Duchâtelet: "Difficile de trouver un bon entraîneur d'ici le Clasico"
En 2012, Ron Jans avait été viré après un 13 sur 33. Guy Luzon fait pire… Décryptage.
- Publié le 19-10-2014 à 22h29
- Mis à jour le 20-10-2014 à 10h30
En 2012, Ron Jans avait été viré après un 13 sur 33. Guy Luzon fait pire… Ce devait être le match du rachat. "Un match crucial" , avait admis Guy Luzon vendredi. Mais le Standard n’a pas été meilleur que lors de ses dernières sorties. Que du contraire. Résultat : une cinquième défaite en championnat pour les Rouches , la troisième à Sclessin. Contre la lanterne rouge.
Douze sur 33, une piètre 12e place au classement général avec seulement trois points d’avance sur la dernière place. Le bilan de Guy Luzon est désormais pire que celui de Ron Jans, qui avait été viré au lendemain d’une défaite à Mons avec un bilan de 13 sur 33. Quid donc de l’entraîneur israélien ? Si Roland Duchâtelet est logique avec lui-même, Guy Luzon devrait être viré !
Nonobstant le contexte de ce début de saison (mercato, blessures, suspensions, arbitrage, etc.), les chiffres sont là. Et c’est visiblement un motif suffisant aux yeux du président rouche : "La logique inéluctable des résultats sportifs négatifs a amené les deux parties à tirer les conséquences qui s’imposaient" , disait le communiqué qui avait été rédigé par le Standard lors du licenciement de Ron Jans.
Quelle était la position du président ce dimanche soir ? Nous lui avons demandé si son entretien avec Guy Luzon, en soirée à Saint-Trond, avait été dur. "Nous gardons une excellente relation" , répond Roland Duchâtelet. Pas de licenciement ce dimanche ou avant le prochain match ? "Ce serait très difficile de trouver un bon entraîneur dans un délai si bref. Il s’agit maintenant de bien analyser la situation."
Le hic, c’est que rien ne joue en faveur de Guy Luzon qui, comme ses joueurs, n’a pas donné de réaction après la défaite contre Zulte Waregem. Il n’a pas été aidé par Kawashima, certes, mais la prestation de son équipe n’a tout simplement pas été à la hauteur.
Pas de progrès, pas de rage de vaincre, peu d’occasions… Sans oublier, évidemment, un public qui a perdu patience et qui réclame massivement le départ de l’entraîneur.
Comment il en est arrivé là...
De la perte du titre la saison dernière au chaos d’hier après-midi, retour sur les derniers mois de l’entraîneur à Sclessin.
Jamais, dans l’histoire du Standard, un entraîneur n’aura autant fait l’unanimité contre lui que Guy Luzon. Dès son arrivée, l’Israélien était déjà rejeté par une partie des supporters. La raison ? Il succédait à celui qui, à leurs yeux, devait rester en place après avoir qualifié le club pour l’ Europa League : Mircea Rednic.
Le célèbre chant tant entonné hier après-midi, Luzon démission , résonnait déjà dans ses oreilles le jour de sa première conférence de presse de présentation.
Heureusement, l’Israélien a su, avec le concours de son groupe, éteindre l’incendie en début de saison en démarrant sur les chapeaux de roues avec un très beau 27 sur 27.
Mais les ennuis, à Sclessin, ne sont jamais loin. Ainsi, la période délicate de Luzon à la tête du Standard allait débuter en même temps que les PO1 . Malgré un premier succès face à Anderlecht, les supporters reprochaient à leur équipe un jeu trop stéréotypé. Leurs craintes allaient s’avérer fondées quelques semaines plus tard après une défaite à Zulte et deux nuls à Genk et contre Lokeren.
À vrai dire, le divorce entre une partie du public et le T1 allait être consommé le soir de la venue de Lokeren à Sclessin. Après le partage, 2-2, plusieurs fans s’introduisaient dans la mixed-zone et tentaient d’accéder au vestiaire afin d’obtenir des réclamations. Alors que son Standard était toujours en tête, les Luzon démission fusaient dans les travées de Sclessin.
La suite, tous les supporters liégeois s’en souviennent encore avec la perte du titre lors des deux dernières journées de compétition au profit de l’ennemi juré, Anderlecht.
Il n’en fallait pas plus pour que les fans réclament, à nouveau, le départ de l’Israélien qui avait pourtant resigné un contrat de deux ans avant le début des PO1 .
La perte du titre a eu des conséquences fâcheuses pour Guy Luzon et son groupe. Le coach a vu tous ses cadres quitter le navire un à un. Exit les Opare, Kanu, Vainqueur, Ezekiel et Batshuayi. Dans la foulée, Roland Duchâtelet décidait de se séparer d’autres joueurs qui, aujourd’hui, auraient pu s’avérer utiles - comme Yoni Buyens.
Enfin, c’était au tour de Jean-François de Sart de prendre la porte. Le recrutement incombant uniquement à la cellule de scouting et au staff sportif.
Le problème, les départs n’ont été compensés que trop tardivement. Alors que le Standard était déjà à la peine en championnat, Guy Luzon était obligé d’effectuer ses tests en match. De plus, une vague de blessures sans précédent est venue frapper le groupe rouche ainsi que plusieurs suspensions.
Résultats des courses : une équipe qui se cherche toujours après onze journées de championnat, des tests infructueux et surtout, un jeu proposé indigne du rang d’un club comme celui du Standard. Ce dernier s’est permis le luxe peu reluisant de perdre des points (un nul contre le Lierse et la défaite d’hier) à deux reprises face à la lanterne rouge à Sclessin !