Serge Pocognoli, le papa de Sébastien, se confie: "Quand il s'engage, il va jusqu'au bout"
Serge Pocognoli, le papa de Sébastien, revient sur l’année en Rouche de son capitaine de fils.
- Publié le 25-08-2018 à 10h57
- Mis à jour le 25-08-2018 à 10h58
Serge Pocognoli, le papa de Sébastien, revient sur l’année en Rouche de son capitaine de fils. Passion, fierté, ferveur. Trois valeurs (floquées sur les maillots des joueurs) que les dirigeants rouches veulent voir respectées de tous les joueurs qui porteront leur maillot. Passion, fierté, ferveur. Trois termes qui collent également à la peau du plus Rouche des Liégeois, le Capi, Sébastien Pocognoli.
Samedi soir, face à Saint-Trond, le valeureux serviteur du club (145 matches dont 139 comme titulaire), entamera un troisième match consécutif cette saison dans la peau d’un titulaire. Une première depuis… décembre 2017. "Ramener le Standard au sommet du football belge, c’est un challenge excitant", nous précisait-il en juin 2017 peu de temps après avoir paraphé son contrat de trois ans.
Un an et deux mois plus tard, et après une saison 2017-2018 partagée entre le terrain et le banc, à 31 ans, Sébastien Pocognoli est bien décidé à prouver qu’il a toujours bel et bien sa place dans cette équipe du Standard. "Il joue comme il l’a toujours fait", nous précise Serge, son papa, qui, alors qu’il ne s’exprime que très rarement, a accepté de retracer l’année en Rouche de son fils.
"Je suis évidemment heureux de le revoir à nouveau sur les pelouses mais le niveau, il l’a toujours eu", ajoute Serge Pocognoli.
Revenu, chez lui , en bord de Meuse, Sébastien Pocognoli s’est impliqué corps et âme dans le projet de Bruno Venanzi.
"C’est bien beau de faire ça, et j’en suis extrêmement heureux, mais peut-on m’expliquer pourquoi il a été si souvent coupé dans son élan ?"
Alors qu’il avait pratiquement tout joué en 2017 hormis deux suspensions et un passage sur le banc à l’Antwerp, Sébastien Pocognoli a vu son temps de jeu chuter après la nouvelle année et le repositionnement, par Sa Pinto, de Collins Fai sur le flanc gauche.
"Je pense qu’on lui a expliqué ce changement par la différence de vélocité entre Fai et lui sur les retours défensifs. Mais aujourd’hui, je constate que les montées offensives des arrières latéraux sont systématiquement compensées par le repli d’autres joueurs, ce qu’on ne voyait pas forcément la saison dernière…"
Malgré la période délicate qu’il traversait, Sébastien Pocognoli a gardé la tête haute et n’a pas fui ses responsabilités de capitaine.
"Sébastien a été éduqué de sorte à ne pas se morfondre. Évidemment que cela a dû lui peser, c’est légitime. Mais ce n’est pas pour autant qu’il laissait transparaître un quelconque malaise, que du contraire", assure Serge Pocognoli.
On le sait : la saison dernière, Sébastien Pocognoli, au même titre que les autres cadres liégeois que sont Goreux, Gillet ou encore Mpoku, a multiplié les initiatives qui ont eu pour but de renforcer la cohésion de groupe. Poco et ses acolytes liégeois n’ont pas hésité à organiser diverses activités (repas, team building) afin de resserrer les liens du groupe.
"Sébastien n’a jamais triché et il ne le fera jamais. Il suffisait de le regarder fêter une victoire à laquelle il n’avait pas contribué pour s’en rendre compte. Sa Pinto parlait souvent de famille, mais il a eu de la chance de tomber dans un groupe aussi soudé."
Titulaire à l’occasion du premier match de l’année 2018 pour la réception d’Eupen, Sébastien Pocognoli sauvera les siens d’un 6e match consécutif sans victoire en offrant les trois points d’une tête plongeante dans les ultimes instants du match. "Je pense, à ce moment-là, qu’il a sauvé Sa Pinto" , lance Serge Pocognoli. "Deux semaines plus tard, il était sur le banc… Mais encore une fois, il est resté très professionnel. On lui a toujours appris que le dialogue devait primer sur un conflit. Ce n’est pas pour autant qu’il se laissera marcher sur les pieds. D’ailleurs, Sébastien est respecté de tous au Standard mais il ne l’a pas fait à force de conflits."
En tant que capitaine du navire rouche, Pocognoli a tout fait pour que ce dernier reste à flot au cours d’une saison mouvementée.
"Le voir avec le brassard, c’est d’abord une immense fierté. Il a hérité du brassard et en a été digne. On a toujours essayé de lui inculquer certaines valeurs dont celle qui consiste à aller au bout des choses. Il s’est engagé dans le projet du Standard il y a un an et il le fera à fond, jusqu’au bout ! Cette mentalité lui a également été inculquée durant toute sa formation."
Lorsqu’on demande à Serge Pocognoli d’adresser un message à son fils avant le coup d’envoi de cette 5e journée de Pro League, c’est à nouveau le cœur qui parle. "Qu’il ne change en rien son approche et qu’il se donne à fond, comme il en a l’habitude. Encore une fois, tout travail est récompensé…"
"Sa mission au Standard ne sera pas finie"
Après cette saison, Sébastien Pocognoli entrera dans la dernière année de son contrat de trois ans. À l’heure actuelle, il n’est nullement question de retraite mais, une fois que cette dernière s’annoncera, Serge, son papa, voit bien Sébastien Pocognoli poursuivre l’aventure au Standard. "Sa mission au club ne sera pas terminée", assure-t-il. "Le Standard représente énormément aux yeux de Sébastien; c’est le club de sa région, de sa ville. Il s’y sent bien et, je pense, s’y verrait bien rester par la suite."
Très au fait de l’actualité de son club, Sébastien Pocognoli est très présent à Sclessin mais aussi à l’Académie. "Il est un des rares qui va systématiquement assister aux matches des jeunes."
De quoi le voir évoluer dans d’autres fonctions une fois les crampons raccrochés ? "Pourquoi pas, oui. Comme aux Pays-Bas, il serait bon qu’en Belgique, on octroie des postes à responsabilités à d’anciens acteurs du football. Sébastien est bien ancré à Sclessin et, si on lui en donne l’occasion, je le vois bien rester après sa carrière, mais toujours sur le terrain. Pourquoi pas avec un rôle chez les jeunes."
"Je suis plus concentré sur le terrain"
Sébastien Pocognoli va enchaîner une deuxième rencontre comme titulaire.
Deux titularisations et deux montées au jeu en sept rencontres : petit à petit, Sébastien Pocognoli retrouve une place de titulaire en bord de Meuse. Le week-end dernier, il a livré une copie sans faute, n’hésitant pas à mettre le pied à l’une ou l’autre reprise quand les circonstances le demandaient. "Mais il est un petit peu tôt pour faire un bilan de ma saison", sourit-il. "Physiquement, je me sens très bien car nous avons suivi une très bonne préparation. Cela porte ses fruits et on le constatera encore davantage en octobre ou novembre. Mais, moi, je me sens bien."
Une donnée importante pour un trentenaire qui avait perdu sa place dans le onze de base lors des derniers playoffs, notamment suite au repositionnement de Collins Fai sur l’aile gauche. À l’époque, Ricardo Sa Pinto avait quand même pris le soin de souligner l’excellente mentalité et le rôle fondamental du capitaine dans le club. "L’ambiance dans le vestiaire est toujours aussi bonne que la saison dernière. Personnellement, je travaille avec beaucoup de plaisir cette saison, je me sens plus concentré sur ma tâche de joueur et c’est donc plus facile", avoue-t-il, laissant sous-entendre que ce n’était pas le cas lors de la précédente campagne. "Je suis juste plus concentré sur ce que j’ai à faire sur le terrain mais je n’ai pas envie d’en parler aujourd’hui."
Sur le terrain, il est bien conscient de ne pas pouvoir se relâcher car la concurrence est particulièrement rude. Et son passé d’international ou son statut dans les travées de Sclessin ne lui offrent aucune garantie. "Je suis venu pour un projet. Le club va jouer soixante matches par saison si tout va bien et je ferai le maximum pour en disputer un maximum. La saison dernière, j’ai participé à une trentaine de rencontres (NdlR : 27 précisément) et cela ne m’était plus arrivé depuis un petit temps."