Preud'homme souhaite "restabiliser le Standard au top"
Michel Preud’homme évoque son retour, ses nouvelles fonctions et ses ambitions.
- Publié le 20-06-2018 à 05h40
- Mis à jour le 20-06-2018 à 12h03
Michel Preud’homme évoque son retour, ses nouvelles fonctions et ses ambitions. "Michel Preud’homme connaît mieux le club que nous tous réunis." Alexandre Grosjean, promu directeur général du Standard, ne pouvait mieux introduire le nouveau coach et vice-président. Pendant trois quarts d’heure, Michel Preud’homme, qui a tenu à ce que l’ensemble de son staff soit présent, s’est livré sans détour sur son retour.
Michel, bienvenue chez vous. Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir ?
"Tout a débuté pour moi ici, que ce soit en tant que jeune joueur, entraîneur, directeur technique, voire architecte avec la construction de l’académie. Quand je me lance dans un projet, je me donne à fond, et je l’ai fait partout où je suis passé. Ce que j’ai fait avec passion au Standard dans le passé, je l’ai fait dans mes autres clubs. Je reviens avec une triple casquette qui s’inscrit dans le moyen et long terme. Vu mon âge, ce sera sûrement mon dernier projet. C’est ce qui m’a séduit dans ce projet. On s’est souvent dit, dans le passé, avec Emilio Ferrera : ‘Et si on rachetait un petit club pour le restructurer ?’ On n’a pas racheté un club mais on aura un rôle important dans le développement du Standard."
Vous dites qu’il s’agit là de votre dernier projet, vous fermez donc la porte aux Diables ?
"On ne peut jamais jurer de rien dans la vie. En m’engageant pour quatre saisons au Standard, et vu mon âge, peut-être qu’au bout de ces quatre années sera venu le temps de passer à autre chose que le banc. C’est pour ça que, dans mon esprit, comme pour Éric (NdlR : Gerets) , ce ne sera pas dans cette vie qu’on entraînera l’équipe nationale."
Le Standard d’aujourd’hui est-il comparable à celui que vous avez laissé il y a dix ans ?
"Chaque club continue à évoluer. Le titre de 2008 était le fruit d’un travail de longue haleine. Il a fallu tout reconstruire. Le groupe champion de 2008 avait coûté 1.2 ou 1.3 M €; aujourd’hui, le paysage a tout à fait changé. Le club a connu une période difficile, mais depuis l’arrivée de Bruno Venanzi, il se relève avec des résultats tangibles la saison dernière. Comparer, c’est difficile, mais le Standard va dans la bonne direction. En ce qui concerne les ambitions, on n’arrive jamais en espérant une 7e, 6e ou 5e place, on essaie toujours de faire le maximum. Quand est-ce que ce maximum arrivera ? C’est difficilement prévisible. On va essayer de se bonifier, sachant qu’on va jouer l’Europe jusqu’en décembre."
Ricardo Sa Pinto a remporté la Coupe et terminé vice-champion. Craignez-vous la comparaison ?
"Les comparaisons, on ne peut pas les empêcher, mais si certains veulent comparer ce qui n’est pas comparable, libre à eux. Dans chaque club où je suis passé avec mon staff, on a remporté des titres. Notre passé et notre CV parlent pour nous. L’important, ce n’est pas de faire un one- shot mais bien de restabiliser le club au to p . Regardez le Club de Bruges ces dernières années comparé à avant qu’on y arrive. Il a connu des difficultés, on a travaillé, et Bruges est désormais le club le plus régulier en termes de résultats sur les quatre dernières années. C’est ce qu’on va essayer de faire avec le Standard."
Que voulez-vous garder de la période Sa Pinto ?
"Les joueurs. (rires) Plus sérieusement, cet esprit qu’on a vu ces derniers mois, on doit le garder, mais je l’ai toujours inculqué dans chaque club où je suis passé. On aura notre propre philosophie de jeu qui nous a permis, dans le passé, de remporter des titres. J’ai félicité les joueurs pour la Coupe et leur PO1, mais je leur ai aussi demandé d’entamer la nouvelle dès le début et non en mars."
Comment MPH vice-président va-t-il gérer MPH entraîneur ?
"Je me convoquerai moi-même (rires) . Plus sérieusement, on a une relation de confiance avec Bruno et c’est cette confiance qui nous permettra de bien fonctionner. Je suis réaliste, et quand cela ne va pas, je le dis."
Pourquoi avoir opté pour un staff aussi large ?
"Parce qu’aujourd’hui, tout a évolué de manière telle que pour rester à la pointe, il faut des spécialistes dans chaque domaine, et je les ai. Emilio Ferrera sera, comme il l’était à Al Shabbab, entraîneur principal, tout comme moi."
Enfin, quel sera le mode de fonctionnement avec Olivier Renard ?
"Plusieurs personnes qui ont été importantes pour le club comme Alexandre Grosjean, Pierre Locht et Olivier Renard ont été récompensées par une arrivée dans le CA. Je sais que certains ont chatouillé Olivier en disant que j’allais prendre tout en main et ne rien lui laisser mais c’est faux. Je compte énormément sur Olivier. Il a prouvé dans son recrutement qu’il pouvait réaliser de l’excellent travail. Même s’il a un autre titre (NdlR : directeur du recrutement) , dans le mode de fonctionnement, il sera un de mes correspondants directs."
Son staff est composé de : Emilio Ferrera (T1 bis), Eric Deflandre (Entraineur adjoint), Jan Van Steenberghe (Entraineur des gardiens), Renaat Philippaerts (préparateur physique), Patrick Asselman (analyste vidéo), Rudy heylen (coach mental).
"L'absence d'Edmilson Jr est un problème"
Michel Preud’homme a commenté la situation de l’ailier rouche ainsi que celle de Zinho Vanheusden
Lors de la reprise des entraînements ce lundi, Edmilson Jr était aux abonnés absents. Une absence remarquée, donc, que Michel Preud’homme a commentée. "Junior n’est pas là alors qu’il le devait. Il a demandé une semaine de congé supplémentaire à la direction, ce qui a été refusé. Ceux qui avaient joué en sélection avaient le droit de rentrer plus tard, tout comme ceux qui ont rencontré un problème au retour. Ce n’était pas son cas."
Du côté du joueur, on assure qu’il ne s’agit pas là d’une volonté délibérée d’aller au clash pour forcer un départ. Edmilson Junior aurait indiqué au club, mercredi dernier, sa volonté de reprendre le 25 car il avait perdu une semaine de repos à attendre la sélection de Roberto Martinez dont il espérait faire partie. Le joueur de flanc est actuellement en vacances à Sofia.
MPH, lui, ne s’en cache pas, cette absence lui pose problème. "Il sera solutionné à son retour, dans l’intérêt du club mais aussi du groupe car il n’y aura pas de passe-droit. Nous souhaitons que Junior reste, même si nous savons qu’il peut y avoir des offres. J’ai eu une discussion avec lui il y a quelques semaines, au cours de laquelle il semblait positif à l’idée de rester cette saison. J’espère qu’on solutionnera le problème car j’ai envie de travailler avec lui."
Le Liégeois évoquait ensuite un cas rencontré à Bruges. "Après le titre, José Izquierdo voulait partir et on l’a obligé à rester. Il n’était pas heureux et on a effectué un gros travail avec lui. Il a ensuite remporté le Soulier d’Or avant de finalement quitter le club. Il faut parfois savoir partir au bon moment, que ce soit pour le joueur mais aussi pour le club."
Preud’homme a également commenté le cas Vanheusden qui, pour rappel, mécontent de son temps de jeu la saison dernière, ne souhaite plus être prêté au Standard. "C’est un problème qui se situe entre le joueur, l’Inter et le Standard. C’est un bon jeune joueur, qui doit encore devenir un pro, car il n’a joué qu’une seule rencontre jusqu’à présent."
Enfin, le nouveau coach a touché un mot sur la profondeur de son noyau et les retouches qu’il faudra encore lui apporter. "On doit étoffer le noyau. J’aimerais évidemment conserver tout le monde. C’est positif de voir Mehdi Carcela rester au club, tout comme ça l’est de vouloir prolonger Edmilson. On sait ce que c’est de jouer l’Europe. Cela coûte de l’énergie et les blessures arrivent plus rapidement. Idéalement, il nous faudrait un noyau de 23-24 joueurs, plus trois gardiens."
"J'ai directement dit oui à Michel"
Emilio Ferrera sera donc le T1 bis du Standard de Liège cette saison. Une opportunité que l’ancien entraîneur des U21 d’Anderlecht ne pouvait refuser. "Dès qu’il m’en a parlé pour la première fois, j’ai immédiatement dit oui. Pour mon avenir personnel, c’est un très bon choix car le Standard est un club du top. J’ai pris cette décision car je connais sa façon de travailler. Nous nous connaissons très bien car nous avons déjà travaillé ensemble et nous savons qui fera quoi. Nous avons déjà commencé à préparer la saison prochaine en visionnant tous les matches du défunt championnat, ce qui nous a permis d’en tirer quelques conclusions."
Michel Preud’homme apportait ensuite des précisions quant au rôle complet de son compère. "Emilio aura aussi une double casquette. Non seulement il va travailler avec les pros, mais il va aussi chapeauter le travail qui va être fait avec les jeunes. Il doit y avoir une certaine continuité dans le travail afin de mettre les jeunes de l’Académie dans de meilleures conditions avec des exercices adaptés. Vous voyez, il va avoir beaucoup de travail (rires)."