Sa Pinto a réussi son premier examen: voici les 4 qualités et 3 points à encore travailler pour le coach des Rouches
Il a qualifié le Standard pour les playoffs 1 mais il est encore perfectible.
- Publié le 13-03-2018 à 09h20
- Mis à jour le 13-03-2018 à 12h49
Il a qualifié le Standard pour les playoffs 1 mais il est encore perfectible. En se qualifiant pour les prochains playoffs 1, Ricardo Sa Pinto a fait taire ses détracteurs car finalement, seuls les résultats comptent. Mais le technicien portugais va encore devoir pousser la perfection un petit peu plus loin pour faire briller son équipe lors des dix matches au sommet qui viennent. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on pourra vraiment voir si sa méthode de travail convient à un club comme le Standard.
LES + : il ose prendre des risques pour sa famille
En posant des choix forts, Sa Pinto a permis à son club de redresser la tête.
"Un entraîneur qui gagne a toujours raison" : ce dicton est bien connu et permet à Ricardo Sa Pinto de faire taire les critiques. D’autant que le bilan du technicien portugais compte plusieurs points positifs.
1. LE TOP 6, ENFIN
C’est le meilleur argument de ses défenseurs : il est parvenu à qualifier le Standard pour les prochains playoffs pour le titre. Cela peut ressembler à une évidence pour une formation de ce calibre mais les deux dernières campagnes ont suffisamment démontré qu’un entraîneur, quelle que soit sa réputation, avait tendance à perdre ses moyens et ses idées en bord de Meuse. Au fil des mois, le Portugais est parvenu à conserver sa ligne de conduite, qu’elle soit acceptée ou non, pour atteindre son objectif initial.
2. SES CHOIX FORTS
Pour solidifier une trop grande fragilité défensive, il n’a pas hésité à laisser son capitaine (Scholz) sur le banc pour faire de la place à Christian Luyindama. En interne, ils étaient nombreux à attendre une titularisation du Congolais, mais, en tant qu’entraîneur, il a eu le courage de le lancer, alors que la pression commençait à s’accentuer. Aujourd’hui, il est considéré comme une révélation de la compétition et la paire qu’il forme avec Laifis a, la plupart du temps, donné satisfaction.
Le coach l’a encore prouvé plus tard en laissant, tour à tour, Orlando Sa, Paul-José Mpoku et Mehdi Carcela sur le banc. Selon lui, son équipe ne se résume pas à onze titulaires et son discours trouve échos dans ses choix. Osés mais payants, pour le moment.
3. L’ESPRIT DE GROUPE
Ces deux dernières saisons, le vestiaire ne formait pas un groupe soudé. Rapidement, Ricardo Sa Pinto est parvenu à corriger cette carence en créant ce qu’il a appelé "une famille" pour faire face à toutes les difficultés. Cela s’est matérialisé par un team buidling en milieu de compétition, quelques soirées au restaurant et aussi des activités organisées en dehors des heures d’entraînement.
Tous les proches du club confirment n’avoir jamais connu une telle ambiance depuis le changement de président. Ce n’est évidemment pas étranger aux retours d’enfants de la maison comme Sébastien Pocognoli et Paul-José Mpoku qui, en compagnie de Réginal Goreux, parviennent à solidifier les liens entre les divers joueurs. Sans quoi le club ne serait pas autant revenu au score ces derniers temps.
4. LES PHASES ARRÊTÉES
Les Liégeois ont tout le temps éprouvé les pires difficultés à concrétiser leurs nombreux corners ou coups francs rapprochés. Après six mois de tâtonnement, Ricardo Sa Pinto a trouvé la bonne formule avec Razvan Marin derrière le ballon, et les mouvements du duo Emond-Luyindama au premier poteau. Un scénario répétitif qui, sans exagération, a pratiquement envoyé à lui seul le Standard en playoffs 1.
LES - : une attitude bien trop négative
Le Portugais a un gros caractère et cela s’est souvent retourné contre sa seule personne.
Les neuf premiers mois de Ricardo Sa Pinto à la tête du Standard n’ont pas tout le temps été un long fleuve tranquille. Cela ne correspondrait pas au personnage, si bouillant et volcanique.
1. SA TACTIQUE
Avec autant de qualités, le Standard aurait pu (dû ?) atteindre plus rapidement le Top 6. En début de campagne, Ricardo Sa Pinto s’est borné à évoluer avec deux médians récupérateurs (Agbo-Bokadi) beaucoup trop semblables et, surtout, incapables de relancer le ballon proprement. Cela a laissé trop d’espaces entre les lignes et les attaquants avaient souvent le sentiment d’errer sur une île déserte. Il a fallu attendre la grave blessure de Merveille Bokadi pour le voir changer son fusil d’épaule (avec la titularisation de Marin) et former un vrai bloc sur la pelouse.
Le raisonnement est identique en ce qui concerne la division offensive. Renaud Emond était présent depuis le début de la compétition et une association plus rapide avec Orlando Sa aurait été très intéressante. Mais il a pratiquement fallu attendre le mois de janvier pour voir ce duo à l’œuvre.
2. SON IMAGE
Depuis son arrivée, Ricardo Sa Pinto n’a laissé personne indifférent. Et avec son caractère, le contraire n’aurait pas été possible. Le Portugais a parfois offert un cinéma pour le moins dérangeant le long de la ligne de touche, sans même parler de sa chute théâtrale lors du fameux match à Anderlecht. Tous ces événements ont naturellement nui à l’image de marque du Standard et le coach a clairement été recadré par sa direction. Ses trois passages devant la Commission des litiges ont semblé, enfin, porter leurs fruits dernièrement car il est apparu plus sobre, même s’il quitte avec toujours autant de plaisir sa zone technique…
Il faut dire qu’il n’a plus trop le choix car un sursis de deux matches plane au-dessus de sa tête. Et la vigilance sera importante car en playoffs, les moindres faits et gestes prennent encore plus d’importance qu’en phase classique.
3. SA COMMUNICATION
Outre ses quelques emportements devant les journalistes, le Portugais s’est également signalé en annulant un nombre record de conférences de presse tout au long de la saison. Ricardo Sa Pinto n’a jamais été satisfait par le comportement de la presse à son égard, lui reprochant de ne jamais parler de football… alors qu’il voulait rarement répondre aux questions sur ce sujet ! C’est vrai qu’il était, alors, beaucoup plus simple de tout mettre sur le dos des arbitres.
Ces dernières semaines, il a transformé le club en un petit bunker, allant même jusqu’à interdire à ses joueurs de parler à la veille des matches, comme c’est traditionnellement le cas, en arguant que tout le monde était sur une même ligne. Il serait préférable, pour l’image de marque du club, d’entamer les playoffs dans un climat plus serein, comme ce fut le cas avant le début de la saison lorsque le coach avait besoin de la presse pour se présenter à son nouveau public…
Le plus petit bilan en playoffs 1
En championnat, Ricardo Sa Pinto a donc terminé la phase classique avec 44 unités, soit une moyenne de 48,89 % des points mis en jeu. À ce niveau, il a connu davantage de réussite que les trois derniers entraîneurs principaux du Standard, que ce soit Aleksandar Jankovic (41,67 %), Yannick Ferrera (47,62 %) ou Slavo Muslin (46,67 %). Par contre, il est en retard par rapport à tous les entraîneurs qui ont permis au club liégeois d’atteindre le Top 6. Ivan Vukomanovic reste toujours en tête de ce classement particulier (71,79 %) et devance, dans l’ordre, Guy Luzon (61,44 %), Mircea Rednic (60,71 %), Dominique D’Onofrio (58 %) et les deux périodes de José Riga (50 % et 54,17 %).