Teklak: "Le Standard c'est assez irrationnel"
Standard, Charleroi, Mouscron... Alexandre Teklak nous parle de tous les clubs wallons. Entretien.
- Publié le 17-08-2014 à 21h30
- Mis à jour le 18-08-2014 à 06h27
1 - Où en est la cellule de scouting du Standard ? "Ces dernières années, le Standard a fait des jolis coups au niveau de sa cellule de scouting. Mais dans quelle mesure la laisse-t-on travailler ? Les ventes de l’été ont fait entrer de l’argent dans les caisses et là, soit Luzon se dit que les joueurs proposés ne lui conviennent pas, soit la cellule scouting s’est mise à dormir. Cela symbolise la lutte d’influence qui doit régner au Standard où il n’y a plus de directeur sportif. De Sart est parti et cela part un peu dans tous les sens alors que Duchâtelet est selon moi quelqu’un qui change assez facilement d’avis. Depuis l’ouverture du mercato, on voit qu’ils s’activent sur des pistes sans que beaucoup de transferts n’aboutissent, le tout sans discrétion. C’est assez irrationnel comme mode de fonctionnement. Est-ce qu’ils avaient ciblé des joueurs pour succéder à Vainqueur ? Sans doute, oui. Est-ce qu’ils convenaient à Luzon ? Gros point d’interrogation."
2 - Charleroi a été aveuglé par ses bons PO2 "Je pensais que Charleroi avait réglé ses problèmes de phases arrêtées défensives et de gestion de fin de match, mais non. Peut-être qu’il y a eu un aveuglement après les bons PO2 de l’an passé. Cette fin de campagne a peut-être envoyé un mauvais signal à la direction qui a négligé l’importance de l’entame de championnat, or des équipes comme Charleroi ne peuvent pas se le permettre… Un secteur symbolise ceci : l’entrejeu. Marcq était suspendu et ni Kumedor, ni Ederson ne sont restés. Lui et Kumedor avaient leurs défauts mais avec leur volume, ils stabilisaient l’équipe. Alors, oui, c’est facile à dire après, mais j’avais déjà souligné ce manque qui saute encore plus aux yeux avec l’ajustement de l’animation née de l’arrivée de Kitambala qui rend nécessaire la présence de joueurs avec beaucoup d’impact au milieu. Plus globalement, il y a un manque de concurrence en défense avec des joueurs qui se reposent sur les acquis et le noyau est déséquilibré et un peu court pour qu’un entraîneur puisse changer de schéma."
3 - Mouscron, le sens de la combinaison "Une certaine structure se dégage du jeu de Mouscron où on sent l’influence française. Cela n’empêche pas certaines faiblesses, notamment sur la gestion des deuxièmes ballons qui a permis à Watt de marquer. Mais cela s’explique aussi par le visage de cette équipe qui, dans ce registre, est un peu victime de ses qualités. Michel, qui évolue devant la défense, est un joueur offensif. Et si Vandendriessche a un gros volume de jeu qui soulage les autres, il doit aussi redescendre plus près de sa défense centrale pour la soulager physiquement. Mouscron a ce défaut d’être un peu trop porté vers l’avant et l’équipe doit s’adapter à la volonté de Chihab, qui en dépit des apparences, est très attaché à l’organisation. Après, avec un joueur du profil de Michel, on note aussi cette envie de poser le jeu. Il y a un vrai travail de préparation des actions avec des joueurs techniquement doués qui s’expriment bien dans ce système où Badri joue en faux numéro 9. Sa mobilité, son sens du décrochage ont gêné le Standard, en fait, cela colle vraiment aux profils très techniques des autres joueurs et permet de voir de belles combinaisons."