Trebel: "J’essaie de m’inspirer d’Iniesta"
Adrien Trebel se plaît dans ce rôle d’infiltreur qui lui sied à merveille depuis le début des PO1. Interview.
- Publié le 12-05-2015 à 10h58
Adrien Trebel se plaît dans ce rôle d’infiltreur qui lui sied à merveille depuis le début des PO1. Deux buts et quatre assists: les statistiques d’Adrien Trebel ne sont pas extraordinaires, mais elles ne reflètent pas l’importance du Français dans le jeu des Rouches . Depuis plusieurs semaines, Trebel rayonne dans l’entrejeu. Le Français semble toucher du doigt son meilleur niveau. Il nous livre les recettes de sa réussite.
Adrien, prestez-vous actuellement à votre meilleur niveau ?
"Ce n’est pas à moi de le dire. Je peux simplement remercier le staff et la direction pour la confiance accordée après des mois de galère en France. Cela me permet de me libérer."
On note tout de même une certaine évolution chez vous.
"Disons que je suis plus mature. En France, j’étais un chien fou qui se projetait trop vite vers l’avant négligeant les tâches défensives. Aujourd’hui, j’ai grandi et j’ai énormément appris. Je sais que je suis capable de mieux. Je travaille dur pour progresser car j’ai envie de goûter à beaucoup de choses dans ma carrière. Le seul moyen de gravir les échelons le plus vite possible et de ne rien regretter, c’est de travailler."
En PO1, on vous voit plus souvent en zone de conclusion.
"Je sentais depuis quelques semaines qu’il me manquait ces trois ou quatre mètres supplémentaires pour faire la différence. J’ai énormément bossé sur mon explosivité avec Carlos Rodriguez. Je sens que cela revient petit à petit."
Médian défensif, relayeur, soutien d’attaque ou médian droit, on vous a utilisé à toutes les sauces.
"Je suis un milieu relayeur. Ce poste implique des infiltrations entre les lignes pour faire la différence. J’ai toujours eu comme exemple Andres Iniesta. Je m’en inspire énormément. Quand je regarde un match de Barcelone, je me concentre sur ses déplacements, ses prises de balle et tout son jeu. Il y a encore du boulot pour atteindre son niveau. Il est à Barcelone et moi au Standard. Il faut toujours s’inspirer des plus grands pour progresser."
On vous a rapidement présenté comme le remplaçant de William Vainqueur. C’était dur à porter ?
"Non car Wil et moi avons des caractéristiques différentes. Il a fait énormément de choses pour le club et j’aspire à connaître la même réussite que lui. C’est un exemple à suivre pour moi."
Vainqueur était un des patrons du vestiaire, le serez-vous la saison prochaine ?
"Si on me le demande, il n’y a pas de soucis, je le ferai avec plaisir. C’est aussi dans ma nature car je suis un mauvais perdant. J’essaie donc d’inculquer la grinta et l’envie de gagner à l’équipe. Mais il y a beaucoup de joueurs qui ont plus d’expérience que moi, comme Igor, Eyong ou encore Jelle."
"J’espère que Mehdi restera…"
Carcela-Trebel, voilà un duo gagnant sur et en dehors des terrains. Dès l’arrivée du Français à Sclessin, le médian originaire de Droixhe a directement pris l’ancien Nantais sous son aile. "Je lui dois beaucoup, que ce soit à lui ou à sa famille. Ils m’ont beaucoup aidé" , reconnaît Adrien Trebel. C’est pourquoi le Français aurait du mal à voir partir son ami au terme de la saison.
Actuellement au top de sa forme, Mehdi Carcela a encore un an de contrat au Standard, mais rien ne permet d’affirmer qu’il sera encore Standardman la saison prochaine. "J’espère qu’il va rester. On connaît ses qualités et on se doute qu’un joueur de ce calibre est courtisé par les plus grands clubs. Je lui souhaite tout le bonheur du monde, peu importe le choix qu’il fera dans sa carrière."
Outre Carcela, d’autres Standardmen seront courtisés dès l’ouverture du marché estival. Cela devrait être le cas de Mujangi Bia, qui a récemment déclaré être dans sa dernière année au Standard. L’avenir d’Imoh Ezekiel semble s’écrire loin de Sclessin tandis que celui d’Igor De Camargo reste en suspens. De quoi craindre un exode massif ? "On a des joueurs de qualité qui vont peut-être partir. Si c’est le cas, il faudra alors recruter des gars capables de les remplacer immédiatement. Et pour cela, je souhaite bonne chance à la direction car ce n’est pas facile. Mais c’est la loi du football, quand un joueur est décisif et marque beaucoup de buts, il est normal qu’il soit courtisé."
"De la cave à Nantes à l’Europe au Standard"
En arrivant au Standard, Adrien Trebel a goûté à la scène européenne. Après une aventure mitigée en Europa League , le Français veut à nouveau connaître ces sensations particulières que procurent les matches de Coupe d’Europe.
"Jouer l’Europe avec le Standard m’a fait grandir" , précise le Français. "Je suis passé de six mois à la cave à Nantes à l’Europe au Standard. Enchaîner les matches m’a aidé à revenir à mon meilleur niveau. C’est pourquoi je veux absolument rejouer l’Europe la saison prochaine car dans une saison sans Coupe d’Europe, les semaines sont très longues ! De plus, il n’y a rien de mieux pour progresser que de jouer tous les trois jours."
L’Europe, cela passera par un nouveau succès ce dimanche face au rival anderlechtois. "Ne dit-on pas jamais deux sans trois ? Pourquoi ne pas créer jamais trois sans quatre ! C’est un match de prestige que nous nous devons de remporter pour l’honneur et les supporters. La troisième place ? On n’y pense pas. Il nous reste 270 minutes pour accrocher l’Europe. Concentrons-nous là-dessus."
"Ruben et son papa viennent à chaque fois de Dreux, à 445 kilomètres de Liège"
Apparu sur le terrain après une victoire il y a quelques mois, le petit Ruben est rapidement devenu la mascotte du Standard. "On a cru que c’était mon fils, mais c’est mon filleul, le fils de mon frère" , précise Adrien Trebel qui, dimanche dernier, s’est rué vers lui après son but. "C’est normal, chaque but marqué ou assist délivré est pour lui."
Originaire de Dreux dans l’Eure-et-Loire, le petit Ruben est pourtant présent à chaque match à domicile. "Cela fait tout de même 445 kilomètres et quatre heures de route. Ce n’est pas toujours simple. Mais pour le moment, il y a pas mal de jours fériés, c’est donc un peu plus facile pour mon frère et lui de venir. Quand ils sont là, on passe le week-end ensemble à la maison. Cela me permet de me ressourcer."
La saison prochaine, la petite mascotte des Rouches risque malheureusement d’être moins présente à Sclessin. "Il rentrera à l’école en septembre. Ce sera plus compliqué, mais on trouvera des solutions" , assure Trebel.