Le parcours mouvementé d'Oulare avant de débarquer à Sclessin
Obbi Oulare a signé au Standard de Liège pour un prêt avec option d'achat. Mais avant d'atterrir en bord de Meuse, le parcours de l'attaquant a connu quelques rebondissements. Retour sur les 5 dernières destinations de l'attaquant.
- Publié le 24-08-2018 à 14h05
- Mis à jour le 24-08-2018 à 14h20
Obbi Oulare a signé au Standard de Liège pour un prêt avec option d'achat. Mais avant d'atterrir en bord de Meuse, le parcours de l'attaquant a connu quelques rebondissements. Retour sur les 5 dernières destinations de l'attaquant.
FC Bruges (2013-2015): Preud’homme lui passe un savon à Old Trafford Le grand public a découvert Obbi Oulare lors de la saison 2014-2015. À dix-huit ans, il a inscrit sept buts, toutes compétitions confondues, pour sa première saison chez les professionnels. Soit une réalisation toutes les 155 minutes. "Je n’ai pas été surpris par sa réussite", explique Tom De Sutter, qui était son équipier à cette époque. "Il était costaud, rapide et à l’aise techniquement. Il a eu quelques blessures mais c’est logique quand on est si jeune. Personnellement, j’essayais de lui donner des conseils car j’avais dix ans de plus que lui mais il avait déjà beaucoup de qualités."
Bruges pense tenir un attaquant capable d’empiler des buts durant de longues années mais l’histoire tourne court. Sa relation avec Michel Preud’homme est de moins en moins bonne et il lui a d’ailleurs passé un savon durant la mi-temps du match à Manchester United. "Il était strict avec lui mais c’est toujours positif quand un coach parle à un joueur, cela prouve qu’il compte sur lui", poursuit Tom De Sutter.
Obbi Oulare n’évolue pas à son meilleur niveau à cause de graves problèmes personnels et voit même un psychologue pour essayer de rester à la surface. Le 31 août 2015, les arrivées simultanées de Jelle Vossen et Leandro Perreira, deux attaquants, l’inquiètent, d’autant que plusieurs agents lui annoncent qu’il sera le quatrième attaquant du Club. Il préfère donc partir à Watford contre un chèque de huit millions d’euros.
Watford (2015-…): Il monte jusqu’à 105 kilos sur la balance
Obbi Oulare espère imiter Romelu Lukaku et Christian Benteke en s’imposant rapidement en Premier League. Mais dès le début, son entraîneur lui fait comprendre qu’il ne compte pas spécialement sur lui, alors que ses agents lui avaient assuré que Watford allait lui offrir du temps de jeu. Même les huit millions d’euros dépensés par la direction ne lui permettent pas de gagner une place sur le banc des réservistes. Au total, il n’a porté le maillot du club cher à Elton John que trois fois, pour un total de 50 minutes, dont seulement cinq en championnat. Pourtant, la direction du club anglais lui a proposé un nouveau contrat jusqu’en juin 2021, que le buteur a signé sans rechigner.
Physiquement, Obbi Oulare a connu un coup d’arrêt de l’autre côté de la Manche. Le staff technique lui demandait de boire des jus et son poids a franchi la barre des cent kilos (il évalue son poids de forme à 98 kilos). Du muscle, certes, mais cela l’a empêché de gagner en mobilité et donc de se sentir pleinement à l’aise dans son corps. Dans ces conditions, il lui était difficile de prétendre à une place sur le banc…
Zulte Waregem (2016-2017): Une guerre ouverte avec Francky Dury
Obbi Oulare n’a qu’un objectif : se relancer. Et il pense avoir choisi le bon club, à savoir celui qui a fait décoller les carrières de Thorgan Hazard et Junior Malanda. "Francky Dury fera de moi un grand joueur", dit-il lors de sa présentation, sans se douter que, quelques mois plus tard, sa relation avec le coach allait atteindre le néant. "Il m’a menti", nous confie-t-il lors d’un rassemblement des Espoirs belges. "Il m’avait dit que je jouerais en pointe et que Mbaye Leye évoluerait comme numéro dix. Mais il a tenu le même discours à Igor Vetokele, qu’il avait recruté lors du même mercato, pour finalement le décaler sur le côté gauche. Rapidement, nous nous sommes retrouvés tous les deux sur le banc. J’ai l’impression qu’il m’a utilisé pour avoir un effectif plus large. Je regrette d’avoir signé là-bas."
Il n’est pas titularisé pendant un seul match de championnat et ne marque qu’un but, lors d’une défaite… au Standard (4-1). "Il m’avait promis de travailler à cent pour cent sur son retour mais il n’a pas fait le maximum", se défend le coach. "Je suis un formateur mais les joueurs doivent savoir que ce sont eux qui détiennent la clef de leur réussite. Les joueurs qui travaillent dur réussissent comme Hazard, Malanda, Coopman."
Une seule issue : un départ. Acté six mois après son arrivée.
Willem II (2017): Enfin du temps de jeu après 18 mois d’attente
Obbi Oulare parvient à quitter Zulte Waregem durant le stage hivernal. Willem II, pensionnaire de l’élite néerlandaise, est déterminé à lui offrir une nouvelle chance. Et, surtout, du temps de jeu. Après dix-huit mois de frustration, l’attaquant parvient enfin à accumuler du temps de jeu. En une demi-saison, il aligne onze apparitions (sur quinze matches disputés par son équipe) pour un total de trois buts et trois passes décisives. Un bilan plus que satisfaisant pour un joueur qui manquait clairement de rythme. "Sur un plan personnel, mon passage là-bas est positif mais je suis quand même déçu de ne pas avoir atteint les barrages de l’ Europa League ", dit-il. "J’ai gagné de la confiance, j’ai su marquer et être important pour l’équipe, comme j’ai pu l’être pour Bruges."
Surtout, il a perdu les quelques kilos superflus qui l’empêchaient d’être au top de ses possibilités physiques. L’été suivant doit lui permettre de retrouver de l’embauche et de relancer une carrière qui commençait à stagner. "J’ai fait des erreurs de parcours mais j’ai beaucoup appris. Maintenant, j’espère pouvoir répondre aux attentes."
Antwerp (2017-2018): Sa cuisse lâche contre… le Standard
"Oulare ? C’est qui ça ?" L’aventure anversoise d’Obbi Oulare aurait pu ressembler à un calvaire au vu des premières déclarations de Laszlo Bölöni à son sujet mais l’attaquant est parvenu à y décrocher rapidement une place de titulaire. Buteur dès sa cinquième apparition (contre Zulte Waregem), il a, au total, aligné seize apparitions avec la formation anversoise, pour un total de trois buts et un assist.
Un bilan en demi-teinte donc, mais son destin a basculé lors de la douzième journée, au cours de la réception du… Standard. Sa cuisse a lâché après la demi-heure de jeu et l’a contraint à se reposer durant huit semaines. Il a également loupé la fin de la compétition après avoir décidé de passer sur le billard (hanche). "Ses blessures, ce n’est pas son point faible mais sa bête noire. C’est un gros tas de muscles, donc il est plus fragile mais quand il est forme, c’est un vrai poison pour un défenseur", explique Dino Arslanagic, qui l’a côtoyé à Anvers. "Nous n’avons malheureusement pas pu compter beaucoup sur lui mais quand il était là, il était bien présent (sourire)."