Les Rouches en quête d’efficacité à Lokeren
Le Standard reste sur trois matches sur quatre sans marquer le moindre but
- Publié le 18-08-2018 à 12h03
- Mis à jour le 18-08-2018 à 14h44
Le Standard reste sur trois matches sur quatre sans marquer le moindre but Muets à Amsterdam mardi, les attaquants liégeois l’ont également été à Waasland-Beveren, où ils ont eu des occasions, mais également contre le Cercle de Bruges. Après trois matches sur quatre sans marquer le moindre but, faut-il déjà s’inquiéter pour les Standardmen qui avaient pourtant bien débuté la saison en plantant trois buts à Gand et en réalisant une remontada contre l’Ajax lors du match aller ? Trois anciens buteurs liégeois, Marc Wilmots, Emile Mpenza et Ali Lukunku (176 buts à eux trois) passent le secteur offensif liégeois au crible et prodiguent quelques conseils aux offensifs rouches .
Marc Wilmots (164 matchs, 80 buts): "Avec MPH, on cherchait le geste parfait après l’entraînement"
Ancien buteur des Rouches, Marc Wilmots savait comment s’y prendre pour faire lever la foule de Sclessin.
Face aux statistiques actuelles des attaquants liégeois, l’ex-sélectionneur des Diables ne se veut pas inquiet. "On parle de trois matches sans marquer, pas dix ou quinze. Il n’y a, pour le moment, rien de catastrophique. Les attaquants liégeois, en l’occurrence Emond et Sa, ont de l’expérience et ils sauront sortir de ce mauvais pas."
Durant sa carrière, Marc Wilmots a également connu des coups de mou sur le front de l’attaque. "Le secret, c’est de continuer à travailler à l’entraînement. Il faut répéter ses gammes, faire et refaire des gestes qui doivent devenir naturels. Les attaquants rouches , et j’englobe ici la totalité des joueurs offensifs car les buteurs doivent également être bien approvisionnés, ne doivent pas trop se poser de questions car c’est le meilleur moyen de ne pas trouver les réponses. Forcer son talent ne rime à rien car c’est en forçant qu’on effectue les mauvais choix."
Si Marc Wilmots conseille aux buteurs rouches de repasser par la case entraînement, c’est qu’il sait de quoi il parle. "À l’époque de Malines, avec Michel (Preud’homme), on passait 20 à 30 minutes, après chaque séance, à se challenger. On cherchait le geste parfait pour, une fois le match venu, être capable de le reproduire. Il faut également reconnaître qu’avec les matches européens, les Liégeois n’avaient pas énormément de temps devant eux pour bosser les automatismes."
En tant que coach, Marc Wilmots a également été confronté au manque de réalisme d’un de ses attaquants. "Le plus important, c’est de lui confirmer votre confiance. Ayant déjà été dans pareille situation, je pouvais donc l’anticiper chez mon joueur. Il faut également beaucoup parler au buteur qui ne trouve plus le chemin des filets." Wilmots en est persuadé, Preud’homme saura trouver les mots. "Michel a tellement travaillé contre et avec des attaquants qu’il sait comment faire, je ne suis pas inquiet, ni pour lui, ni pour les attaquants."
Ali Lukunku (141 matchs, 51 buts): "Il faut que les joueurs assimilent le système de Michel"
Toujours au fait de l’actualité de son ancien club, Ali Lukunku n’a pas perdu une miette des dernières sorties du Standard, que ce soit en championnat ou en Ligue des Champions. L’ancien buteur français des Rouches relativise le manque de réalisme des Liégeois. "Orlando Sa n’est pas encore au niveau, Cop ne joue pas beaucoup et Renaud Emond doit être correctement alimenté. Car, dans ce système avec une seule pointe, ce sont les joueurs derrière l’attaquant qui sont importants. Les joueurs n’ont tout simplement pas encore trouvé leurs automatismes dans le système que Michel Preud’homme prône. Une fois qu’ils auront assimilé ce système, cela va revenir. Je ne suis pas inquiet car on parle des mêmes joueurs que la saison dernière. Ils ne sont subitement pas devenus tous mauvais. Certes, il y a eu la perte d’Edmilson qui a été compensée par l’arrivée de Lestienne qui s’est malheureusement blessé. On oublie aussi l’apport d’un Gojko Cimirot lors des PO1 la saison dernière. Lui aussi revient de blessure. Encore une fois, ce n’est qu’une question de temps."
Pour l’ancien puncheur de Sclessin, le noyau actuel manque peut-être encore d’une cartouche offensive. "Le mercato du Standard n’est pas encore terminé. De mon temps, on était au moins quatre attaquants. Je me souviens de Mornar, Aarst, Goossens plus l’un ou l’autre jeunes. Personnellement, je trouve que cela manque encore de profondeur devant. Parfois, avoir un gars qui permet à la défense de jouer long, dans la profondeur, cela peut soulager un bloc."
Tout comme Marc Wilmots, Ali Lukunku assure que le salut des offensifs liégeois passera par… le travail. "Il faut bosser encore et encore. J’ai travaillé avec Michel et je sais qu’il leur fera répéter leurs gammes. Il sait bien qu’un attaquant marche à la confiance mais parfois, il faut être demandeur. Moi, c’était mon cas. À force de répétitions, cela devient instinctif mais, une fois le match arrivé, il faut être un tueur devant le but."
Emile Mpenza (85 matchs, 45 buts): "Être attaquant du Standard, c’est très exigeant"
Les supporters liégeois se souviennent tous de sa saison 2003-2004 tonitruante. Cette année-là, Emile Mpenza, revenu de Schalke 04, avait inscrit 21 buts. Mais le buteur des Rouches avait également connu des passages à vide. "Le réconfort d’un coach ou des équipiers, c’est primordial dans ce genre de situation", précise Émile. "Cela ne m’est pas arrivé souvent dans ma carrière mais quand c’était le cas, j’ai pu compter sur l’aide de deux personnes : Marc Wilmots à Schalke et Dominique D’Onofrio au Standard. Ce dernier savait mieux que personne comment il fallait s’y prendre avec moi. Cette saison-là, j’ai inscrit 21 buts, le meilleur total dans ma carrière. Ce n’était pas dû au hasard. On ne parle pas à un attaquant de la même manière qu’on le fait avec un autre joueur. Et ça, Michel Preud’homme le sait. Je ne l’ai pas connu comme coach mais bien en qualité de directeur sportif et il me parlait constamment."
Émile Mpenza sait pertinemment bien le poids de la pression qui repose sur les épaules d’Emond, Sa et Cop. "Être attaquant au Standard, c’est très exigeant. À Sclessin, la pression est élevée pour les buteurs, presque autant qu’elle ne l’est pour le gardien qui est également un poste de référence."
Mardi, Émile Mpenza, qui se sent toujours rouche a regardé avec attention la prestation des hommes de Preud’homme à l’Ajax. "J’ai été déçu", lance-t-il. "Déçu par le manque de réaction. On a reçu une grosse gifle à l’Ajax. Cela montre davantage les limites du football belge. Pour ce genre de confrontation, il faut savoir se sublimer. Renaud Emond, puisque c’est lui qui était en pointe, n’a pas reçu un ballon exploitable. On attendait Mehdi Carcela mais ce dernier a bien été muselé par les Néerlandais. Les attaquants, Emond d’abord et Sa ensuite, n’ont pas été alimentés comme il le fallait."