Mis à l'écart par Preud'homme, le nouveau Cavanda est attendu (et espéré)
Sa mise à l’écart à Lokeren doit constituer un déclic pour le droitier.
- Publié le 23-08-2018 à 11h00
- Mis à jour le 23-08-2018 à 11h39
Sa mise à l’écart à Lokeren doit constituer un déclic pour le droitier. Vendredi dernier, Luis Pedro Cavanda apprenait qu’il n’avait pas besoin d’accompagner le groupe, le lendemain, à Lokeren. Une surprise, mais pas une sensation, tant le latéral avait déçu, trois jours plus tôt, sur la pelouse amstellodamoise, mêlant difficultés défensives et, surtout, attitude négative. "J’assumerai mes responsabilités", avait-il prévenu. Sur ce point, il a tenu parole car il n’a pas fait le moindre esclandre durant le week-end. Pas de message alambiqué sur les réseaux sociaux, pas de réponse aux provocations de certains supporters. Il s’est contenté de diffuser l’une ou l’autre vidéo sur Instagram le montrant à l’hôtel ou chez le dentiste.
Une question s’impose tout de même : cette histoire va-t-elle laisser des traces ? Théoriquement, il reprendra sa place dans le groupe élargi de Michel Preud’homme pour la venue de Saint-Trond mais cet épisode a démontré que l’ancien international n’avait pas encore relevé le défi qui se présentait à lui au moment d’acter son retour en bord de Meuse, l’an dernier.
1. PAS ENCORE ADOPTÉ PAR LES SUPPPORTERS
Liège est, au même titre que Marseille, une terre de passion, mais aussi d’exagération. Les commentaires entendus ou lus lors des jours qui ont suivi la déconvenue amstellodamoise ont dépassé l’entendement. "Il ne doit plus porter le maillot du Standard", criaient certains.
Un avis tranché, mais qui ne correspond pas à la proche réalité. Luis Pedro Cavanda retrouvera rapidement sa place sur le flanc droit mais un minimum d’attention lui aura permis de comprendre que ses prestations ne font pas l’unanimité à Sclessin.
Sur papier, il avait tout pour devenir la coqueluche du public, avec un esprit porté vers l’avant, une belle touche technique et un jeu long précis. Mais il n’est jamais arrivé à l’allier à un comportement sans faille et une détermination évidente. Des carences d’autant plus évidentes que ses concurrents directs partagent une mentalité qui a toujours fait sensation en bord de Meuse.
2. PAS LE NIVEAU DE JEU D’UN DIABLE ROUGE
En mars dernier, au soir de la victoire importante à Ostende, Luis Pedro Cavanda soufflait que l’équipe nationale occupait encore une partie de son esprit. Il n’a jamais caché que son retour au Standard devait lui permettre de se mettre en avant mais ce discours tranche avec une autre réalité. Celle d’un joueur qui n’a jamais totalement convaincu par sa faculté à augmenter son niveau de jeu pour devenir l’un des hommes en vue de notre compétition.
Offensivement, son apport est précieux, notamment via sa vitesse qui lui permet de faire mal lors d’une phase de contre, tout comme sa capacité à nourrir de centres l’attaquant de pointe. Théoriquement, ce profil doit plaire à Michel Preud’homme, qui a toujours aimé développer son jeu sur les flancs. Mais cela ne peut occulter certaines carences défensives, avec des positionnements parfois aléatoires qui laissent beaucoup trop d’espaces à son opposant direct, ou une prise de risques qui a coûté quelques points au Standard la saison dernière (notamment lors du voyage à Courtrai).
Dans ces conditions, il lui est impossible de claironner des ambitions trop hautes. Sa priorité doit être de corriger ces défauts entrevus lors des douze derniers mois.
3. ET POURTANT, IL EST… INDISPENSABLE !
La faiblesse abyssale de Lokeren ne l’a pas spécialement mis en lumière, mais Collins Fai paraît moins à l’aise à droite qu’à gauche. Cela rend donc la titularisation de Luis Pedro Cavanda indispensable, tant Réginal Goreux semble être, au mieux, considéré comme un troisième choix à cette position. La baisse de forme du Verviétois est donc problématique pour le staff technique et c’est pourquoi l’ancien international devrait rapidement retrouver le banc et, qui sait ?, une place dans le onze de base. À moins que le petit droitier camerounais montre un net regain de forme à droite, ce qu’il n’a encore jamais fait depuis son arrivée en bord de Meuse…
Commentaire: justifier tous les espoirs
Depuis son éclosion à la Lazio, Luis Pedro Cavanda a suscité beaucoup d’espoirs. D’abord celui de voir un Belge s’imposer dans le Calcio italien alors qu’à cette époque les Diables Rouges n’avaient pas encore tous décroché un transfert cinq étoiles vers l’étranger. Puis celui de constituer une solution sur le long terme sur le flanc droit défensif de l’équipe nationale, devenu un point faible depuis la retraite internationale d’Éric Deflandre. Et, enfin, de constituer la belle histoire du football belge en décrochant un billet pour le Mondial 2018, comme il l’avait annoncé dès sa signature au Standard. À 27 ans, il n’a pas spécialement atteint ses objectifs et il va certainement devoir lancer une nouvelle opération de séduction sur le terrain pour faire l’unanimité dans les gradins. Son seul talent (car il en a, c’est une évidence) ne suffit pas à faire la différence, il faut aussi savoir endosser son bleu de travail lorsque les circonstances l’exigent. Histoire de tenir ses promesses et de reprendre au plus vite sa place.