Le Standard ne veut plus abandonner le ballon
Les Liégeois sont ceux qui ont le plus la possession de balle cette saison.
- Publié le 01-09-2018 à 13h00
- Mis à jour le 03-09-2018 à 12h48
Les Liégeois sont ceux qui ont le plus la possession de balle cette saison.
Souvent, la patte d’un entraîneur, ou du moins le changement d’une philosophie établie précédemment, n’est pas visible avant plusieurs mois. La construction du football moderne, avec des transferts tardifs et un enchaînement rapide de rencontres, freine les répétitions tactiques et la mise en place d’une nouvelle pensée footballistique. À ce titre, Michel Preud’homme n’a certainement pas encore emmené son noyau là où il le désirait mais certaines de ses idées commencent à pénétrer dans les têtes et les jambes de ses joueurs.
La saison dernière, le Standard était, avant tout, une formation qui basait son jeu sur le contre, avec, notamment, les percées d’Edmilson Junior sur le flanc et la distribution de Mehdi Carcela. Le nouveau technicien liégeois essaye, petit à petit, de transformer cette image. Les Liégeois sont nettement plus dominateurs et, lors des cinq premières journées de compétition, ils n’ont laissé le ballon à leur adversaire qu’une seule fois, contre La Gantoise lors de la rencontre inaugurale (47 % de possession de balle contre 53).
Pour le reste, le Standard a, au moins, contrôlé le ballon pendant 61 % du temps, avec un pique à 76 % lors de la visite à Lokeren, ce qui est un record cette saison. C’est une sacrée évolution par rapport à la défunte campagne, où, durant les mêmes matches, le club n’avait eu la possession que 52,75 % du temps, contre 61,5 % cette fois-ci (sans tenir compte du match contre le Cercle, promu cet été).
En moyenne, les Liégeois sont même ceux qui confisquent le plus la balle à leur opposant dans le championnat (62 %), juste devant Genk (61,2 %) mais loin devant Bruges (50 %) ou encore Anderlecht (55,6 %). "Nous voulons avoir le ballon pour nous créer des occasions, il faut donc que le ratio possession/occasions soit juste. Avoir le ballon pour dire d’avoir le ballon ne m’intéresse pas, mais si c’est pour user l’adversaire et se créer des opportunités, c’est important", explique Michel Preud’homme. "Nous nous créons des occasions lors de chaque match, même à l’Ajax au cours de la deuxième période ou contre le Cercle, même si ce fut peut-être moins flagrant."
Le changement de l’animation tactique n’y est certainement pas étranger. L’entraîneur principautaire peut compter sur Razvan Marin et Gojko Cimirot au cœur de la ligne médiane, qui aiment être en contact avec le cuir et imposent leur domination dans cette zone primordiale du terrain. Cela permet également aux éléments offensifs d’évoluer un cran plus haut et de ne penser qu’à leurs missions principales, c’est-à-dire créer et être déterminants dans le dernier geste. "Le coach veut que nous soyons dominants, ce qui est logique au vu de la qualité des joueurs et de la renommée du club. Nous, les attaquants, nous devons également moins défendre", sourit Paul-José Mpoku.
Dominer plutôt que subir : cette philosophie colle mieux à ce que le Standard veut (re)devenir : une formation de premier plan.