craintes pour cette finale. Mais au fil des jours, j’ai vu qu’un état d’esprit positif s’installait et je me suis dit qu’on pouvait la gagner. J’étais quand même stressé pendant le match, mais j’ai vite compris qu’on était bien dedans. À la pause, je ne me disais pas qu’on allait gagner, mais que je voyais le Standard que je veux voir… Pas celui de Malines. On dominait Bruges. Puis il y a eu l’exclusion de Diaby, qui a influencé la suite."
Qu’est-ce qui vous est passé par la tête à la fin du match ?
"C’est une immense joie. J’ai mis un peu de temps avant de réaliser ce qu’on avait réussi à faire. Je suis allé à Sclessin pour fêter cela avec les supporters. J’ai fait une apparition discrète sur le podium. Et on a fini la soirée dans un resto à Liège, avec Daniel (Van Buyten), Olivier (Renard), Bob (Claes) et des amis. J’étais dans mon lit vers 2 heures du matin… Ce lundi, je devais être à 9 h à Anvers pour un rendez-vous pour Lampiris."
Cette Coupe efface-t-elle le reste de la saison, qui a été moins glorieux ?
"Non, cela n’efface pas tout. Le fait de rater les playoffs 1 est une grande déception car on était bien revenu dans le coup et on avait tout en main. L’élimination en préliminaire d’ Europa League m’est aussi très longtemps restée en travers de la gorge. Mais cette Coupe est synonyme de trophée et de ticket européen. Un ticket européen sans doute meilleur que celui qu’on aurait pu décrocher si on avait jouer les playoffs 1. Une remontée est toujours possible, mais il faut rester réaliste : on n’avait pas la régularité nécessaire et on n’aurait pas décrocher un ticket pour la Ligue des Champions."
Vous avez tweeté : "Cette année les chips, la saison prochaine la bière" . Vous êtes candidat officiel au titre en 2016-17 ?
"Oui ! Déjà cette année, on a montré qu’on avait notre place dans le Top 6. En tout cas depuis le déplacement à Charleroi. Daniel (Van Buyten) est venu pour jouer la Ligue des Champions. Il n’a que cela en tête."
Avez-vous les moyens de vos grandes ambitions ? Vous avez encore dit la semaine passée que la trésorie n’était pas exceptionnelle…
"La victoire en Coupe va engendrer une rentrée financière de minimum trois millions d’euros. Puis, si la trésorie n’est pas exceptionnelle au temps T, on va bientôt avoir des rentrées d’argent suite aux transferts de Mpoku, Knockaert… et peut-être Batshuayi. Pour Michy, on touchera 35 % de la somme totale de transfert, donc cela peut vite faire six à dix millions ! Quoi qu’il arrive, on aura les moyens de bâtir une équipe compétitive pour jouer le titre."
Pour cela, il faudra aussi une stabilité qui a encore fait défaut cette année.
"On voulait de la stabilité, mais tout rachat d’entreprise, tout changement d’actionnariat engendre des remaniements. Il faut du temps pour mettre les choses en place, pour faire passer votre message, etc. On n’a pas su éviter la saison de transition… mais une saison de transition qui se termine par un titre, ce n’est pas si mal. Cela dit, cela ne doit pas faire oublier les manquements et le travail qui reste à effectuer. Avec la victoire en Coupe, qui nous qualifie pour les poules de l’ Europa League , on va avoir du temps. On a beaucoup de données en main et la stabilité nous sera profitable. Tout comme cette première année de présidence riche en émotions et en apprentissages sur un plan personnel."
"On veut gagner les playoffs 2"
Yannick Ferrera a-t-il sauvé sa peau en décrochant la Coupe ? Non, à en croire Bruno Venanzi.
"On l’a annoncé lors de la présentation de Yannick : on veut travailler avec lui sur la durée. On l’a confirmé en le maintenant à son poste après le 1 sur 15. Dans les moments difficiles, on observe aussi le vestiaire, ce qui se passe aux entraînements. On voyait que le groupe travaillait bien, que le message du coach passait bien. Bien sûr, on est déçu quand on perd à Westerlo, qu’il y a des choses à améliorer. Mais cela fait quelques mois qu’on fait chaque fois des debriefings de matches et on a confiance dans le travail de Yannick. Les poules d’ Europa League , ce sera avec lui."
Et avec le reste du staff ? "Jos Beckx est en fin de contrat donc on doit voir avec lui ce qu’on va faire. Deflandre ? Il reste. Bien sûr, s’il reçoit une offre pour entraîner en D1, on ne le bloquera pas non plus…"
Bruno Venanzi veut aussi de la stabilité au niveau des joueurs.
"On a une bonne ossature, la plupart des titulaires de la finale de Coupe sont sous contrat longue durée. On aimerait prolonger Enoh tout en cherchant un n°6 supplémentaire. On veut aussi ajouter de la taille et recruter du Belge . Veut-on essayer de garder Victor ? On n’a pas encore fait le point. Et on n’a pas les cartes en main : il est ici en prêt sans option, il est fin de contrat à Man U, mais le club mancunien a une option."
À propos de prêt et d’option, quid des joueurs qui sont à Sclessin en location ?
"On ne va pas lever l’option pour Brüls. Sans son but à Coxyde, on n’aurait peut-être pas été si loin en Coupe, mais globalement, il n’a pas apporté ce qu’on attendait de lui. Maniatis ? On a un accord avec l’Olympiacos concernant une option d’achat, mais si on la lève, il faudra trouver un accord avec le joueur. Pour Boschilia, il n’y a pas d’option, mais s’il y a une volonté commune, on peut se mettre à table pour prolonger le prêt. Mais on n’a pas encore parlé de tout cela en interne. Emond ? Il n’a pas eu beaucoup d’occasions de s’illustrer. Mais il va peut-être jouer davantage dans les semaines qui viennent."
Le président du Standard fait allusion aux playoffs 2, une compétition sans enjeu désormais. Mais pas sans ambition.
"On va en profiter pour donner plus de temps de jeu à nos jeunes mais on ne va pas non plus aligner l’équipe réserve. L’objectif, c’est de gagner les playoffs 2. Cette envie de gagner doit faire partie de l’ADN Standard, de notre mentalité. Il faut faire honneur à notre public. Ce que nos supporters veulent voir, c’est le Standard qu’on a vu en finale, pas celui qu’on a vu à Malines."
"Je n’ai jamais regretté une seule seconde d’avoir racheté le Standard"
Bruno Venanzi n’a pas vécu une première année de présidence facile. Avant d’atteindre le sommet, dimanche, il a touché le fond, mi-octobre avec la lanterne rouge.
"Bien sûr, cela a fait très mal. Mais je me disais que c’était impossible de ne pas remonter la pente avec ce noyau, avec ce qu’on voyait en interne. Ce n’est pas passé loin, finalement. Ce qui m’a fait le plus mal sur le plan personnel, c’est de lire des choses qui sont fausses. Comme le fait que je cherchais à faire revenir Lucien D’Onofrio ou le fait que Roland Duchâtelet était toujours là…"
Bruno Venanzi a-t-il douté à certains moments ? "Jamais je n’ai regretté d’avoir racheté le Standard. Pas une seconde. Il y a un potentiel tellement fort, tellement énorme, il y a tellement de choses à faire pour améliorer les choses qu’on ne peut que progresser."