Le meilleur recruteur d’Europe avait flashé sur Vanheusden, qui avait aussi charmé Liverpool et l'Olympiacos
Zinho Vanheusden a rapidement fait l’unanimité partout où il est passé.
- Publié le 17-04-2018 à 11h49
- Mis à jour le 17-04-2018 à 13h57
Zinho Vanheusden a rapidement fait l’unanimité partout où il est passé. Pour lui, tout bascule lors d’un match de jeunes entre la Belgique et l’Allemagne. Ce jour-là, Pierluigi Casiraghi, considéré comme l’un des meilleurs recruteurs du continent, se trouve dans les tribunes pour observer la prestation d’Adrien Bongiovanni, mais il tombe très rapidement sous le charme d’un défenseur central, qui réalise une solide prestation face aux colosses teutons. Son nom : Zinho Vanheusden.
À l’époque, de nombreuses formations tentent de charmer cet arrière central limbourgeois, considéré comme l’un des plus beaux joyaux de l’Académie Robert Louis-Dreyfus. Le Bayern Munich et l’AS Rome ne parviennent pas à le convaincre, pas plus que Genk et Anderlecht. Mais Pierluigi Casiraghi trouve les bons mots et le persuade à rejoindre l’Inter Milan. "Le club cherchait trois profils précis, capables d’intégrer la Primavera ( U19) dans les trois ans. Nous aurions pu faire monter les enchères mais c’est le projet sportif qui nous a intéressés, pas le reste", expliquait Johan, son papa.
Zinho Vanheusden est rapidement charmé, lui qui a toujours porté les Nerazzurri dans son cœur, notamment lorsqu’il a suivi la finale de la Ligue des Champions 2010 avec le maillot de Diego Milito sur les épaules. Sur papier, ce choix peut paraître risqué car, en bord de Meuse, une place dans l’équipe première lui semble promise dès son plus jeune âge. Mais une clause stipule qu’il peut quitter le club à tout moment si une offre de quelques dizaines de milliers d’euros arrive sur la table des dirigeants. "J’allais peut-être me retrouver plus rapidement sur le banc ou même disputer l’un ou l’autre match avec le Standard mais je n’étais pas prêt pour toute cette médiatisation. En Italie, j’ai le temps de grandir et d’apprendre avant de percer", disait-il il y a deux ans et demi.
Il se fie à son instinct. C’est ce qui le pousse, à dix ans, à finalement refuser une belle proposition du PSV Eindhoven car le Standard lui offre la possibilité de rejoindre son centre de formation. Zinho Vanheusden ressent le besoin de goûter au plus haut niveau. Le niveau belge ne lui permet pas de progresser comme il l’entend. Parfois, il peut se permettre de monter balle au pied sans être inquiété, ce qui est totalement proscrit dans la Botte. L’Inter Milan obtient son accord et pour le Limbourgeois, tout s’accélère.
Il s’installe dans une grande maison, située à cinq minutes du centre d’entraînement. Une vingtaine d’étrangers occupe les lieux et un adulte est présent pour s’occuper des meilleurs espoirs du club. "Je vivais avec des Ivoiriens, des Irlandais, des Albanais, des Slovènes. C’était chouette", raconte-t-il. Sa vie est parfaitement réglée : école le matin avec des cours donnés uniquement en italien, repas dans un restaurant sur le temps de midi et entraînement entre 15 et 18 h, auxquels viennent de temps en temps se greffer des exercices supplémentaires. "Et le soir ? Pas de sortie, on était mort…"
Mais ce programme éreintant ne freine pas sa progression, bien au contraire. À 16 ans, il participe à quelques entraînements de l’équipe première, alors qu’il est un membre des U17. Pendant un petit match, il se retrouve en duel avec Stevan Jovetic, aujourd’hui à Monaco. "Il m’a parlé deux ou trois fois pendant cette séance, mais j’ai essayé de rester moi-même. Après vingt minutes, j’étais mort…", sourit-il.
Il intègre rapidement la Primavera, où il n’a aucun mal à prendre l’une des deux places de la charnière centrale. Cette étape n’est pas anodine car en Italie, la compétition des U19 est une institution. Les matches sont souvent retransmis en direct à la télévision et les quotidiens notent les joueurs. Très vite, il gagne la Coupe (2016) et le titre national (2017) dans cette catégorie, ce qui lui permet d’augmenter sa cote de popularité. Les supporters milanais le reconnaissent aux abords du stade et une visite dans un hôpital pour soigner une fracture du nez se transforme en shooting photo avec le corps médical.
Il faut dire que ce grand fan de Sergio Ramos ne quitte pratiquement plus jamais le noyau professionnel. À son arrivée, Frank De Boer l’invite aux entraînements. "Il m’a donné quelques conseils et quand cela vient d’une telle star, tu les écoutes attentivement. Malheureusement, il a rapidement quitté le club, mais j’avais l’impression qu’il croyait vraiment en moi", se souvient-il. L’été dernier, il participe même à la tournée asiatique de l’Inter Milan. Il se rend en Chine et à Singapour et entre dans une nouvelle dimension.
Il commence à s’asseoir sur le banc et de nombreux clubs veulent le recruter durant le défunt mercato estival : Liverpool, Southampton, l’Olympiacos et pratiquement toutes les formations de D1 belge. Il refuse ces propositions, considérant que ce n’est pas le bon moment de quitter l’Italie. Malheureusement, sa carrière prend une nouvelle trajectoire en septembre dernier. À la 40e minute d’un match face au Dinamo Kiev, il se déchire les ligaments du genou et doit passer sur le billard.
Un coup d’arrêt mais certainement pas un adieu. Le joueur multiplie les séances de travail à Anvers et est prêté, en janvier dernier, pour six mois au Standard… après avoir paraphé un nouveau bail de cinq ans avec l’Inter Milan. La saison prochaine, il portera encore les couleurs liégeoises, sous la forme d’une nouvelle location d’une année. Pour continuer une aventure professionnelle qui ne fait que débuter.