Pour ou contre: la sanction infligée à Sa Pinto est-elle disproportionnée?
Le Standard a jugé que la suspension de trois matches infligée à Sa Pinto était "disproportionnée". A tort ou à raison ?
- Publié le 06-12-2017 à 16h05
- Mis à jour le 06-12-2017 à 16h24
Suite aux incidents survenus lors d'Anderlecht-Standard, la Commission des Litiges a infligé à Sa Pinto deux semaines (et donc trois matches) de suspension. Ce mercredi matin, le Standard a fait savoir qu'il allait en appel, jugeant la sanction "disproportionnée". Nos experts débattent.
OUI: Michaël Franken trouve la sanction exagérée
Le comportement de Ricardo Sa Pinto ne laissait planer aucun doute : une suspension lui pendait au nez. Le club l'a déjà averti à plusieurs reprises des lois qui régissent le championnat belge mais son tempérament ne peut freiner son envie de quitter sa zone technique pour donner des instructions ou discuter avec le quatrième officiel. Rien que pour cela, le coach portugais mérite bien de suivre une rencontre depuis la tribune. Mais il faut bien distinguer une suspension en guise d'avertissement et une lourde peine, comme celle donnée ce mardi par la Commission des Litiges. Ces deux semaines de suspension (durant lesquelles se jouent trois rencontres) semblent disproportionnées car plusieurs de ses collègues n'ont pas été punis de la même façon. Michel Preud'homme n'a jamais loupé plus de deux matches consécutifs alors que son comportement était, au moins, aussi explosif que celui de Ricardo Sa Pinto. Le raisonnement est identique en ce qui concerne Laszlo Bölöni, qui s'en était tiré avec une simple amende financière alors qu'il avait discuté à trois reprises, avec plus ou moins de véhémence, la décision de l'arbitre.
Oui, Ricardo Sa Pinto mérite une suspension pour l'ensemble de son œuvre. Mais pourquoi vouloir en faire un exemple, comme l'a demandé le procureur ? D'autres auraient pu endosser ce rôle mais y ont toujours échappé … Pourquoi ? Un match de suspension semble donc suffisant. Et déjà suffisamment pénalisant pour le StandardL
NON: Benoît Delhauteur estime la sanction juste
Il y a certes un souci de cohérence dans les sanctions infligées par l'Union belge. Là-dessus, le Standard marque un point. Mais pour nous, Sa Pinto mérite bel et bien de prendre trois matches de suspension. Il doit recevoir une sanction exemplaire. Les six matches demandés par le procureur de l'UB étaient évidemment exagérés: il n'y a pas eu d'agression physique. Mais il y a bel et bien eu un fait assez inédit: un coach qui simule une blessure et se roule par terre sans avoir été touché! Il s'agit à la fois de triche et d'un très mauvais signal. On ne parle pas ici des détails technico-juridiques de la sanction, mais juste du message envoyé: si l'entraîneur du Standard ne se montre pas à la hauteur de l'image de son club, il doit en payer les conséquences.
On comprend aussi que Sa Pinto et les Rouches digèrent mal la sanction. Ils ont tout à fait raison d'affirmer que les premiers fautifs, dans ce match, sont les pseudo-supporters qui ont lancé des projectiles. Ceux-là doivent être poursuivis et écoper de très lourdes sanctions. Il faut tenter d'enrayer ce genre de comportement dans les stades (même si on n'y arrivera jamais totalement). Mais cela ne doit pas permettre à Sa Pinto de simuler à ce point. Maintenant, loin du terrain de match, il aura le temps d'y réfléchir. Comme l'a tweeté notre confrère Laurent Denuit, cette année, l'entraîneur du Standard pourra faire son sapin tôt...